Les antiquaires ne sont cependant pas bien d'accord sur la signification des caractères que portent ces médailles ; sur quelques-unes on trouve ces lettres N. PROB. sur d'autres N. CAPR. et sur d'autres CASR. RM. NT. AUG. SC. d'autres ont pour contre-marque une tête d'empereur, d'autres une corne d'abondance, et d'autres emblèmes.

Il ne faut pas confondre les monogrammes avec les contre-marques, il est aisé d'en faire la distinction. Les contre-marques ayant été frappées après coup, sont enfoncées dans la médaille ; au lieu que les monogrammes qui ont été frappés en même temps que la médaille, ont au contraire un peu de relief.

M. de Boze, dans une lettre à M. le Baron de la Bastie insérée dans la nouvelle édition de la science des médailles du P. Jobert, éclaircit parfaitement ce qui regarde les contre-marques des Romains, et prouve très-bien que les contre-marques n'ont jamais été en usage du temps de la république ; que cet usage n'a commencé que vers l'empire d'Auguste, et ne s'est guère étendu au-delà du règne de Trajan ; qu'après avoir repris quelque-temps vigueur sous Justin et sous Justinien, il cessa bien-tôt après ; enfin qu'il n'eut jamais lieu sur les médailles d'or ou d'argent, mais simplement sur celles de bronze : d'où il conclut que les contre-marques n'ont jamais été un caractère d'augmentation aux monnaies, puisque ces augmentations ne furent jamais plus fréquentes que du temps de la république dont on ne trouve aucune pièce contre-marquée. 2°. qu'elles ne signifièrent non plus nulle augmentation de monnaie sous les empereurs, dont pour une médaille en bronze contre-marquée on en trouve cent du même type qui ne le sont pas, et qu'aucune de leurs médailles d'or ou d'argent ne porte la contre-marque : 3°. que ces médailles contre-marquées étaient des monnaies qu'on distribuait aux ouvriers occupés aux travaux publics, afin qu'en les rapportant à la fin du jour, ils reçussent leur salaire : 4°. qu'on en avait usé ainsi dans les monnaies obsidionales, soit pour multiplier les espèces, soit pour leur donner une valeur proportionnée aux circonstances. Il remarque aussi que dans les monnaies ou médailles d'argent, les contre-marques sont des têtes de héros ou des divinités, des fleurs, des fruits, etc. faits avec beaucoup d'art et de soin, ce qui peut marquer une augmentation de valeur ; au lieu que celles des Romains ne consistent qu'en caractères séparés ou liés ensemble, et très-faciles à contrefaire : inconvénient auquel les princes et les monétaires ne se fussent jamais livrés, si par la contre-marque ils avaient eu en vue de surhausser les monnaies. (G)

CONTRE-MARQUE, (Commerce) est une seconde ou troisième marque apposée sur une chose déjà marquée. Voyez MARQUE.

Ce terme se dit dans le Commerce, des différentes marques qu'on met sur des ballots de marchandises auxquelles plusieurs personnes sont intéressées, afin qu'ils ne puissent être ouverts qu'en présence de tous les intéressés, ou de personnes par eux commises. (G)

CONTRE-MARQUE, en terme de Manège, est une fausse marque, imitant le germe de la feve, qu'un maquignon fait adroitement dans une cavité qu'il a creusée lui-même à la dent, lorsque le cheval ne marque plus, pour déguiser son âge, et faire croire qu'il n'a que six ans. Voyez MARQUE. (V)

CONTRE-MARQUE, en terme d'Orfèvrerie, est la marque ou le poinçon de la communauté, ajouté à la marque de l'orfèvre, pour marquer que le métal est de bon aloi.