* CONSENTEMENT, sub. m. (Logiq. et Morale) c'est un acte de l'entendement, par lequel tous les termes d'une proposition étant bien conçus, un homme aperçoit intérieurement, et quelquefois désigne au-dehors, qu'il y a identité absolue entre la pensée et la volonté de l'auteur de la proposition, et sa propre pensée et sa propre volonté. La négation et l'affirmation sont, selon les occasions, des signes de consentement. L'esprit ne donne qu'un seul consentement à une proposition, si composée qu'elle puisse être ; il faut donc bien distinguer le consentement du signe du consentement : le signe du consentement peut être forcé ; il n'en est pas de même du consentement. On a beau m'arracher de la bouche que mon sentiment est le même que celui de tel ou de tel, cela ne change point l'état de mon âme. Le consentement est ou exprès, ou tacite, ou présumé, ou supposé : il s'exprime par les paroles ; on l'aperçoit, quoique tacite, dans les actions ; on le présume par l'intérêt et la justice ; on le suppose par la liaison des membres avec le chef. Les misantropes rejetteront sans doute le consentement présumé ; mais c'est une injure gratuite qu'ils feront à la nature humaine ; il est fondé sur les principes moraux les plus généraux et les plus forts : les difficultés qu'on pourrait faire sur le consentement supposé, ne sont pas plus solides que celles qu'on ferait sur le présumé. Le pacte exprès nait du consentement exprès ; le tacite, du tacite ; le présumé, du présumé, et le supposé du supposé. Le consentement de l'enfance, de la folie, de la fureur, de l'ivresse, de l'ignorance invincible, est réputé nul : il en est de même de celui qui est arraché par la crainte, ou surpris par adresse ; en toute autre circonstance, le consentement fonde l'apparence de la faute, et le droit de châtiment et de représaille. Voyez PACTE.

CONSENTEMENT des parties, (Economie animale) s'entend d'une certaine relation ou sympathie, par le moyen de laquelle, lorsqu'une partie est immédiatement affectée, une autre à une distance se trouve affectée de la même façon.

Ce rapport mutuel ou ce consentement des parties, est sans doute produit par la communication des nerfs, et par leur distribution et leurs ramifications admirables par tout le corps. Voyez NERF.

Cet effet est si sensible, qu'il se manifeste aux yeux des médecins : ainsi une pierre dans la vessie, en tiraillant ses fibres, les affectera et les mettra dans de telles convulsions, que les tuniques des intestins seront affectées de la même manière par le moyen des fibres nerveuses ; ce qui produira une colique. Ces tiraillements s'étendent même quelquefois jusqu'à l'estomac, où ils occasionnent des vomissements violents : c'est pourquoi le remède en pareil cas doit regarder la partie originairement attaquée.

Les Naturalistes supposent que la ramification de la cinquième paire des nerfs aux parties de l'oeil, de l'oreille, à celles de la bouche, des joues, du diaphragme, et des parties environnantes, etc. est la cause du consentement extraordinaire de ses parties : c'est de-là qu'une chose savoureuse vue ou sentie, excite l'appétit, et affecte les glandes et les parties de la bouche ; qu'une chose déshonnête vue ou entendue, fait monter le rouge au visage ; que si elle plait, elle affecte le diaphragme, et excite au rire les muscles de la bouche et du visage ; et qu'au contraire si elle afflige, elle affecte les glandes des yeux et les muscles du visage, tellement qu'elle occasionne des larmes.

Le docteur Willis, cité par M. Derham, attribue le plaisir du baiser, l'amour, et même la luxure que ce plaisir excite, à cette paire de nerfs qui, se ramifiant et aux lèvres et aux parties génitales, occasionne une irritation dans celles-ci par l'irritation des premières.

Le docteur Sach pense que c'est du consentement des lèvres de l'utérus à celles de la bouche, qu'une femme grosse étant effrayée de voir des lèvres galeuses, il lui survint des pustules toutes semblables aux lèvres de l'utérus. Chambers.

Il ne faut au reste regarder toutes ces explications que comme de pures conjectures. La manière dont nos sensations sont produites, est une matière qui restera toujours remplie d'obscurité pour les Physiciens. Voyez SYMPATHIE.