Nous employons quelquefois u sans le prononcer après les consonnes c et g, quand nous voulons leur donner une valeur gutturale ; comme dans cueuillir, que plusieurs écrivent cueillir, et que tout le monde prononce keuillir ; figure, prodigue, qui se prononcent bien autrement que fige, prodige, par la seule raison de l'u, qui du reste est absolument muet.

Il est aussi presque toujours muet après la lettre q ; comme dans qualité, querelle, marqué, marquis, quolibet, queue, etc. que l'on prononce kalité, kerelle, marké, markis, kolibet, keue.

Dans quelques mots qui nous viennent du latin, u est le signe du son que nous représentons ailleurs par ou ; comme dans équateur, aquatique, quadrature, quadragésime, que l'on prononce ékouateur, akouatike, kouadrature, kouadragésime, conformément à la prononciation que nous donnons aux mots latins aequator, aqua, quadrum, quadragesimus. Cependant lorsque la voyelle i vient après qu, l'u reprend sa valeur naturelle dans les mots de pareille origine, et nous disons, par exemple, kuinkouagésime pour quinquagésime, de même que nous disons kuinkouagesimus pour quinquagesimus.

La lettre u est encore muette dans vide et ses composés, où l'on prononce vide : hors ces mots, elle fait diphtongue avec l'i qui suit, comme dans lui, cuit, muid, &c.