Aristote, Descartes, etc. attribuent la transparence à la rectitude des pores ; ce qui, selon eux, donne aux rayons de lumière le moyen de passer à-travers les corps, sans heurter contre les parties solides, et sans y subir aucune réflexion : mais Newton prétend que cette explication est imparfaite, puisque tous les corps renferment une quantité de pores, qui est plus que suffisante pour transmettre ou faire passer tous les rayons qui se présentent, quelque situation que ces pores puissent avoir les uns par rapport aux autres.

Ainsi la raison pour laquelle les corps ne sont pas tous transparents, ne doit point être attribuée selon lui, au défaut de rectitude des pores, mais à la densité inégale de leurs parties, ou à ce que les pores sont remplis de matières hétérogènes, ou enfin, à ce que ces pores sont absolument vides : car dans tous ces cas, les rayons qui y entrent subissant une grande variété de réflexions et de réfractions, ils se trouvent continuellement détournés de côté et d'autre, jusqu'à ce que venant à tomber sur quelques parties solides du corps, ils se trouvent enfin totalement éteints et absorbés. Voyez RAYON et REFLEXION.

C'est pour ces raisons, selon Newton, que le liège, le papier, le bois, etc. sont des corps opaques, et qu'au contraire le diamant, le verre, le talc, sont des corps transparents : la raison, selon lui, est que les parties voisines dans le verre et le diamant, sont de la même densité ; de sorte que l'attraction étant égale de tous les côtés, les rayons de lumière n'y subissent ni réflexion, ni réfraction ; mais ceux qui entrent dans la première surface de ces corps, continuent leur chemin jusqu'au bout sans interruption, excepté le petit nombre de ceux qui heurtent les parties solides : au contraire les parties voisines dans le bois, le papier, etc. diffèrent beaucoup en densité ; de sorte que l'attraction y étant fort inégale, les rayons y doivent subir un grand nombre de réflexions et de réfractions ; par conséquent les rayons ne peuvent passer à-travers ces corps, et étant détournés à chaque pas qu'ils font, il faut qu'ils s'amortissent à la fin, et qu'ils se perdent totalement. Voyez OPACITE. Chambers.