Les remèdes restrinctifs sont, comme on voit, tirés de la classe des astringens et des styptiques. Ils pourraient servir à resserrer certaines ouvertures qui s'agrandissent outre mesure par la distension forcée des parties qui les forment : tel est l'orifice du vagin à la suite des couches laborieuses, lorsqu'un enfant a été longtemps au passage. Les auteurs rapportent plusieurs formules de restrinctifs, pour diminuer dans les filles ce passage forcé par la cohabitation avec un homme, ou par une couche, afin de réparer en quelque sorte la virginité perdue. On peut abuser de ces remèdes ; et j'ai rapporté dans une dissertation latine sur les parties extérieures de la génération des femmes le cas d'une jeune fille, morte de retention d'urine par l'effet des médicaments astringens qu'on lui avait appliqués à la vulve, pour la faire passer pour vierge dans une maison de prostitution. Voyez l'article RETRECISSEUSE.

Un chirurgien peut être dans le cas de faire un rapport à justice sur l'état d'une personne qui aurait intérêt de soutenir qu'elle n'a point été déflorée. Il faut de l'attention pour discerner la virginité factice et artificielle de celle qui est le précieux fruit d'une conduite irréprochable. Dans ce dernier cas, les parties sont vives, d'un rouge vermeil et sans rides : au contraire dans le rétrécissement artificiel, les parties sont ridées, elles n'ont la couleur rouge-rose que par la teinture qu'on aurait donnée aux pommades dont on se serait servi, ce qu'il est facîle de connaître en essuyant avec un linge ; enfin on relâche les parties resserrées artificiellement en les humectant avec les fumigations d'eau tiede. Il convient d'être prévenu là-dessus, pour n'être point dupes de l'artifice des personnes qui voudraient imposer à la justice, et sous un faux-prétexte s'établir des droits illégitimes contre leurs parties adverses. (Y)