L'usage du scarificateur est d'évacuer le sang et les autres humeurs qui séjournent sous la peau, en y faisant un grand nombre d'ouvertures, lesquelles étant faites toutes à la fais, causent une douleur bien plus supportable que s'il fallait les souffrir l'une après l'autre.

Cet instrument n'est en usage qu'après l'application des ventouses. Voyez VENTOUSE. On peut se servir d'une lancette ordinaire avec autant d'avantage, parce que la stupeur qu'occasionne à la peau l'application des ventouses, permet qu'on fasse les scarifications sans presque causer de douleur. La fig. 13. Pl. XXVI. représente l'extérieur de cette machine ; l'intérieur est trop composé pour être représenté sans y employer beaucoup de figures et une longue description, ce qui est assez hors d'œuvre pour un instrument aussi peu utîle que celui-là. Il suffit de dire que la queue des lancettes est mousse, qu'elles tiennent à trois traverses parallèles, et qu'elles sont garnies chacune à son extrémité d'un pignon dont les dents s'engagent dans une roue dentée. Chaque traverse est mobile, et tourne en pivot sur son axe par le moyen de cette roue, qui se bande comme la noix d'une platine à fusil, et se débande par un autre. Cette roue en se débandant fait agir les traverses et les lancettes, et les fait mouvoir très-rapidement de droite à gauche sur la peau. Cette machine a un surtout avec des fentes par lesquelles passent les lancettes ; ce surtout s'éloigne ou s'approche à volonté, de l'axe de l'instrument par une vis ; par ce moyen les lancettes incisent plus ou moins profondément, selon qu'on le désire. Cet instrument vient d'Allemagne. Il diffère peu du scarificateur représenté dans Ambraise Paré, l. XII. c. Ve Cet auteur en recommande l'usage pour prévenir la gangrene, qui peut suivre les contusions ; au lieu de lancettes il a trois rangs de roues tranchantes ; ce qui revient au même quant à l'effet. Heister loue beaucoup le scarificateur allemand ; serait-ce parce que M. de Garangeot l'a désapprouvé ? (Y)