S. f. terme relatif ; c'est la puissance ou faculté d'exciter en nous la perception de rapports agréables. J'ai dit agréables, pour me conformer à l'acception générale et commune du terme beauté : mais je crois que, philosophiquement parlant, tout ce qui peut exciter en nous la perception de rapports, est beau. Voyez l'article BEAU. La beauté n'est pas l'objet de tous les sens. Il n'y a ni beau ni laid pour l'odorat et le gout. Le P. André, Jésuite, dans son Essai sur le beau, joint même à ces deux sens celui du toucher : mais je crois que son système peut être contredit en ce point. Il me semble qu'un aveugle a des idées de rapport, d'ordre, de symétrie, et que ces notions sont entrées dans son entendement par le toucher, comme dans le nôtre par la vue, moins parfaites peut-être et moins exactes : mais cela prouve tout au plus que les aveugles sont moins affectés du beau, que nous autres clair-voyans. Voyez l'article AVEUGLE. En un mot, il me parait bien hardi de prononcer que l'aveugle statuaire qui faisait des bustes ressemblans, n'avait cependant aucune idée de beauté.