Quand les meches sont enferrées, on les colle chacune séparément, par le côté opposé au collet, à des bouts de ficelle qui
sont attachés autour d'un cerceau suspendu au-dessus de la poelle où son tient la cire en fusion pour colier; il suffit
d'appuyer la meche contre le petit bout de ficelle ciré; cette ficelle enduite de cire pour avoir servi au même usage prend à
la meche. Si les bouts de ficelle n'avaient point encore servi, il faudrait tremper dans la cire les bouts des meches.

Quand toutes les meches sont appliquées autour du cerceau, on les jette l'une apres l'autre jusqu'à ce que la bougie ait
acquis environ la moitié de son poids; c'est-à-dire, qu'on verse de la cire dessus les meches, comme on le pratique aux
cierges faits à la cuillere: puis on retire la bougie du cerceau, et on la met entre deux draps, avec une petite couverture
par dessus, pour la tenir molle et en état d'être travaillée. Ensuite on la retire d'entre les draps, on répand un peu d'eau
sur une table bien unie et bien propre, on la roule sur cette table avec le rouloir. Voyez ROULOIR. On la coupe du côté du
collet, on ôte le ferret, on lui forme la tête avec un couteau de bois, et on l'accroche par le bout de la meche qui est
découvert, à un autre cerceau garni sur sa circonférence de cinquante crochets de ter; comme on le voit Planch. du Cirier,
fig. 2. Quand le cerceau est garni de bougies, on leur donne trois demi-jets par en bas, puis des jets entiers, qu'on
continue jusqu'à ce qu'elles aient le poids qu'on désire.

Apres le dernier jet on décroche la bougie; on la remet entre les draps sous la couverture; on l'en retire pour la repasser
au rouloir; on la rogne par le bas avec le couteau de boui; on l'accroche derechef à des cerceaux de fer; et on la laisse
sécher. La bougie de table est de différente grosseur; il y en a depuis quatre jusqu'à seize à la livre.

* BOUGIE FILÉE, c'est un des ouvrages du cirier le plus difficile, non parce qu'il faut beaucoup de précaution pour lui
donner sa forme ronde et égale, c'est un simple effet de la filière par laquelle elle passe; mais parce que le cordon demande
un soin continuel, pour que tous les fils qui le composent soient ou de même force, et de même grosseur, ou un plus gros à
côté d'un faible, en sorte que la faiblesse de l'un soit exactement réparée par la force de l'autre. On observe aussi de ne
pas tourner les tours trop vite. Voyez TOUR. La matière ayant trop peu de temps pour se congeler sur le cordon, retomberoit
dants le pereau, sans que ce cordon en eut presque rien conservé autour de lui. Première raison. En second lieu, le cordon ne
pouvant résister à tant de vitesse, et se devider assez promptement de dessus le tour, se romprait; ce qui est un inconvénient
dommageable au cirier. Pour première opération dans la bougie filée, on devide d'abord les écheveaux de coton sur des
tournettes, en nouant d'un nœud plat qui n'est pas beaucoup plus gros que le fil, les bouts des uns avec ceux des autres.
Rien, comme on peut le penser, ne fixe la quantité de ces écheveaux, que la quantité de bougie que l'on a dessein de faire:
le cordon ou la meche ainsi parvenue à la grosseur fixée encore par l'espèce d'ouvrage, on trempe le bout dans la cire
fondue, on l'attache en le collant sur le tour A, fig. 1. du Cirier; on l'y devide entièrement. On met un autre tour B à
quelque distance du premier; entre les deux est le pereau C. Voyez Tour et Pereau. Le bout du cordon s'amène sur le bec du
pereau, se passe dans un petit crochet D au milieu de cet outil, toujours plus bas que la matière, traverse une filière, et se
roule sur l'autre tour, que l'on met en mouvement avec une manivelle. Tout le cordon ainsi devide, on met le côté de la
filière qui regardait le second tour, en dedans du pereau, et celui qui était en dedans en dehors, mais à l'autre bec du
pereau; et on retourne le cordon du premier tour sur le second, en le faisant passer sous la filière par un trou du numero au
desius; cette opération se répète jusqu'à ce que le cordon soit suffisamment file, ou chargé. On tient la cire chaude dans le
pereau, par le moyen d'une poelle de feu E.

Quant à la fonte de la matière, elle est bonne ou mauvaise, à proportion que le degré de chaleur a été bien ou mal saisi.
Mais une règle générale c'est qu'il ne faut jamais trop mettre de matière à la fois dans le pereau, autrement les premiers
tours seraient blancs et parfaits, les autres viendraient jaunes, la cire ne pouvant être qu'un certain temps sur le u, passé
lequel elle perd sa blancheur, et même sa qualité. On obvie donc à cet inconvenient en mettant de nouvelle cire fondre à
mesure qu'on emploie celle qui est fondue. Par là on donne du corps à cette dernière, et se mêlant avec l'autre elle supporte
encore l'action du feu sans en souffrir. Ainsi de distance en distance jusqu'à la fin. Cette matière est blanche ou jaune,
selon le prix qu'on se propose de vendre la bougie: quand elle est pliée, on la peint quelquefois de diverses couleurs, sur
tout celle qui a la forme d'un livre. Les bougies se font de la grosseur qu'on les veut.

BOUGIE, (terme de Chirurgie) c'est une petite verge cirée, faite en façon de cierge, qu'on introduit dans l'urethre pour le
dilater et le tenir ouvert, ou pour consumer les carnosités qui s'y trouvent. Il y a de deux sortes de bougies; les unes
simples, et les autres composées. Les simples sont faites de cire garnie d'une meche, ou de toîle cirée et roulée en forme de
petit cierge: on en fait aussi de corde à boyau ou de plomb, dans l'intention de tenir le canal de l'urethre dilaté et comme
en forme; leur grosseur doit être proportionnée au diamètre de ce conduit. Les bougies composées sont celles qui sont
chargées de quelque remède capable de mettre le canal de l'urethre en suppuration, et de détruire les carnosités ou
excraissances qui s'y trouvent. Voyez Carnosité.

Pour faire des bougies il faut avoir des languettes de linge fin, d'une largeur convenable à la grosseur qu'on veut leur
donner; on enduit ces bandelettes du médicament emplastique qu'on croit nécessaire. On les roule avec les doigts aussi serrés
qu'on le peut; et on leur donne la solidité requise en les roulant ensuite sur un marbre, ou sur une planche de bois de noyer
huilée, avec une autre planchette qui a une poignée sur le milieu de la surface opposée à celle qui appuie sur la bougie. (Y)