Les caractères historiques sont ceux qui sont appuyés sur le témoignage des historiens, lorsqu'ils fixent certains faits à certaine année d'une époque, ou qu'ils rapportent au même temps deux faits différents. Wolf, élém. de chronologie.

Tables chronologiques, sont des tables où les principales époques et les principaux faits sont marqués par ordre et simplement indiqués. On peut les faire plus ou moins étendues, universelles ou particulières, etc. Voyez celle de M. l'abbé Lenglet.

Abregé chronologique, se dit d'une histoire abrégée, où les faits principaux sont rapportés avec leurs circonstances les plus essentielles, et suivant l'ordre chronologique. Voyez ANNALES. Nous avons dans notre langue plusieurs bons abrégés chronologiques, dont les plus connus sont, celui de l'histoire de France, par M. le président Henault ; celui de l'hist. ecclésiastique, en deux volumes in -12, par M. Macquer avocat, frère de M. Macquer, de l'académie des Sciences ; l'art de vérifier les dates, dont nous avons parlé à l'article CHRONOLOGIE, et quelques autres. (O)

* CHRONOLOGIQUE (MACHINE) Chronologie. Imaginez un assemblage de plusieurs cartes partielles qui n'en forment qu'une grande. La hauteur de cette grande carte n'est guère que d'un pied ; sa longueur ne peut manquer d'être très-considérable. Quelle qu'elle sait, elle est divisée en petites parties égales, alternativement blanches et noires, telles que celles qui marquent les degrés sur un grand cercle de la sphère. Il y a autant de ces parties, qu'il s'est écoulé d'années depuis la création du monde jusqu'aujourd'hui. Chacune de ces parties marque une année de la durée du monde. Cette échelle chronologique est formée de la réunion de trois grandes époques ; la première comprend depuis la création du monde jusqu'à la fondation de Rome ; la seconde, depuis la fondation de Rome jusqu'à la naissance de Jesus-Christ ; la troisième, depuis la naissance de Jesus-Christ jusqu'à nos jours.

Cette échelle ou ligne chronologique est coupée de dix ans en dix ans, par des perpendiculaires qui traversent la hauteur de la carte. Il part des divisions de l'échelle, comprises entre deux de ces lignes, d'autres perpendiculaires ponctuées. De chacun des points de ces perpendiculaires à l'échelle chronologique, ponctuées ou non ponctuées, il s'en élève d'autres ponctuées ou continues, parallèles entr'elles et à l'échelle chronologique, s'étendant selon toute la longueur de la carte, et divisant toute sa hauteur. Les perpendiculaires à l'échelle chronologique sont des lignes de contemporanéité ; les parallèles à l'échelle chronologique sont des lignes de durée.

Tous les événements placés sur un des perpendiculaires à l'échelle, sont arrivés au même point de la durée ; tous les événements placés sur un autre perpendiculaire à l'échelle plus voisine de nos temps, ont duré ou fini ensemble. Les lignes parallèles à l'échelle, comprises entre ces deux perpendiculaires, marquent la durée de ces événements ; et l'extrémité de ces deux perpendiculaires aboutissant en-haut, à deux points de l'échelle, on voit en quel temps de la durée du monde les faits contemporains ont commencé et fini. A l'aide d'autres perpendiculaires et d'autres parallèles, on est instruit de combien de temps les faits non contemporains ont commencé et fini plutôt les uns que les autres ; et selon l'endroit que ces parallèles occupent sur les perpendiculaires, on connait les endroits du monde où les événements se sont passés.

Quant à la multitude et à la variété des faits, elle est immense ; elle comprend tous ceux de quelque importance, dont il est fait mention dans l'histoire, depuis la fondation d'un empire jusqu'à l'invention d'une machine ; depuis la naissance d'un potentat jusqu'à celle d'un habîle ouvrier. Des caractères symboliques, clairs, et en assez petit nombre, indiquent sans aucune peine l'état de la personne, et quelquefois une qualité morale bonne ou mauvaise.

Il nous a semblé que cette carte pouvait épargner bien du temps à celui qui sait, et bien du travail à celui qui apprend. On en a fait une machine très-commode, en la plaçant, comme nous l'allons expliquer, sur deux cylindres parallèles, sur l'un desquels elle se roule à mesure qu'elle se développe de dessus l'autre, exposant à la fois un assez grand intervalle de temps, et successivement toute la suite des temps et des événements, soit en descendant depuis la création du monde jusqu'à nous, soit en montant depuis nos temps jusqu'à celui de la création.

Description de la machine chronologique. Parties essentielles. La machine chronologique est formée de deux moitiés parfaitement semblables, et chacune de ces moitiés est composée de deux planches A (voyez parmi nos Planches de Sciences et d'Arts, la Planche de chronologie) d'une ligne et demie ou deux lignes d'épaisseur : il faut considérer deux parties à chacune de ces planches ; l'une formant un cercle de quatre pouces de diamètre ; l'autre prolongée en forme de tangente à ce cercle, de la longueur de six pouces, sur un pouce de hauteur, dans laquelle sont pratiquées à quatre lignes du bord supérieur, deux mortaises d'un pouce et demi chacune, pour recevoir les tenons de la planche B suivante.

Une planche B de seize pouces de long, non compris les deux tenons qui sont à chaque bout, et cinq pouces et demi de large, et de la même épaisseur que les planches A.

Deux petits rouleaux ou bâtons cylindriques, de quatre lignes de diamètre sur seize pouces de long.

L'un desquels C est terminé par deux pointes de fil-d'archal qui lui servent d'axe.

L'autre D a pour axe, d'une part, une semblable pointe, et de l'autre la manivelle ci-après.

Une manivelle composée de trois pièces. Une poignée E de bois tourné, de deux pouces de long, sur une grosseur proportionnée. Un fil-d'archal F d'une ligne et demie d'épaisseur, dont un bout sert d'axe à la poignée qui enfîle dans toute sa longueur ; l'autre est inséré dans une des extrémités du rouleau D, pour achever son axe, et la partie mitoyenne est tournée en demi-cercle pour faciliter le jeu de la manivelle. Et un petit bouton G, servant à arrêter la poignée sur son axe, où elle est mobile.

Deux petits crochets de métal H, dont un placé au haut de la partie circulaire d'une des planches A, sert à fixer la machine fermée : l'autre placé sous l'arrête du prolongement de la même planche A, sert à fixer la machine ouverte.

Deux petits pitons I, faits avec du fil-d'archal, placés au même endroit de l'autre planche A, servent à recevoir les crochets H.

Enfin quatre petites plaques de cuivre mince L, d'environ deux lignes de large sur sept à huit de long, servent à attacher librement les deux moitiés de cette machine.

Construction de la machine. Les deux planches A, posées de champ, reçoivent dans leurs mortaises les tenons de la planche B, qui est posée horizontalement, et arrêtée avec de la colle forte.

Des trous pratiqués dans les planches A, au haut de la partie circulaire, sur la même ligne que les mortaises, reçoivent les pointes de l'axe du rouleau C, qui se trouve ainsi placé à côté de la planche B, à deux lignes de distance, et excédant son niveau d'une ligne.

Un autre trou pratiqué au milieu de la partie circulaire de l'une des planches A, reçoit la pointe de l'axe du rouleau D ; et un pareil trou, semblablement pratiqué au centre de l'autre planche A, est traversé par le bout du fil d'archal F, qui fait l'axe de la manivelle, et termine celui du même rouleau D, ce qui forme la moitié de la machine : l'autre se construit de la même manière, et tous deux sont assemblés par le moyen des plaques L, clouées deux-à-deux, l'une en-dedans, et l'autre en-dehors du bord supérieur du prolongement des planches A, avec deux petits clous qui traversent les planches, et sont rivés des deux côtés, de manière cependant que ces petites plaques puissent se mouvoir sur ces clous qui leur servent d'axes. On a arrondi l'angle supérieur des planches A, pour que les deux moitiés puissent se plier l'une sur l'autre, quand on veut fermer la machine.

Les deux extrémités de la carte chronographique sont collées sur les rouleaux D, autour desquels elles forment leurs circonvolutions, de sorte qu'en tournant une des manivelles, on a toute la facilité possible de faire passer alternativement la carte entière d'un rouleau sur l'autre. Les rouleaux C, en tournant sur leurs axes, diminuent le frottement de la carte, et en facilitent le jeu. Les planches B, servent de table pour étaler sous les yeux une portion de la carte comprenant au moins cent quarante ans. Un carton de grandeur convenable, attaché tout-autour de la bordure de la partie circulaire des planches A, forme à chacun des rouleaux D, une enveloppe cylindrique qui sert à conserver la carte ; et ce carton, replié sur lui-même à son extrémité supérieure, à un pouce de distance des rouleaux C, renferme une petite verge de fer clouée par ses deux bouts sur le bord des planches A, et lui donne de la solidité.

Cette machine étant pliée sur elle-même et fermée, la carte se trouve à couvert de toutes parts, et fort en sûreté.

L'auteur de cette machine est M. Barbeu du Bourg, docteur en Médecine, et professeur de Pharmacie dans l'université de Paris. On verra bien par le prix qu'il a mis à son invention, que l'utilité publique a été son principal motif. La carte est de trente-cinq feuilles gravées. Afin d'encourager les gens de lettres à l'aider dans le degré de perfection auquel il se propose de porter sa carte, il offre de donner un exemplaire gratis à toutes personnes tenant un rang dans la république des lettres, tels qu'auteurs, académiciens, docteurs, journalistes, professeurs, bibliothéquaires, principaux de collège, préfets, etc. qui daigneront lui en rendre un premier avec les remarques, avis, corrections, observations, et autres ratures dont ils l'auront chargé.