L'élan est plus haut qu'un cheval ; il a le corps fait comme celui d'un cerf, mais plus gros ; il porte de très-grandes cornes, qui sont cylindriques à leur origine, ensuite elles s'élargissent beaucoup, et forment une table plate qui a sur ses bords plusieurs prolongements en forme de doigts. Ces cornes sont très-pesantes, elles tombent comme celles du cerf. Les élans restent dans les pays septentrionaux de l'Europe ; il y en a aussi en Amérique, on leur donne le nom d'orignal ; et il s'en trouve en Afrique qui sont plus gros que ceux d'Europe et d'Amérique. Ils ont pour l'ordinaire cinq pieds de hauteur ; les cornes n'ont qu'environ un pied de longueur ; le poil est doux et de couleur cendrée ; la chair est aussi bonne à manger que celle du bœuf. L'élan habite les hautes montagnes où il y a de bons pâturages ; il est fort agile, et grimpe avec beaucoup de vitesse sur les rochers les plus escarpés. Kolbe, desc. du cap de Bonne-Espérance.

On prétend que l'élan a l'odorat plus fin qu'aucun autre animal, et on a observé que ses nerfs olfactifs sont très-gros. Cet animal est fort timide, mais il a beaucoup de force ; il se défend contre les chiens et contre les loups, en les frappant avec les pieds de devant. On dit qu'il est sujet à l'épilepsie, et que pour remède il porte le pied dans son oreille : c'est pourquoi on attribue à son pied la propriété de guérir de cette maladie ; mais cette opinion n'a aucun fondement : au contraire on ne croit pas que l'élan puisse porter le pied à son oreille, parce que les jointures des jambes n'ont pas assez de souplesse pour se prêter à cette attitude. D'ailleurs la prétendue propriété du pied d'élan contre l'épilepsie, n'est pas prouvée. En Norvege où l'épilepsie est aussi fréquente qu'ailleurs, et les pieds d'élans beaucoup plus communs, les gens éclairés n'en font aucun cas ; tandis que les autres, lorsqu'ils voient tomber un élan et qu'ils soupçonnent que sa chute est causée par un accès d'épilepsie, sont fort attentifs à observer quel pied il portera à son oreille, et le coupent aussi-tôt pour le garder comme un remède qui a une vertu spécifique. Mém. pour servir à l'hist. nat. des anim. I. part. et plusieurs relations de voyages. Voyez QUADRUPEDE. (I)

ELAN, (Pharmacie et Matière médicinale) on faisait autrefois beaucoup de cas de la corne du pied de cet animal, surtout du gauche de derrière, qu'on croyait être un remède spécifique contre l'épilepsie. On ne se contentait pas de faire prendre de la poudre de ce pied gauche, on en portait aussi en amulete un morceau suspendu au cou, ou bien on en faisait des anneaux qu'on portait au doigt. Mais aujourd'hui on est revenu de cette erreur ; et on croit que ce remède, si c'en est un, est peu efficace dans la maladie pour laquelle on le vantait tant, et que l'ongle du pied de bœuf ou de cerf a tout autant de vertu. La Pharmacopée de Paris le fait entrer cependant encore dans la poudre anti-spasmodique et dans celle de guttete, sans-doute pour se conformer à l'ancien usage, qui était de le prescrire dans toutes les maladies spasmodiques. (b)

ELAN, (Art méch. Chamais.) La peau de l'élan se passe en huîle comme les bufles ; et pour lors les faiseurs de colletins de bufle, de baudriers, et de ceinturons, les Gantiers et autres ouvriers, l'emploient aux différents ouvrages de leurs métiers. Voyez CHAMOIS et CHAMOISEUR.