Boule de chamois, oegagropila. C'est une petite boule qu'on trouve dans l'estomac des dains et des boucs en Allemagne; quelques-uns ont prétendu qu'elle était formée par le doronic que ces animaux paissent: mais on sait qu'elle est composée de poils qu'ils avalent, à peu près comme les bœufs, les cochons, et les sangliers, où l'on trouve de pareilles balles ou boules. Cela étant, ces boules n'ont pas d'autres vertus que celles des autres animaux ci-dessus dénommés; c'est à tort qu'on les a cru bonnes contre le vertige, ou douées des vertus des plantes que ces animaux avaient mangées. (N)

Boule d'amortissement, en Architecture, est un corps sphérique qui termine quelque décoration, comme il s'en met à la pointe d'un clocher, d'une pyramide, sur la lanterne d'un dôme, auquel elle est proportionnée. La boule de S. Pierre de Rome, qui est de bronze, avec une armature de fer en-dedans faite avec beaucoup d'artifice, et qui est à 67 taises de hauteur, a plus de huit pieds de diamètre. Il se met aussi des boules au bas des rampes, et sur les pié-d'estaux dans les jardins. (P)

Boule, qu'on appelle aussi enclume ronde, c'est, en terme de Chaudronnier, l'instrument sur lequel on fait la quarre des chaudrons, poellons, marmites, et autres ouvrages de chaudronnerie qui ont des enfonçures.
Cette enclume est d'acier ou de fer aceré: sa hauteur est d'environ trois pieds, y compris un billot de bois qui lui sert de base: sa grosseur est inégale, ayant trois à quatre pouces de diamètre par en-haut, et finissant en pointe par en-bas, pour qu'il puisse entrer dans le billot.
L'extrémité supérieure, qui est proprement ce qu'on appelle la boule, est de figure sphérique. C'est sur cet endroit qu'on tourne l'ouvrage lorsqu'on en fait la quarre, c'est-à-dire, lorsqu'on en arrondit le fond avec le maillet de bouis. Voyez QUARRE, et la fig. 17. Pl. I. du Chaudronnier.

Boule, en terme de Fourbisseur, est un morceau de bois rond, percé à demi sur la surface, de plusieurs trous pour recevoir le pommeau, et pour les enfoncer plus aisément dans la soie. Voyez SOIE; voyez Pl. I. du FOURBISSEUR, fig. 17.

Boules, (en terme de Graveur en pierres fines) se dit de la tête des bouterolles, de quelque figure qu'elle sait, excepté plate, en ce dernier cas on l'appelle scie. C'est la tête de la bouterolle qui use la pierre au moyen de la poudre de diamant dont elle est enduite. Il y en a de toutes grandeurs et formes différentes, selon les parties de l'ouvrage que l'on veut travailler. Voyez les fig. 3, 4, 5, 6, Pl. III. de la Gravure.

Boule ou Sphere, instrument de Miroitier-Lunetier. C'est un morceau de cuivre, de fer, ou de métal composé, coupé en demi-sphère, fig. 3. Pl. du Lunetier, E F, monté avec du mastic sur un manche de bois, avec lequel ces ouvriers font les verres concaves qui servent aux lunettes de longue vue, aux lorgnettes, aux microscopes, &c.

Il y a des boules de diverses grosseurs, suivant le rayon du foyer qu'on veut donner aux verres. L'on se sert de ces boules pour le verre concave, en les appuyant et tournant sur le verre, qui est couché à plat sur l'établi, au lieu qu'on travaille le verre convexe sur le bassin. A cette différence près, les mêmes matières servent au dégrossi, à l'adoucissement, et au poli de l'un et de l'autre ouvrage. On monte aussi des boules sur le tour, ainsi qu'on fait des bassins. Voyez Bassin.

Boules de licol, (Maréchalerie) sont des corps de bois ronds, d'environ quatre pouces de diamètre, et percés d'un trou tout au travers. On passe les longes du licol dans deux boules, une pour chaque longe. Ces boules, qui pendent au bout des longes, les entraînent toujours en-bas, au lieu que quand les longes sont arrêtées aux anneaux de la mangeoire, elles plient au lieu de descendre, ce qui est cause que lorsque le cheval veut se grater la tête avec le pied de derrière, il court risque d'engager son pied dans le pli de la longe, et de s'enchevêtrer. Voyez ENCHEVÊTRER. (V)

Boule à sertir, en terme de Metteur en œuvre, est une boule de cuivre tournant dans un cercle de même matière, concave à son intérieur, et composé de deux pièces qui s'assemblent l'une sur l'autre, avec des vis qui passent des trous qui se répondent de l'une à l'autre. La partie de dessous se termine en une queue tarrodée en forme de vis, qui entre dans l'établi: la boule est percée à son centre d'un trou qui reçoit la poignée sur laquelle est montée la pierre qu'on veut sertir; cette boule, par sa mobilité, présente l'ouvrage dans toutes les faces qu'on veut travailler. Voyez Pl. du JOUAILLIER et METTEUR EN OEUVRE, fig. 16. 17.

Boules, en terme d'Orfèvre en grosserie, est un morceau de fer, dont une extrémité entre dans un billot d'enclume, et l'autre se termine en une boule ou tête ronde, et quelquefois plate, selon l'ouvrage qu'on y veut planer. Voyez PLANER. Voyez fig. 2. Pl. II.

Boule, (Serrurerie.) ce sont de petits globes de fer qui servent à orner et à soutenir.
Ce sont des ornements dans les balcons, où ils servent à joindre les rouleaux et anses des paniers, &c.
Ce sont des appuis dans les balcons, lorsqu'ils sont sous les pilastres, &c.

Boule, (au jeu de quilles) c'est un morceau de bois parfaitement rond, et percé d'un trou pour mettre le pouce, et d'une espèce de mortaise pour les autres doigts de la main. Elle sert à abattre les quilles.

Boule, (jeu de) exercice fort connu. On le joue à un, deux, trois contre trois, ou plus même, avec chacun deux boules pour l'ordinaire: les joueurs fixent le nombre des points à prendre dans la partie à leur choix. C'est toujours ceux qui approchent le plus près des buts, qui comptent autant de points qu'ils y ont de boules. Ces buts sont placés aux deux bouts d'une espèce d'allée très-unie, rebordée d'une petite berge de chaque côté, et terminée à chacune de ses extrémités par un petit fossé appelé noyon. Voyez NOYON. Quand on joue, si quelque joueur ou autre arrête la boule, le coup se recommence. Il n'est pas permis de taper des pieds pour faire rouler sa boule davantage, ni de la pousser en aucune façon, sous peine de perdre la partie. Une boule qui est entrée dans le noyon, et a encore assez de force pour revenir au but, ne compte point: un joueur qui joue devant son tour, recommence si l'on s'en aperçoit; celui qui a passé son tour, perd son coup. Il est libre de changer de rang dans la partie, à moins qu'on ne soit convenu autrement. Qui change de boule, n'est obligé qu'à reprendre la sienne, et rejouer son coup si personne n'a encore joué après lui: mais si quelqu'un à joué, il remet la boule à la place de celle qu'il a jouée, si l'autre veut jouer avec sa boule. L'adresse d'un joueur consiste à donner à sa boule le degré de force nécessaire pour arriver au but, pour cela il faut qu'il fasse attention à sa pesanteur, et qu'il tourne toujours le fort vers l'endroit du jeu le plus raboteux, ce qui varie cependant selon la disposition du terrain, et la qualité de la boule.

Boule, avoir la boule; c'est au jeu de ce nom, avoir droit de jouer le premier. Ce droit s'acquiert en jetant une quille vers la boule; celui dont la quille est restée le plus près de la boule, joue le premier, et est dit avoir la boule.

Boule, au jeu de mail, est une pièce de bouis, ou d'autre bois très-dur bien tourné, que l'on chasse avec la masse ou mail. Voyez MAIL. Ces boules doivent être d'un poids proportionné à celui du mail, c'est-à-dire, environ de moitié. Si le mail dont on se sert pese dix onces, il faut que la boule en pese cinq, et ainsi des autres. Les meilleures de ces boules viennent des pays chauds.

Boules qui ne s'éventent pas au jeu de mail, sont des boules qui ne sautent point, et qui ne se detournent point de leur chemin naturel.