CANE du Levant, anas circia Gesn. Cet oiseau est le plus petit de son genre. Le bec est noirâtre ; toute la face supérieure de l'oiseau est de couleur brune cendrée. L'extrémité des plumes du dos est blanchâtre ; il y a sur les ailes une bande large d'un pouce, en partie noire et en partie de couleur d'émeraude et blanche de chaque côté ; les plumes de la queue sont pointues. Toute la face intérieure de l'oiseau est de couleur jaune pâle mêlée de blanc ; il y a cependant sur la poitrine et sur le bas-ventre, grand nombre de taches noirâtres assez larges. Les jambes sont d'un bleu pâle ; la membrane qui est entre les doigts est noire. On trouve dans l'estomac des semences et des petites pierres. D. Johnson. Willughby, Ornith. Voyez OISEAU.

CANE haute sur ses jambes, anas alticrura ; oiseau qu'Aldrovande rapporte au genre des plongeons. Il a le bec pointu, en partie noir et en partie rouge ; le cou est entouré d'un collier blanc ; le dos est de couleur cendrée pâle ; le ventre est blanc ; les ailes sont très larges ; les quatre premières grandes plumes sont noires, celles du milieu sont blanches, et les autres noires, à l'exception de la pointe qui est blanche ; la queue est en entier de la même couleur, excepté l'extrémité supérieure qui est légèrement teinte de noir ; les jambes sont plus minces et plus longues que dans les autres oiseaux de ce genre ; le pied et la membrane qui joint les doigts les uns aux autres, sont blancs. Aldrovande, Ornith. lib. XIX. c. lx. Voyez OISEAU.

CANE MOUCHE, anas muscaria ; cet oiseau a été ainsi nommé, parce qu'il prend les mouches qui volent sur l'eau. Il est presque de la grosseur du canard domestique, et il lui ressemble beaucoup. Le bec est large et court, il n'a pas plus de deux pouces de longueur ; la pièce de dessus est de couleur de safran ; les dents sont disposées de chaque côté comme celles d'une scie ; elles sont un peu larges, presque membraneuses, flexibles et saillantes, surtout dans la pièce du dessus, car celles du dessous sont moins élevées, et forment des sortes de cannelures sur le bec. Tout le corps de cet oiseau est de plusieurs couleurs mêlées ensemble, telles que le noirâtre, le blanc et le verd-clair, avec une couleur de feu brillant, ou pour mieux dire, approchantes de celles de la perdrix. Les pattes sont jaunes, et les doigts sont noirâtres, et se tiennent par une membrane. Le cou a en-dessus et en-dessous des couleurs semblables à celles dont il a déjà été fait mention. Le sommet de la tête est plus noir que toute autre partie de l'oiseau, à l'exception des ailes où cette même couleur domine aussi : elles ne s'étendent pas jusqu'au bout de la queue. Gesn. Willughby, Ornith. Voyez OISEAU.

CANE PETIERE ; anas campestris, tetrax ; oiseau qui parait être particulier à la France ; de sorte qu'il n'y a point de paysan qui ne le connaisse sous ce nom, qui ne doit pas désigner ici que cet oiseau soit aquatique, ni un vrai canard, mais seulement qu'il s'accroupit sur la terre comme les canards : car il n'a d'ailleurs aucune ressemblance avec les oiseaux de ce genre ; c'est un oiseau de campagne ; il est de la grosseur du faisan ; il a la tête semblable à celle de la caille, quoique plus grosse, et le bec comme le coq ; il a trois doigts à chaque patte, comme dans le pluvier et l'outarde ; les racines des plumes sont rouges et presque de couleur de sang, et elles tiennent à la peau comme celles des plumes de l'outarde ; ce qui fait croire que cet oiseau est une espèce d'outarde. Il est blanc sous le ventre comme un cygne ; le dos est de trois ou quatre couleurs, le fauve, le cendré et le roux mêlé de noir ; les quatre premières plumes des ailes sont noires à l'extrémité, celles qui se trouvent au-dessous du bec sont blanches. Il y a des canes petières qui ont comme les merles de Savoie à l'endroit du jabot, un collier blanc qui entoure la poitrine : cette couleur s'étend jusqu'à la poitrine. La tête et le dessus du cou sont de même couleur que les ailes et le dos ; le bec est moins noir que celui du francolin ; la couleur des pattes tire sur le cendré ; celle de la tête et du cou n'est pas constante, c'est ce qui fait une différence entre le mâle et la femelle : mais la couleur du dos et des ailes est toujours la même. On met la cane petière au nombre des oiseaux les plus excellents à manger, et on la croit aussi bonne que le faisan : elle se nourrit indifféremment de toutes sortes de graines ; elle mange aussi des fourmis, des scarabés, des mouches, et du blé lorsqu'il est en herbe. On prend les canes petières comme les perdrix au lacet, au filet, à la forme, et avec l'oiseau de proie : mais cette chasse n'est pas aisée, parce qu'elles font un vol de deux ou trois cent pas fort prompt et peu élevé, et lorsqu'elles sont tombées à terre, elles courent si vite qu'un homme pourrait à peine les suivre. Belon, Histoire de la nature des oiseaux. Voyez OISEAU.

CANE ou Canard femelle, voyez CANARD.

CANE de mer, voyez CANARD SAUVAGE.

CANE de Guinée, voyez CANARD de Barbarie.

CANE du Caire, voyez CANARD de Barbarie. (I)

* CANES, (Econom. rustique) il faut dresser à cette volaille un petit tait qui les mette à couvert des animaux qui les mangent ; ce tait leur suffit.

Les canes aiment l'eau, il n'en faut pas élever ou elles n'ont pas de quoi barboter : on se sert de leur plume en oreillers, traversin, matelats, etc. les œufs et la chair en sont bons. Il faut choisir les plus grosses, et donner huit ou dix femelles à chaque mâle : on leur jette à manger le soir et le matin avec le reste de la volaille, et la même nourriture. Elles sont carnacières ; cependant elles ne font point de dégât : elles commencent ordinairement leur ponte en Mars, et la continuent jusqu'à la fin de Mai ; il faut alors les retenir sous le toit jusqu'à ce qu'elles aient pondu : on emploie souvent les poules à couver les œufs d'oie et de cane, parce qu'elles sont plus assidues ; qu'une poule peut couver une douzaine d'œufs, et que la cane n'en saurait guère couver que six : il faut trente-un jours de couvée pour faire éclore les canetons ; on les élève comme les poussins ; on ne les laisse sortir qu'au bout de huit à dix jours.

On ne donne que six femelles à chaque mâle de canes d'Inde : leurs canetons s'élèvent plus difficilement que les autres ; on ne leur donne dans le commencement que des miettes de pain blanc détrempées dans le lait caillé.

Les mâles d'entre les canes d'Inde se mêlent souvent avec les canes communes, et il en vient des canes bâtardes qui sont assez grosses, et qui s'élèvent bien.

CANEE, (la) Géographie ville forte de l'île de Candie, avec un port. Long. 41. 43. lat. 35. 28.