La scarification est d'usage principalement dans l'opération des ventouses ; son effet est d'évacuer le sang. Voyez VENTOUSE.

La méthode de scarifier dans ce cas est de faire trois rangs d'incisions ; celui du milieu en aura six, et les deux autres chacun cinq. On doit commencer par le rang d'en bas, pour n'être point incommodé par le sang, lorsqu'on scarifiera supérieurement. Les incisions doivent être entrelacées, c'est-à-dire que l'angle supérieur des scarifications du premier rang répond à l'intervalle que celles du second rang laissent entr'elles. Voyez fig. 15. Pl. XXIII.

On fait aussi des scarifications sur les parties contuses, ou violemment enflammées, et qui menacent de gangrene. Ces incisions sont des saignées locales qui débarrassent la partie suffoquée par la plénitude des vaisseaux, ou par l'épanchement du sang qui croupit dans la partie, dans le cas de contusion. Voyez CONTUSION et GANGRENE.

On fait des scarifications aux jambes, aux cuisses, au scrotum, et autres parties, lorsque les cellules graisseuses sont infiltrées de lymphe. Voyez OEDEME. Mais ces scarifications sont souvent suivies de gangrene ; on leur préfère de légères mouchetures sur les endroits les plus luisans de l'oedeme ; elles se font avec la pointe de la lancette, comme une égratignure ; on les multiplie tant qu'on veut, parce qu'elles ne causent aucune douleur, et elles ne laissent pas de procurer le dégorgement des matières : on couvre ordinairement les parties scarifiées de compresses trempées dans l'eau-de-vie camphrée, ou autres remèdes, suivant l'indication. (Y)