Si l'on en croit certains historiens, il était assez ordinaire dans les premiers siècles de l'église, que les fonts baptismaux se remplissent miraculeusement à Pâques, qui était le temps où l'on baptisait le plus. Baronius rapporte divers exemples de ces fonts miraculeux aux années 417. 554. et 555.

Possevin, évêque de Lilybée, qui écrivait en 443. observe qu'en 417, sous le pontificat de Zozime, il y eut erreur par rapport au temps de la célébration de la fête de Pâques ; qu'on la célébra le 22 de Mars, au lieu qu'elle devait l'être le 22 d'Avril, qu'on la fit à Constantinople. Il ajoute que Dieu fit voir cette erreur en un village, où les fonts qui avaient accoutumé de se remplir miraculeusement à Pâques, ne se trouvèrent pleins que la nuit du 22 d'Avril ; mais cette histoire n'est pas de foi. Voyez Tillemont, Hist. ecclés. tome X. pag. 678. et 679. Grégoire de Tours, pag. 320. 516. 746. 950. 1063. et le Diction. de Trévoux. Chambers.

Dans l'Eglise romaine on fait solennellement deux fois l'année la bénédiction des fonts baptismaux ; savoir la veille de Pâques, et la veille de la Pentecôte. On bénit ces jours-là l'eau destinée pour le baptême. Les cérémonies et les oraisons qu'on y emploie, sont toutes relatives à l'ancien usage de baptiser en ces jours-là les Catéchumenes. (G)