L'ordre que nous suivrons dans cet article est donc déterminé par l'exposition même de l'art. Il faut commencer par l'énumération des mouvements, passer à la connaissance des caractères qui désignent ces mouvements, et finir par l'emploi de ces caractères, relatif au but qu'on se propose, la conservation de la danse.

Dans la danse on se sert de pas, de pliés, d'élevés, de sauts, de cabrioles, de tombés, de glissés, de tournements de corps, de cadences, de figures, etc.

La position est ce qui marque les différentes situations des pieds posés à terre.

Le pas est un mouvement d'un pied d'un lieu à un autre.

Le plié est l'inflexion des genoux.

L'élevé est l'extension des genoux pliés ; ces deux mouvements doivent toujours être précédés l'un de l'autre.

Le sauté est l'action de s'élancer en l'air, en sorte que les deux pieds quittent la terre : on commence par un plié, on étend ensuite avec vitesse les deux jambes ; ce qui fait élever le corps qui entraîne après lui les jambes.

La cabriole est le battement des jambes que l'on fait en sautant, lorsque le corps est en l'air.

Le tombé est la chute du corps, forcé par son propre poids.

Le glissé est l'action de mouvoir le pied à terre sans la quitter.

Le tourné est l'action de mouvoir le corps d'un côté ou d'un autre.

La cadence est la connaissance des différentes mesures et des endroits de mouvement les plus marqués dans les airs.

La figure est le chemin que l'on suit en dansant.

La salle ou le théâtre est le lieu où l'on danse : il est ordinairement carré ou parallélogramme, comme on voit en ABCD, figure prem. de Chorégraphie. A B est le devant ou le vis-à-vis des spectateurs placés en M ; B D, le côté droit ; et A C, le côté gauche : C D est le fond du théâtre ou le bas de la salle.

La présence du corps, qui a quatre combinaisons différentes par rapport aux quatre côtés de la salle, est désignée dans la Chorégraphie par les caractères qu'on voit dans la même figure ; a est le devant du corps, d le dos, e le bras droit, et b le bras gauche. Dans la première de ces quatre sortes de présence, le corps est vis-à-vis le haut A B de la salle ; dans la seconde, il regarde le bas C D ; dans la troisième, il est tourné du côté droit B D ; et dans la quatrième, il regarde le côté gauche A C.

Le chemin est la ligne qu'on suit : cette ligne peut être droite, courbe, et doit prendre toutes les inflexions imaginables et correspondantes aux différents desseins d'un compositeur de ballet.

Des positions. Il y a dix sortes de positions en usage ; on les divise en bonnes et en fausses. Dans les bonnes positions qui sont au nombre de cinq, les deux pieds sont placés réguliérement, c'est-à-dire que les pointes des pieds soient tournées en-dehors.

Les mauvaises se divisent en régulières et en irrégulières ; elles diffèrent des bonnes en ce que les pointes des pieds sont ou toutes deux en dedans ; ou que s'il y en a une en-dehors, l'autre est toujours en-dedans.

Cette figure marquera celle du pied.

La partie faite comme un o représente le talon ; le commencement de la queue joignant le zéro, la cheville ; et son extrémité, la pointe du pied.

Dans la première des bonnes positions, les deux pieds sont joints ensemble les deux talons l'un contre l'autre. Voyez la fig. 2. et 3. A est le pied gauche, B le pied droit ; on connaitra ce pied par le petit crochet m, fig. 4. qui est tourné à droite ; et l'autre, par un petit crochet semblable n, qui est tourné à gauche : c'est la position de l'homme. La position de la femme s'en distinguera par un autre demi-cercle concentrique au premier, comme on le voit fig. 3.

Dans la deuxième, les deux pieds sont ouverts sur une même ligne ; en sorte que la distance entre les deux talons est de la longueur d'un pied. Voyez fig. 5.

Dans la troisième, le talon d'un pied est contre la cheville de l'autre. Voyez fig. 6.

Dans la quatrième, les deux pieds sont l'un devant l'autre, éloignés de la distance du pied entre les deux talons qui sont sur une même ligne. Voyez fig. 7.

Dans la cinquième, les deux pieds sont croisés l'un devant l'autre ; en sorte que le talon d'un pied est directement vis-à-vis la pointe de l'autre. Voyez fig. 8.

Dans la première des fausses positions, qui sont de même au nombre de cinq, les deux pointes des pieds se touchent, et les talons sont ouverts sur une même ligne. Voyez fig. 9.

Dans la seconde les pieds sont ouverts de la distance de la longueur du pied entre les deux pointes qui sont toutes deux tournées en-dedans, et les deux talons sont ouverts sur une même ligne. Voyez fig. 10.

Dans la troisième, la pointe d'un pied est tournée en-dehors et l'autre en-dedans ; en sorte que les deux pieds soient parallèles l'un à l'autre. Voyez fig. 11.

Dans la quatrième, les deux pointes des pieds sont tournées en-dedans ; mais la pointe d'un pied est proche de la cheville de l'autre. Voyez fig. 12.

Dans la cinquième, les deux pointes des pieds sont tournées en-dedans ; mais le talon d'un pied est vis-à-vis la pointe de l'autre. Voyez fig. 13.

Du pas. Quoique le nombre des pas dont on se sert dans la danse soit presque infini, on les réduit néanmoins à cinq, qui peuvent démontrer toutes les différentes figures que la jambe peut faire en marchant ; ces cinq pas sont le pas droit, le pas ouvert, le pas rond, le pas tortillé et le pas battu.

Les traits de la figure 14. désigneront le pas ; la tête A indiquera où est le pied avant que de marcher ; la ligne A B, la grandeur et la figure du pas ; et la ligne B C, la position du pied à la fin du pas : on distinguera qu'il s'agit du pied droit ou du pied gauche, selon que la ligne B C sera inclinée à droite ou à gauche de la ligne du chemin.

On connaitra à la tête A du pas sa durée : si elle est blanche, elle équivaudra à une blanche de l'air sur lequel on danse ; si elle est noire, elle équivaudra à une noire du même air ; si c'est une croche, la tête ne sera tracée qu'à moitié en forme de c.

Dans le pas droit, le pied marche sur une ligne droite : il y en a de deux sortes, l'un en-avant, l'autre en-arrière. Voyez fig. 15. et 16.

Dans le pas ouvert, la jambe s'ouvre : il y en a de trois sortes, l'un en-dehors, l'autre en-dedans en arc de cercle, et le troisième à côté qu'on peut appeler pas droit, parce que sa figure est droite. Voyez les fig. 17. 18. 19.

Dans le pas rond, le pied en marchant fait une figure ronde : il y en a de deux sortes, l'un en-dehors, l'autre en-dedans. Voyez les fig. 20. et 21.

Dans le pas tortillé, le pied en marchant se tourne en-dedans et en-dehors alternativement : il y en a de trois sortes, l'un en-avant, l'autre en-arrière, le troisième à côté. Voyez les fig. 22. 23. 24.

Dans le pas battu, la jambe ou le pied vient battre contre l'autre : il y en a de trois sortes, l'un en-avant, l'autre en-arrière, et le troisième de côté. Voyez les fig. 25. 26. 27.

On pratique en faisant les pas plusieurs agréments, comme plié, élevé, sauté, cabriolé, tombé, glissé, avoir le pied en l'air, poser la pointe du pied, poser le talon, tourner un quart-de-tour, tourner un demi-tour, tourner trois quarts-de-tour, tourner le tour en entier, &c.

Le plier se marque sur le pas par un petit tiret panché du côté de la tête du pas, comme on voit fig. 28.

L'élever se marque sur le pas par un petit tiret perpendiculaire. Voyez la fig. 29.

Le sauter, par deux tirets perpendiculaires. Voyez la fig. 30.

Le cabriolet, par trois. Voyez la fig. 31.

Le tomber, par un autre tiret placé au bout du premier, parallèle à la direction du pas, et tourné vers la pointe du pied. Voyez la fig. 32.

Le glisser, par une petite ligne parallèle à la direction du pas, et coupée par le tiret en deux parties, dont l'une Ve vers la tête et l'autre vers le pied. Voyez fig. 33.

Dans le pied en l'air, le pas est tranché comme dans la fig. 34.

Dans le poser la pointe du pied sans que le corps y soit porté, il y a un point directement au bout de la ligne qui représente le pied comme dans la fig. 35.

Dans le poser le talon sans que le corps y soit porté, il y a un point directement derrière, ce qui représente le talon. Voyez la fig. 36.

Le tourner un quart-de-tour se marque par un quart de cercle. Voyez la fig. 37.

Le tourner un demi-tour, par un demi-cercle, Voyez fig. 38.

Le tourner trois quarts-de-tour, par les trois quarts de la circonférence d'un cercle. Voyez fig. 39.

Le tourner un tour entier, par un cercle entier. Voyez fig. 40.

Lorsqu'il y a plusieurs signes sur un pas, on exécute les mouvements qu'ils représentent les uns après les autres, dans le même ordre où ils sont placés, à commencer par ceux qui sont les plus près de la tête du pas, qu'il faut considérer divisés en trois parties ou temps. On fait dans le premier temps les mouvements qui sont marqués sur la première partie du pas : dans le second, ceux qui sont placés sur le milieu : et dans le troisième, ceux qui sont placés à la fin. Ainsi quand il y a un signe plié au commencement du pas, il signifie qu'il faut plier avant de marcher. De même des autres.

Les sauts se peuvent exécuter en deux manières ; ou l'on saute des deux pieds à-la-fais, ou l'on saute en marchant d'un pied seulement. Les sauts qui se font des deux pieds à-la-fais, seront marqués sur les positions, comme il sera démontré dans l'exemple ci-après ; au lieu que les sauts qui se font en marchant, se marquent sur les pas.

Le pas sauté se fait de deux manières ; ou l'on saute et retombe sur la jambe qui marche, ou l'on saute et retombe sur l'autre jambe.

S'il y a un signe sauté sur un pas, et point de signe en l'air après, c'est une marque que le saut se fait sur la jambe même qui marche ; s'il y a un signe en l'air, c'est une marque que le saut se fait sur l'autre jambe que celle qui marche.

La danse, de même que la musique, est sans agrément, si la mesure n'est rigoureusement observée.

Les mesures sont marquées dans la danse par de petites lignes qui coupent le chemin ; les intervalles du chemin compris entre ces lignes, sont occupés par les pas, dont la durée se connait par les têtes blanches, noires, croches, etc. qui montrent que les pas doivent durer autant de temps que les notes de la musique placées au-dessus de la figure de la danse. Voyez l'exemple. Ainsi un pas dont la tête est blanche, doit durer autant qu'une blanche de l'air sur lequel on danse ; et un pas dont la tête est noire, doit durer autant qu'une noire du même air. Les positions marquent de même par leurs têtes, les temps qu'elles doivent tenir.

Il y a trois sortes de mesures dans la danse ; la mesure à deux temps, la mesure à trois temps, et la mesure à quatre temps.

La mesure à deux temps comprend les airs de gavotte, gaillarde, bourrée, rigodon, gigue, canarie, etc.

La mesure à trois temps comprend les airs de courante, sarabande, passacaille, chaconne, menuet, passe-pié, etc.

La mesure à quatre temps comprend les airs lents, comme par exemple l'entrée d'Apollon, de l'opéra du Triomphe de l'amour, et les airs de Loure.

Quand il faudra laisser passer quelques mesures de l'air sans danser, soit au commencement ou au milieu d'une danse, on les marquera par une petite ligne qui coupera le chemin obliquement : il y aura autant de ces petites lignes que de mesures ; une demi-mesure sera marquée par une demi-ligne oblique ; ainsi le repos marqué fig. 41. est de trois mesures et demie. Lorsqu'on aura un plus grand nombre de mesures de repos, comme par exemple dix, on les désignera par des bâtons qui en vaudront chacun quatre. Voyez la fig. 42. Les temps, demi-temps, et quarts de temps, se marqueront par un soupir, un demi-soupir, et un quart de soupir, comme dans la musique.

Aux airs qui ne commencent pas en frappant, c'est-à-dire où il y a des notes dans la première mesure sur lesquelles on ne danse point ordinairement, comme aux airs de gavotte, chaconne, gigue, loure, bourrée, etc. on marquera la valeur de ces notes au commencement. Voyez l'explication de l'exemple ci-après.

Les figures des danses se divisent naturellement en deux espèces, que les maîtres appellent régulières et irrégulières.

Les figures régulières sont celles où les chemins des deux danseurs font symétrie ensemble ; et les irrégulières, sont celles où ces mêmes chemins ne font pas de symétrie.

Il y a encore dans la danse des mouvements des bras et des mains, ménagés avec art.

Les mains sont marquées par ces caractères représentés fig. 43. le premier est pour la main gauche, et le second pour la main droite ; on place celui qui représente la main droite, à droite du chemin, et le second à gauche. On observera, quand on aura donné une main ou les deux, de ne point quitter qu'on ne trouve les mêmes signes tranchés. Voyez la figure 44. A représente la femme, B l'homme auquel la femme A donne la main gauche, qu'il reçoit dans sa droite : ils marchent ensemble tout le chemin A D B C, à la fin duquel ils se quittent ; ce qui est marqué par les mains qui sont tranchées.

Les différents ports des bras et leurs mouvements, sont marqués par les signes suivants. A, B, C, fig. 45. marque le bras droit ; le même signe, fig. 46. tourné de l'autre côté, marque le bras gauche. A marque l'épaule, B le coude, et C le poignet. Pour placer les bras sur le chemin, on distinguera les endroits où on Ve en-avant et en-arrière, de ceux où l'on Ve de côté ; à ceux où on Ve en-avant et en-arrière, on marquera les bras aux deux côtés du chemin, le bras droit du côté droit, et le bras gauche du côté gauche ; à ceux où l'on Ve de côté, on les marquera dessus et dessous, observant toujours que celui qui est à droite est le bras droit, et celui qui est à gauche est le bras gauche.

Exemples des différentes attitudes des bras.

45 et 46, le bras étendu.

47, le poignet plié.

48, le bras plié.

49, le bras devant soi en hauteur.

50, les deux bras ouverts.

51, le bras gauche ouvert, et le droit plié au coude.

52, le bras gauche ouvert, et le droit tout à fait fermé.

53, les deux bras ouverts.

54, le bras gauche ouvert, et le droit fermé du coude.

55, le bras droit ouvert, et le gauche tout à fait fermé.

Exemples des mouvements de bras.

56, mouvement du poignet de bas en-haut.

57, mouvement du coude de bas en-haut.

58, mouvement de l'épaule de bas en-haut.

59, mouvement du poignet de haut em-bas.

60, mouvement du coude de haut em-bas.

61, mouvement de l'épaule de haut em-bas.

62, rond du poignet de bas en-haut.

63, rond du coude de bas en-haut.

64, rond de l'épaule de bas en-haut.

65, rond du poignet de haut em-bas.

66, rond du coude de haut em-bas.

67, rond de l'épaule de haut em-bas.

68, rond du poignet de bas en haut.

69, rond du coude de bas en-haut.

70, rond de l'épaule de bas en-haut.

71, double mouvement du poignet de bas en-haut et de haut en-bas.

72, double mouvement du coude.

73, double mouvement de l'épaule.

Les bras peuvent agir tous deux en même temps, ou l'un après l'autre. On connaitra quand les deux bras agissent tous deux en même temps, par une liaison allant de l'un à l'autre. Voyez la fig. 74. qui marque que les deux bras agissent en même temps, et par mouvement semblable ; la fig. 75. marque aussi que les deux bras agissent en même temps, mais par mouvement contraire.

Si les deux bras n'ont pas de liaison, c'est une marque qu'ils doivent agir l'un après l'autre. Le premier est celui qui précède : ainsi dans l'exemple fig. 76. le bras droit, qui est plus près de la position, agit le premier.

Explication des cinq premières mesures du Pas de deux lutteurs, dansé par MM. Dupré et Javilliers dans l'opéra des fêtes grecques et romaines, représentées dans la dernière Planche de Chorégraphie.

On a observé dans cet exemple la valeur des temps que les pas tiennent ; cette valeur est marquée par les têtes des mêmes pas, ainsi qu'il est expliqué ci-dessus : on y a joint la tablature de l'air sur lequel ce pas de deux a été exécuté : on a marqué les mesures par les chiffres 1, 2, 3, etc. afin de pouvoir les désigner plus facilement. Celles de la Chorégraphie sont de même marquées par des chiffres placés vis-à-vis des lignes qui séparent les mesures ; ainsi depuis 0 jusqu'au chiffre 1, c'est la première mesure ; depuis le chiffre 1 jusqu'au chiffre 2, c'est la seconde ; ainsi des autres.

Il faut aussi observer que, dans l'exemple proposé, les chemins des deux danseurs font symétrie dans plusieurs parties ; ainsi ayant expliqué pour un, ce sera dans les parties comme si on l'avait fait pour tous les deux. Dans les autres parties où les chemins des deux danseurs ne font point symétrie, et où leurs mouvements ne sont point semblables et coexistants, nous les expliquerons séparément, désignant l'un des danseurs par la lettre A, et l'autre par la lettre B.

Avant toute chose il faut expliquer par un exemple ce que nous entendons par des chemins symétriques. Saient donc les deux lettres p p, elles sont semblables, mais elles ne font point symétrie ; retournons une de ces lettres en cette sorte q p ou p q, elles feront symétrie : ainsi la symétrie est une ressemblance de figure et une dissemblance de position. B est semblable à B , mais symétrique avec ; il suffit de les mettre vis-à-vis l'un de l'autre B pour s'en apercevoir. Enfin, si on souhaite un autre exemple, la contre-épreuve d'une estampe, ou la planche qui a servi à l'imprimer, font symétrie ensemble ; ainsi que la forme de caractères qui a servi à imprimer cette feuille, faisait symétrie avec la feuille que le lecteur a présentement sous les yeux. Ceci bien entendu, il est facîle de comprendre que si le danseur A, Planc. II. fig. prem. placé vis-à-vis de celui qui est en B, part du pied gauche, ce dernier doit partir du pied droit : c'est en effet ce que l'on observe dans cet exemple. Ainsi, comme nous n'expliquerons pour les parties symétriques que la tablature du danseur A, il faudra pour avoir celle du danseur B, changer les mots droit en gauche, et gauche en droit.

Les deux danseurs commencent par la quatrième position ; le danseur A fait du pied gauche un pas droit en-avant : ce pas doit durer une noire ou quart de mesure ; il est suivi d'un semblable pas fait par le pied droit, qui vaut aussi une noire, comme on le connait par sa tête qui est noire ; le troisième pas est du pied gauche, et dure seulement une croche, ainsi qu'on le connait par sa tête crochue : il est chargé de deux signes, le plié au commencement du pas, et l'élevé à la fin ; le quatrième qui est du pied droit, vaut aussi une croche, et le suivant une noire ; ce qui fait en tout quatre noires, et épuise la première mesure de l'air à deux temps notés au-dessus. Tous les pas de cette mesure sont des pas droits en-avant.

La seconde mesure 1, 2, est occupée dans l'air par les notes re fa sol ; la première est une blanche pointée, et les deux dernières, des croches ; et dans la danse elle est occupée par des positions et des pas. La première position où on arrive à la fin de la première mesure, est la troisième ; elle est affectée des signes plié et cabriolé, et de celui de tourner un quart de tour ; ce qui met la présence du corps vis-à-vis le haut de la salle de cette position qui vaut une noire : on retombe à la quatrième, le pied droit en l'air ; ce pied fait ensuite un pas ouvert de côté, qui dure aussi une noire : le pas suivant qui est du pied gauche, dure une croche ; il est affecté du signe plié au commencement, et du signe en l'air, suivi de celui de tourner un quart de tour à gauche, qui remet la présence du corps comme elle était au commencement ; et ensuite du sauté, à la fin duquel on retombe à la quatrième position, le pied droit en l'air, qui fait un pas ouvert de côté, lequel n'est point compté dans la mesure, parce que sa tête se confond avec celle de la position, et qu'il n'est qu'une suite du sauté. Le pied restant en l'air ainsi, le corps est porté sur l'autre jambe : elle ne pourra marcher que le premier ne soit posé à terre en tout ou en partie, c'est-à-dire seulement sur le talon ou la pointe du pied ; dans la figure, c'est la pointe du pied qui porte à terre. Le pied gauche fait un pas droit en-avant, lequel vaut une croche ; il est suivi du signe de repos ou quart de soupir, qui avec les pas que nous avons expliqués, acheve de remplir la mesure.

La mesure suivante 2, 3, est remplie par trois pas qui valent chacun une noire. Le premier qui est du pied droit, a le signe en l'air au commencement ; il est suivi de la première position affectée du signe plié et sauté sur le pied gauche, pour marquer que le saut se fait sur cette jambe, l'autre étant en l'air ; ensuite est un soupir qui vaut une noire de repos, après lequel est un pas ouvert de côté fait par le pied gauche : ce pas est chargé de deux signes qui marquent, le premier qu'il faut plier au commencement du pas, et le second qu'il faut élever à la fin. Le pas suivant qui est du pied droit, est un pas droit du même sens, qui ramène la jambe droite près de la gauche.

Il faut remarquer qu'après le soupir de cette mesure, les chemins des danseurs cessent de faire symétrie ; car l'un avance vers le haut de la salle, et l'autre s'en éloigne : cette diversité de mouvement continue jusqu'au troisième temps de la mesure suivante.

Le premier pas de la mesure 3, 4, est un pas ouvert de côté du pied droit, avec les signes plié et élevé, le premier au commencement du pas, et le second à la fin ; il est suivi d'un pas ouvert de côté fait par le pied gauche, à la fin duquel le pied reste en l'air pendant un quart de mesure. Le pas suivant qui est un pas ouvert de côté, est affecté du signe de tourner un quart de tour. On voit auprès de ce pas la main droite que le danseur A donne à la main gauche de l'autre danseur, faisant l'effort simulé que deux lutteurs font pour renverser leur adversaire.

Au commencement de la mesure suivante, les danseurs sont revenus à la première position, où ils restent pendant une demi-mesure ; ce que l'on connait par la tête noire de la position, et le soupir qui la suit. Le premier pas suivant est un pas ouvert en-dedans, qui dure une noire : on voit au commencement de ce pas le signe en l'air, suivi de celui de tourner un quart de tour ; ce qui fait connaître que ce pas doit être fait sans que le pied pose à terre : il est fait par le pied droit, qui revient se placer à la position. Le pas suivant est encore affecté du signe de tourner un quart de tour ; ce qui remet les danseurs vis-à-vis l'un de l'autre. On y trouve aussi le signe des mains tranché ; ce qui fait connaître qu'à la fin de ce pas les danseurs doivent se quitter.

Ce que nous avons dit jusqu'à-présent, suffit pour entendre comment on déchiffre les danses écrites. Nous laissons au lecteur muni des principes établis ci-devant, les cinq dernières mesures de l'exemple pour s'exercer, en l'avertissant cependant d'une chose essentielle à savoir ; c'est que lorsque l'on trouve plusieurs positions de suite, comme dans la mesure 7, 8, les mouvements que les positions représentent se font tous en la même place ; il n'y a que les pas qui transportent le corps du danseur d'un lieu en un autre, et que la durée de la somme de ces mouvements qui doit être renfermée dans celle du pas précédent.

Si la tête d'une position est noire, ou si elle est blanche, et qu'il sorte de sa tête un pas, alors on compte le temps qu'elle marque. Il y a un exemple de l'un et de l'autre dans la mesure 7, 8, le reste est sans difficulté.

Un manuscrit du sieur Favier m'étant tombé entre les mains, j'ai cru faire plaisir au public de lui expliquer le système de cet auteur, d'autant plus que son livre ne sera probablement jamais imprimé. Mais avant toutes choses, je vais rapporter son jugement sur les méthodes de Chorégraphie, sur lesquelles il prétend que la sienne doit prévaloir : ce que nous discuterons dans la suite.

" Les uns, dit-il, prétendent écrire la danse en se servant des lettres de l'alphabet, ayant réduit, à ce qu'ils disent, tous les pas qui se peuvent faire au nombre de vingt-quatre, qui est le même que celui des lettres : d'autres ont ajouté des chiffres à cette invention littérale, et donnent pour marque à chaque pas la première lettre du nom qu'il porte, comme à celui de bourrée un B, à celui de menuet un M, à celui de gaillarde un G, etc. Ces deux manières sont à la vérité très-frivoles ; mais il y en a une troisième (celle du sieur Feuillet que nous avons suivie ci-devant en y faisant quelques améliorations) qui parait avoir plus de solidité : elle se fait par les lignes qui montrent la figure ou le chemin que suit celui qui danse, sur lesquelles lignes on ajoute tout ce que les deux pieds peuvent figurer, etc. mais quelque succès qu'elle puisse avoir, je ne laisserai pas de proposer ce que j'ai trouvé sur le même sujet, et peut-être que mon travail sera aussi favorablement reçu que le sien, sans pourtant rien diminuer de la gloire que ce fameux génie s'est acquise par les belles choses qu'il nous a données ".

Cet auteur représente la salle où l'on danse par des divisions faites sur les cinq lignes d'une portée de musique (Voyez la fig. 3.) les côtés portent le même nom que dans la fig. 1. Pl. I. de Chorégr. qui représente le théâtre ; chaque séparation de ces cinq portées représente la salle, quelque largeur qu'elle ait : c'est dans ces salles que l'on place les caractères qui représentent tout ce que l'on peut faire dans la danse, soit du corps, des genoux, ou des pieds.

Le caractère de présence du corps est le même dans les deux Chorégraphies (Voyez la fig. 4.) ; mais celle-ci marque sur les présences du corps le côté où il doit tourner : ainsi la fig. 5. fait voir que le corps doit tourner du côté droit, et la suivante qu'il doit tourner du côté gauche. Par ces deux sortes de mouvement le corps ayant divers aspects, c'est-à-dire étant tourné vers les différents côtés de la salle, on peut les marquer par les fig. 4. 7. 8. 9. la première (4) représente le corps tourné du côté des spectateurs, ou vers le haut de la salle ; la seconde (7) représente le corps tourné en sorte que le côté gauche est vers les spectateurs ; la troisième (8), que le dos est tourné vers les spectateurs ; et la quatrième (9), que le côté droit les regarde. Mais comme la salle a quatre angles, et que le corps peut être tourné vers les quatre coins, on en marque la position en cette manière (Voyez la fig. 10.) ; le coin 1 à gauche des spectateurs s'appelle le premier coin ; les second, troisième, quatrième, sont où l'on a placé les nombres 2, 3, 4.

Outre ces huit aspects, on en peut encore imaginer huit autres entre ceux-ci comme la fig. 11. le fait voir.

Ces seize aspects sont les principales marques dont on se sert ; elles se rapportent toutes au corps : mais comme il faut marquer tous les mouvements que l'on peut faire dans une entrée de ballet composée de plusieurs danseurs, soit qu'elle fût de belle danse ou de posture, comme sont les entrées de gladiateurs, de devins, d'arlequin, soit que les mouvements soient semblables ou différents, soit que quelques-uns des danseurs demeurent en une même place pendant que les autres avancent ; ces différents états seront marqués par les caractères suivants : la fig. 4. représente le corps droit et debout ; la fig. 12. le corps panché en-avant comme dans la révérence à la manière de l'homme, ce que l'on connait par la ligne qui représente le devant du corps qui est concave ; la suivante (13) représente le corps panché du côté droit, ce que l'on connait par la ligne de ce côté qui est concave ; la fig. 14. fait voir que le corps panche en-arrière, ce que l'on connait par la ligne du dos qui est concave ; enfin la fig. 15. fait voir que le corps panche du côté gauche.

L'idée de marquer les temps des pas par la forme ou couleur de leur tête, était venue à cet auteur ; mais elle nous avait été communiquée par M. Dupré, et nous l'avons introduite dans la Chorégraphie du sieur Feuillet où elle manque : la différence principale de ces deux manières, est que dans celle-ci on marque la valeur des pas sur les caractères des présences, voyez la fig. 16. qui fait voir les différentes formes du caractère de présence, et leur valeur au-dessus marquée par des notes de musique.

Ces marques à la vérité seraient d'une grande utilité ; mais cependant l'auteur ne conseille pas de s'en servir qu'on ne soit très-habîle dans la Chorégraphie et la Musique.

La fig. 17. qui est une ligne inclinée de gauche à droite, marque qu'il faut plier les genoux.

La fig. 18. marque au contraire qu'il faut les élever.

La ligne horizontale (fig. 19.) marque qu'il faut marcher.

La fig. 20. qui est une ligne courbe convexe en-dessus, marque qu'il faut marcher en avançant d'abord le pied dans le commencement du pas, et continuer en ligne courbe jusqu'à la fin de son action.

La fig. 21. qui est la même ligne courbe convexe en-dessous, marque qu'il faut marcher en reculant d'abord le pied dans le commencement du pas, et continuer en ligne courbe jusqu'à la fin de son action.

La fig. 22. marque le mouvement qu'on appelle tour de jambe en-dehors.

La fig. 23. marque le mouvement qu'on appelle tour de la jambe en-dedans.

La fig. 24. qui est une ligne ponctuée en cette sorte.... marque que le pied fait quelque mouvement, sans sortir cependant du lieu qu'il occupe.

La fig. 25. qui est un d, indique le pied droit.

La suivante (26.), qui est un g, indique le pied gauche.

Ces deux mêmes lettres (fig 27.), dont la queue est un peu courbe, signifient qu'il faut poser la pointe des pieds, et laisser ensuite tomber le talon à terre.

Les deux mêmes lettres d g (fig. 28.), dont la queue est ponctuée, signifient qu'il faut poser les pieds sur la pointe sans appuyer sur le talon.

Les deux mêmes lettres (fig. 29.), dont la queue est séparée de la tête, signifient qu'il faut poser le talon, et appuyer ensuite la pointe du pied à terre.

Les deux mêmes lettres (fig. 30), dont la queue est discontinuée dans le milieu, marquent qu'il faut poser les pieds sur le talon, sans appuyer la pointe à terre.

Les deux mêmes lettres (fig. 31.), dont les queues sont droites comme celles du d et du q, marquent qu'il faut poser le talon et la pointe du pied en même temps, ce que l'on appelle poser à plat.

Après les marques qui font voir toutes les différentes manières de poser les pieds à terre, nous allons exposer celles qui les représentent en l'air.

La fig. 32. signifie que les pieds sont en l'air, ce que l'on connait par leur queue qui est recourbée du côté de la tête.

Les deux mêmes lettres (fig. 33.), dont la queue est discontinuée dans le milieu et recourbée vers la tête, marquent que les pieds sont en l'air la pointe haute.

Ces deux mêmes lettres (fig. 34.), dont la queue est discontinuée et recourbée vers la tête comme dans les précédentes, et la partie de la queue depuis la tête jusqu'à la rupture élevée perpendiculairement comme à la fig. 31. marquent que la pointe et le talon sont également éloignés de terre.

Dans tout ce que nous venons de dire on doit entendre que les pieds sont tournés en-dehors, comme dans les cinq bonnes positions expliquées ci-devant. Il faut présentement expliquer les marques qui font connaître qu'ils sont tournés en-dedans, comme dans les cinq fausses positions. C'est encore les deux mêmes lettres g d (fig. 35.), mais retournées en cette sorte g p.

On peut donner à ces deux dernières lettres toutes les variétés que nous avons montrées ci-devant, et faire autant de situations des pieds en-dedans comme nous en avons fait voir en-dehors, soit à terre, soit en l'air. L'exemple suivant (fig. 36.) fait voir que les pieds sont tournés en-dedans et en l'air, ce qu'on connait par le d et le g retournés, et par leurs queues qui regardent la tête de ces lettres.

Ces différentes sortes de positions des pieds étant quelquefois de distances que l'auteur appelle naturelles, c'est-à-dire éloignés l'un de l'autre de la distance d'un des pieds, ou ensemble, comme lorsqu'ils se touchent, ou écartés, lorsque la distance d'un pied à l'autre est plus grande que celle d'un pied. Il marque la première par des lettres d g jointes au caractère de présence, sans y rien ajouter (voyez la fig. 37.) : pour la seconde il met un point, en sorte que la lettre du pied soit entre le caractère de présence et le point (voyez la fig. 38.) : et pour la troisième, une petite ligne verticale placée entre le caractère du pied et celui de présence. Voyez la fig. 39.

La fig. 40. qui est un o, indique qu'il faut pirouetter.

Le saut se connait lorsque la ligne élevé placée sur la ligne marché, est plus grande que la ligne plié placée sur la même ligne marché : on connait aussi à quelle partie du pas les agréments doivent être faits, par le lieu que les signes de ces agréments occupent sur la ligne marché : si ces signes sont au commencement de la ligne marché, c'est au commencement du pas ; s'ils sont au milieu, ce sera au milieu du pas qu'on doit les exécuter ; ou s'ils sont à la fin de la ligne, ce ne doit être qu'à la fin du pas qu'on doit les exécuter.

" Voilà tous les différents caractères avec lesquels on peut décrire les mouvements, actions, positions, que l'on peut faire dans la danse : il ne reste plus qu'à les assembler ; mais c'est ce qui se fait en tant de manières, que si je puis y réussir, comme je l'espere, j'aurai lieu d'être satisfait de mes réflexions, dit l'auteur ".

Nous allons voir comme l'auteur y réussit.

Ces deux lignes - indiquent que le pied droit commence et acheve son mouvement, et que le pied gauche commence et finit le sien après ; ce qui est marqué par la ligne de dessus qui est pour le pied droit, laquelle précède l'autre selon notre manière d'écrire de gauche à droite : la ligne de dessous est pour le pied gauche ; elle n'est tracée qu'après l'autre ; ce qui fait connaître que le pied qu'elle représente ne doit marcher qu'après que l'autre a fini son mouvement.

Ces deux autres lignes - font connaître que le pied gauche commence et finit son mouvement, et que le pied droit commence et acheve le sien après.

Ces deux autres lignes - indiquent que le pied droit commence son mouvement, et que dans le milieu de celui-ci le pied gauche commence le sien, qu'ils continuent ensemble, que le pied droit finit le premier, et que le pied gauche acheve après.

Ces deux lignes =- font connaître que le pied droit et le pied gauche commencent ensemble, et que le pied droit finit son mouvement après celui du pied gauche.

Ces deux autres lignes -= font connaître que le pied droit commence le premier son mouvement, et que le pied gauche commence après, qu'ils continuent ensemble, et finissent en même temps.

Ces deux autres lignes = font connaître que le pied droit et le pied gauche commencent et finissent leurs mouvements ensemble.

Ainsi de toutes les combinaisons possibles deux à deux des lignes représentées fig. 19. 20. 21. 22. 23. 24. dont il serait trop long de faire l'énumération.

Les fig. 37. 38. 39. ont déjà fait connaître trois situations ; les trois suivantes en représentent encore d'autres : ainsi par la fig. 40. on verra le pied droit devant le corps, et le pied gauche derrière.

Par la fig. 41. on verra le pied droit devant et de côté, et par conséquent le pied gauche derrière et de côté.

Par la fig. 41. on verra la situation qu'on appelle croisée, le pied droit devant la partie gauche du corps, et le pied gauche derrière la partie droite ; et vice versâ de toutes les combinaisons dont ces arrangements sont susceptibles.

Ces trois derniers exemples qui montrent les situations ou positions naturelles, peuvent encore être ensemble ou écartés, en y ajoutant le point ou la petite ligne.

Toutes ces situations pourront être un pied en l'air, en donnant à la lettre qui représente ce pied la marque de cette circonstance qui a été ci-devant expliquée. Nous allons passer aux exemples de l'emploi de la ligne marché.

La fig. 43. représente la situation ou position qui est le pied gauche à terre devant, et le pied droit en l'air derrière. On connaitra la position en ce qu'elle sera toujours la première de chaque danse, et qu'il n'y aura point au-dessous de ligne marché ; les différentes positions des pieds qui pourraient y être, étant assez démontrées précédemment pour les connaître. Cette position tient dans la danse lieu de clé, dont l'usage en Musique est de faire connaître le ton et le mode de chaque air, et le premier son par lequel il commence ; de même celle-ci montre le lieu de la salle où la danse doit commencer, en se la représentant toujours comme renfermée dans les rectangles formés par les lignes verticales et les portées de musique sur lesquelles on écrit la danse.

De cette situation on passera à la seconde, (figure 44.), où on remarquera qu'il faut marcher ce qui est marqué par la ligne qui représente ce mouvement, laquelle est décrite au-dessous de la figure qui représente la salle. Mais comme cette ligne marché suppose que l'un des deux pieds doit faire un mouvement, on connaitra que c'est le pied droit, puisque la lettre d est seule dans la salle, et est au côté droit du corps. Mais comme cette lettre est décrite la queue retournée à la tête, le pied droit se portera en l'air, et cette situation de pied finira cette première action, et servira de position pour passer à la suivante.

La fig. 45. représente qu'il faut marcher le pied droit à terre de côté : après ce mouvement on sortira de terre le pied gauche, qui doit rester en l'air au-dessus de l'endroit où il était posé. On ne marque rien pour cette action du pied gauche, parce qu'elle est nécessaire pour achever le pas. Lorsque les mouvements qui se suivent se font par des pieds différents, la fin de cette action est une situation naturelle ; celle des pieds ensemble ou écartés, sera marquée par un caractère particulier.

La figure suivante (46.) représente qu'il faut marcher le pied gauche croisé devant sortant de terre, le pied droit joignant au derrière du talon du pied gauche. Cette situation ensemble étant marquée par un point qui est au derrière du corps, ce point se place à côté du corps, si on finit cette action les pieds ensemble de côté.

La fig. 47. représente qu'il faut marcher le pied droit à terre de côté, et que le pied gauche sortira de terre et se portera écarté en l'air au côté gauche du corps : cette dernière circonstance est marquée par la lettre g séparée du corps par une petite ligne verticale, qui signifie, ainsi qu'il a été dit, que le pied est éloigné du corps.

La fig. 48. que l'on ne regardera que comme l'explication de la 47. représentera par conséquent la même chose ; elle indiquera de plus par les deux lignes qui y sont décrites, que le pied droit marchera le premier, et que le pied gauche marchera ensuite ; la ligne de dessous, ainsi qu'il a été dit, étant pour celui-ci, et étant postérieure par rapport à celle de l'autre pied.

Après avoir donné ces exemples pour la ligne marché sur laquelle on place les signes des agréments, comme plié, élevé, sauté, cabriolé, etc. il est bon d'examiner ces mêmes marques, pour connaître toutes les places que le corps peut occuper sur la ligne de front.

Par la fig. 43. on verra que le corps est posé au milieu du côté gauche de la salle ; c'est la position dans laquelle la figure 43. le représente au même lieu, puisque l'action qui y est marquée n'oblige point le corps à faire aucun changement ; le pied en l'air qui est derrière la position le porte en l'air de côté à la fig. 44. laissant toujours le poids du corps sur le pied gauche : les fig. 44. 45. 46. 47. le représentent un peu plus éloigné de ce côté ; ce qui se peut encore en autant d'autres places que l'on jugera à-propos, selon le nombre de pas qui peuvent être faits en la largeur d'une salle ; les situations sur la longueur sont marquées par les lignes des portées et les intervalles des mêmes lignes.

En donnant à toutes les places les seize aspects dont il est parlé ci-dessus, et qui sont représentés fig. 11. il est certain qu'il n'y a pas un seul endroit d'une salle où l'on ne puisse marquer telle position des pieds et situation du corps que l'on voudra ; ce qui est tout ce que l'on se propose de faire quand on veut écrire une danse sur le papier.

On écrit aussi dans ce nouveau système l'air au-dessus de la danse, et le tout sur du papier de musique ordinaire, en sorte qu'au premier coup-d'oeil une danse écrite en cette manière parait un duo ou un trio, etc. si deux ou plusieurs danseurs dansent ensemble.

Nous avons promis de comparer ensemble ces deux manières, nous tenons parole : nous croyons, quoique l'invention de cet auteur soit ingénieuse, que l'on doit cependant s'en tenir à celle du sieur Feuillet, où la figure des chemins est représentée, surtout depuis que nous y avons fait le changement communiqué par M. Dupré, au moyen duquel on connait la valeur des pas par la couleur de leur tête, ainsi qu'il a été exprimé dans la première partie de cet article. L'inconvénient de ne point marquer les chemins est bien plus important que celui qui résulte de ne point écrire la musique sur les lignes et dans les intervalles, comme quelques auteurs l'avaient proposé. Voyez l'article MUSIQUE, où ces choses sont discutées. (D)