Toutes ces différentes espèces de boutons sont unies ou façonnées ; il n'y a point de difficulté pour l'uni, c'est un tissu simple. Le bouton façonné est celui sur lequel on exécute des desseins en soie, en or, ou en argent ; ces desseins varient au-delà de ce qu'on peut s'imaginer ; un ouvrier quelquefois ne fait pas dix garnitures d'un même dessein. Cet art tout mécanique qu'il est, demande donc du goût et même de l'imagination ; il est vrai que les desseins ne changent guère que quant à la forme ; le fond reste toujours le même. On fait des boutons à épi, à mande, en limasse, etc. mais c'est toujours avec du bouillon, du luisant, des falbalas, des cordes à puits, des roues, etc. Voyez tous ces articles.

Quant à la matière, c'est toujours deux fils de poil tords avec un fil de soie pour les boutons poil et soie, unis, façonnés, ou à la brochette ; de la soie pure, pour ceux de soie. Les boutons d'or ont une première couche pour ainsi dire d'une soie médiocre, qui sert de fondement à l'or ; s'ils sont rostés en soie, ce doit être de soie de Piémont, la plus belle de toutes celles qu'emploient les Boutonniers, pour approcher le plus qu'il est possible de l'éclat de l'or ; en sorte que le bouton d'or du moindre prix est fait avec la meilleure soie ; l'or et l'argent sont en trait, en luisant, en frisé, en cordonnet, etc.

Le bouton poil et soie uni se fait avec quatre pointes. Voyez POINTE. On y distingue les coins, les ondes, et la croix. Voyez ces articles et bouton poil et soie uni.

Le bouton poil et soie à la brochette se fait sans pointes sur une petite broche qui sert à tenir le bouton qui y est fiché. Il n'a que des coins et une croix sans ondes. Voyez BOUTON A LA BROCHETTE, OCHETTEETTE.

Tous ces boutons ayant une manœuvre particulière, pour ne rien donner ici de confus, nous avons pris chaque espèce à part, et nous les avons conduites de la première opération à toutes les autres dans le rang qu'elles ont entr'elles.

Bouton à amande, est un bouton d'or entouré d'un cerceau simple ou gravé, découpé en plein. Voyez CERCEAU, et dont la tête est fermée d'un dessein qui représente une amande ovale, carrée, longue ou ronde. Il se fait comme le bouton façonné par un premier jetage de soie, un second de cerceaux arrêtés à l'aiguille, et enfin on forme son amande. Voyez AMANDE, et on l'orne de cordelières, de roues, de falbalas, de corde à puits, etc. Voyez tous ces articles. Ces ornements se mettent à l'aiguille, et s'attachent comme nous l'avons dit, au bouton façonné. Voyez BOUTON FAÇONNE, avec une soie de grenade égale et cirée.

BOUTON A LA BROCHETTE, en terme de Boutonnier, est un bouton fait sans pointe sur une brochette. Voyez BROCHETTE. Le plus difficîle dans ce bouton c'est de jeter les premiers tours sur les bords d'un moule à surface arrondie. Les autres tours se font de l'un à l'autre, mais sans revenir deux fois sur le même coin ; au bouton couvert de cette sorte, le poil s'est amassé autour de la brochette en-dessous en quatre tas ou parties que l'on embrasse ensemble avec un fil double : on les arrête ensuite. Ces boutons n'ont point d'onde, et doivent être cousus sur les habits par les quatre branches que nous avons dites, sans passer l'aiguille au milieu d'elles, ce qui romprait des brins, et détruirait le bouton en peu de temps.

BOUTON A CUL-DE-DE, est un bouton façonné qui n'a point de premier jetage ; on le fait en or ou en argent filé, ou en milanaise ; on jette d'abord divers passages de plusieurs brins, chacun de ces passages étant également distants l'un de l'autre ; puis on a une aiguille enfilée d'un pareil nombre de fils que l'on coule sur le premier passage et sous le second, sur le troisième et sous le quatrième, ainsi des autres : ce qui fait des carrés les uns vides, et les autres pleins, assez semblables aux creux et aux pleins d'un dé, à la forme près. Ce bouton se fait sur la brochette.

BOUTON D'OR UNI, en terme de Boutonnier, se fait avec les pointes ou à la brochette, selon qu'on veut qu'il ait des ondes ou qu'il n'en ait pas. L'or peut être en luisant, en frisé, en trait, en guipé, en cordonnet, etc. Voyez ces mots à leur article. Alors les boutons sont glacés ou guipés, etc. Les opérations dans toutes ces sortes de boutons sont les mêmes que dans les boutons unis poil et soie, aux pointes ou à la brochette. Voyez ces mots excepté que les coins sont toujours de fil dans les boutons de trait glacé. Voyez COINS ; parce que l'aiguille romprait ce trait, s'il n'y avait pas des endroits pour la ficher ; et que ces boutons sont plus difficiles à faire que ceux de poil et soie ; parce que dans ceux-ci on ne mène qu'un brin à la fais, et que ceux-là on en mène plusieurs qu'il faut prendre garde de ne poins mettre l'un sur l'autre.

BOUTON D'OR FAÇONNE, se dit d'un bouton sur lequel on a exécuté un dessein, et que l'on a décoré de divers ornements. Sait que les boutons soient à amandes, à épi, à limasse, etc. Voyez ces articles. On commence par les jeter en soie, à plusieurs brins qui servent d'assiette aux cerceaux, s'il y en a, et de prise à l'aiguille s'ils sont rostés ou enjolivés. Voyez CERCEAUX et ROSTER. Ce jetage achevé, on fait celui des cerceaux, ou on applique les ornements : dans le premier cas, on arrête les cerceaux avec du trait ou de la soie en les tournant diversement autour du bouton, de manière que ces tours l'embrassent avec grâce. On le roste en soie ou or, et on le bouillonne, pour les finir. Voyez BOUILLONNER. Dans le second cas, on place les pièces de rapport qu'on y destine, en formant tel ou tel dessein avec l'aiguille et une soie de grenade unie, égale, et cirée, qui les attache par le premier jetage. Ce premier jetage est la base et le fondement des opérations pour toutes les espèces de boutons façonnés. Nous le disons ici pour ne plus le répéter. Voyez JETTAGE.

BOUTON A ÉPI, est un bouton façonné, roulé après le premier jetage (voyez ROULER) d'or en trait, en cordonnet, en luisant, et couvert d'un cerceau ; ensuite on jette de haut en-bas autant de côtes de soie que l'on veut faire d'épis. Voyez ÉPI. Ces côtes servent à donner prise à l'aiguille qui ne pourrait se ficher dans le cerceau, on pose ses épis, on roste, et on enjolive le bouton de falbalas, roues, etc. Voyez ces mots.

BOUTON A GARDE D'ÉPEE, est un bouton uni en or ou argent, qui ne diffère des autres que par ses ondes, qui sont beaucoup plus hautes que les ordinaires. Il se fait aux pointes ; et s'il est de trait, ce trait doit être du n°. 17. pour pouvoir être retordu avant d'être employé. Voyez POINTE, UTON POIL ET SOIE UNI UNI. On fait les ondes plus hautes en multipliant les passages sur le même sens. Voyez ONDE.

BOUTON A LIMACE, est un bouton façonné qui ne diffère des autres que parce qu'il est entouré de plusieurs croix de soie luisante, et d'autres en rostage qui l'embrassent dans toute sa hauteur, et descendent de haut en-bas en tournant autour de lui ; ce qui donne à ces croix ou pans une forme approchante de celle de la coquille d'un limaçon. Ces sortes de boutons sont rarement enjolivés.

BOUTON POIL ET SOIE UNI, en terme de Boutonnier ; c'est un moule de bois couvert d'un fil composé de poil de chèvre et de soie, deux tiers du premier, et un de l'autre : c'est au maître à faire ce mélange ; il l'exécute au rouet. Voyez ROUET. Il devide ensuite sa matière sur une bobine, et la donne en cet état à l'ouvrier, qui pose la bobine sur un rochet. Voyez ROCHET. Il plante quatre pointes sur le moule en croix, en gardant des distances égales, autant qu'il est possible. Il fait sur chaque pointe cinq ou six tours, en allant de l'une à l'autre, pour former les coins. Voyez COINS. Il ôte ses pointes, prend une aiguille enfilée de gros fil, la fiche en-dessous dans les tours faits ; fait un tour sur un coin ; plie son poil sur le fil de son aiguille ; retourne sur le même coin, y arrête son poil en le pliant comme ci-dessus, et gagne un autre coin où il fait encore deux tours ; ainsi du reste jusqu'à la croix. Voyez CROIX. Il arrête le pied du bouton avec le fil de son aiguille, et donne son ouvrage en cet état à un autre ouvrier qui l'arrête. Arrêter, c'est faire un point en croix sur les tours qui terminent le bouton. On se sert pour cet effet de l'aiguille, et d'un fil pareil à celui du bouton.

Les BOUTONS à pierre ne sont autre chose que des cailloux, des pierres ou des crystaux, auxquels le Lapidaire a donné la forme de bouton, et qui reçoivent du Metteur-en-œuvre une monture propre à l'usage du bouton.

Les BOUTONS en argent, or et cuivre, ne sont autre chose que des feuilles minces et rondes de ces métaux, auxquelles on donne la forme de boutons par le moyen de tas où l'on a pratiqué à l'aide du poinçon, des concavités dans lesquelles les feuilles étant frappées, elles prennent non-seulement la figure convexe, mais encore cette figure sur tous les ornements qu'on a pratiqués en creux dans le tas.

BOUTON plane, en terme de Boutonnier, est un bouton d'un métal quelconque, en plein, monté sur un moule, et le reste du vide rempli d'une espèce de ciment. La matière de ces boutons est tantôt du plomb, tantôt de l'étain argenté, tantôt du cuivre et de l'argent, et plus rarement de l'or. Les Boutonniers prennent les trois derniers métaux, l'un chez le Fondeur, et les autres chez l'Orfèvre. Quant au plomb ou à l'étain argenté, ils fondent l'un et l'autre, et argentent le dernier chez eux. Leur moule est un morceau de fonte de la forme qu'il a plu de lui donner, gravé d'un trou de la profondeur que doit avoir la calotte. On jette la matière fondue dans un moule ; on le panche aussi-tôt de côté, pour verser la matière qui remplit la calotte : elle tombe ; et ne laissant que celle qui s'est d'abord figée aux parois du moule, il vient une calotte creuse. Le cuivre, l'argent et l'or en rubans, sont coupés à l'emporte-pièce F E, G H, en ronds C C C, D D, Pl. du Boutonnier en métal, de différentes grandeurs. Alors on emboutit tous ces métaux dans un tas uni M N, ou gravé en creux, en frappant sur des bouterolles. Voyez BOUTEROLLES, et la fig. 1. On coupe le plus gros autour avec des ciseaux. On passe la corde à boyau dans les moules, en commençant d'abord par un trou, et allant de l'un à l'autre jusqu'au quatrième ; ce qui forme deux tours sur le bouton. On fait les deux autres en passant par les mêmes trous, et remplissant les espaces vides. On fait fondre le mastic pilé dans les calottes exposées sur le feu dans une platine de fer à bord, d'un demi-pouce de haut, et remplie de sablon à une certaine épaisseur, qui sert à entretenir la chaleur, et à empêcher que les calottes ne fondent. Voyez fig. 2. Le mastic fondu, on y met le moule. Voyez MOULE. On sertit les calottes autour du moule sur un tour, et avec des brunissoires : enfin on rabat la calotte avec une langue de serpent tranchante, en coupant l'extrémité en biseau, et l'appliquant le plus près du moule qu'il se peut. On polit pour dernière façon les boutons, de quelque métal qu'ils soient, et on les attache par douzaines sur un petit carton carré.

* BOUTON, (MOULE DE) Arts mécaniques ; Le travail des moules de bouton est un très-petit art, dont voici la description. Les moules de bouton sont assez ordinairement de bois de chêne. Il faut se procurer des buches de ce bois de six à sept pouces en carré. On prend ces buches ; on a une espèce d'étau de bois entre les mâchoires duquel on les place les unes après les autres, comme on en voit une en a. Deux ouvriers ou scieurs, tels qu'ils sont représentés Pl. du faiseur de moules à bouton, fig. 1. et 2. coupent avec une scie la buche a en tranches de l'épaisseur de 4, 5, 6, 7 lignes. Ces tranches passent entre les mains d'un ouvrier assis sur une espèce de chevalet, jambe de-çà, jambe de-là, et ayant devant lui le moule perçoir monté sur une poulie et posé par ses deux extrémités sur deux appuis qui servent de collets. Une corde passe sur cette poulie, et Ve se rendre sur une grande roue ; deux ouvriers ou tourneurs font mouvoir la roue, et par conséquent la poulie et le moule perçoir qui la traverse, et qui lui sert d'axe. C'est ce qu'on voit fig. 3. 4. 5. Le moule perçoir, fig. 9. est composé de deux parties, d'un manche et d'un fer. Le corps du manche a n'a rien de particulier ; c'est une boite à foret oblongue, sur laquelle une corde peut se rouler. La tête ou partie supérieure est faite de deux petits tenons séparés par une fente, dont les faces sont inclinées l'une vers l'autre ; en sorte que l'ouverture de la fente est plus étroite en bas qu'en haut : le fer a la même inclinaison, par laquelle il s'insere, s'applique et se fixe entre les faces des tenons, comme on l'y voit en 1, 2, 3. L'extrémité du fer est terminée par cinq pointes : celle du milieu est la plus longue ; elle sert à percer le moule du bouton au centre ; les deux parties voisines de celles du milieu tracent des moulures à sa surface, les deux des extrémités forment les bords du moule, et l'enlèvent de la tranche de bois. Toutes ces pointes qui sont encore tranchantes par leurs bords, et qui forment la concavité d'un arc de cercle sur le fer, ne peuvent tourner sur elles-mêmes, sans donner au morceau de bois qu'on leur applique une figure convexe.

L'ouvrier représenté fig. 5. applique une tranche de bois au moule perçoir, et la met successivement en autant de moules de boutons qu'elle peut être percée de trous. Comme il y a des boutons de différentes grosseurs, il faut aussi des moules de différentes grosseurs, et par conséquent différentes sortes de moules perçoirs. On en voit un plus petit, fig. 10. son fer n'a que trois pointes ; celle du milieu qui perce le moule de bouton, et les deux des côtés qui sont concaves, forment la surface convexe du moule, et le séparent de la tranche de bois. On peut faire mouvoir le moule perçoir par le moyen d'une roue et d'une poulie ; mais on le peut aussi par le moyen d'un archet, comme on voit fig. 7. 8. On doit aller plus vite à la roue qu'à l'archet, et former plus de moules en moins de temps ; mais en revanche il faut un ou deux ouvriers de plus. Le chevalet, dans ce second cas, est le même que dans le premier : l'ouvrier est assis dessus de la même manière ; et la seule différence qu'il y ait entre l'une et l'autre manœuvre, c'est que le moule perçoir est monté dans une boite, et se meut ici par l'archet, et que dans le premier cas il est monté dans une poulie et se meut par des tourneurs. Il semble qu'il faudrait travailler les petits moules de boutons à l'archet, et les gros moules à la roue.

Lorsque les boutons sont enlevés, il s'agit d'y faire les trous à passer les cordes : c'est ce qui s'exécute avec beaucoup de promptitude avec la perçoire de la fig. 11. Cette perçoire peut se monter sur une poulie, ou s'insérer seulement, comme on la voit ici, dans une longue boite à foret. Dans le premier cas, les trous à cordes se feront à la roue ; dans le second, ils se feront à l'archet.

Il est à-propos que le bois de moule à boutons soit dur et sec, afin qu'il se tranche net. On faisait autrefois des moules à bouton avec la corne ; mais la mode en est passée.

Ce métier nourrit à peine l'ouvrier, et il ne peut guère se tirer d'affaire que par la célérité.

Ces moules se vendent à tous ceux qui font des boutons. Les Boutonniers-Passementiers les couvrent de fils de soie, de poil de chèvre, d'or et d'argent. Voyez BOUTON. Les Orfèvres en remplissent la concavité des boutons qu'ils frappent sur le tas, les contenant dans cette concavité à l'aide de la bordure de bouton, et d'un enduit ou de mastic, ou de ciment mêlé avec la poix-résine.

Le terme bouton ne se prend pas seulement pour une des parties de notre habillement ; on a transporté le même nom à une infinité d'autres choses qui n'ont de commun avec cette partie que la seule forme, comme on le verra dans les articles suivants.

BOUTON, (Chimie et Métallurgie) On désigne par ce mot un globule d'argent qui reste sur la coupelle au fourneau d'essai. Lorsque pour essayer de l'argent on le met sur la coupelle où il y a du plomb fondu, il commence par noircir un peu ; ensuite il se fond en tournoyant continuellement, et parait bouillonner. A mesure que les bouillons grossissent, ils deviennent moins fréquents, et la matière qui les environne diminue. Enfin il ne se fait plus que deux ou trois bouillons, qui se rassemblent pour n'en former plus qu'un ; ce qui fait éclair ou coruscation, ou l'opale. Pendant ce temps le globule parait tourner encore ; enfin il cesse et demeure sans mouvement. On le laisse refroidir peu-à-peu ; et ce qu'on trouve sous la coupelle, est ce qu'on nomme le bouton ; on le pese pour connaître le titre de l'argent. (M)

BOUTON, (Chirurgie) tubercule ou petite tumeur rouge qui s'élève sur la peau, principalement au visage. Cette tumeur est de la nature du phlegmon (voyez PHLEGMON), et se termine ordinairement par suppuration. Voyez ABCES.

Bouton est aussi un instrument de Chirurgie dont on se sert dans l'opération de la taille. Voyez Pl. XI. fig. 6. Il en compose trois, parce qu'il a trois usages dans cette opération. C'est une espèce de sonde d'acier ou d'argent, très-polie, longue de huit pouces. Le corps de cet instrument est cylindrique ; il a cinq pouces de long, près de quatre lignes de diamètre à sa base, et deux lignes à sa pointe. Le long de cette tige règne une crête ou languette qui s'élève doucement vers la base, et qui devient de plus en plus éminente jusqu'aux deux tiers de son chemin, où elle ne doit pas excéder une ligne et un tiers de hauteur ; elle continue ensuite en diminuant insensiblement, pour finir en mourant. La longueur de cette crête est de quatre pouces et demi.

L'extrémité antérieure de cet instrument est la suite du corps ; elle a encore un peu de la figure cylindrique et pyramidale, puisqu'elle Ve en diminuant de volume pendant la longueur de trois lignes. Cette extrémité est recourbée du côté de la crête, et se termine par un bouton en forme de poire de cinq lignes de longueur sur deux et demie de diamètre. Ce bouton qui donne le nom à tout l'instrument, est très-adouci et très-poli, pour ne point blesser la vessie.

L'extrémité postérieure forme une espèce de cuillière beaucoup plus allongée que large ; elle n'a à son extrémité la plus évasée que cinq lignes de diamètre : se longueur est de deux pouces deux lignes. Sa cavité est du coté opposé à la crête et au bouton ; elle commence doucement, et a environ trois lignes de profondeur dans l'endroit le plus creux, pour se terminer par une espèce de bec arrondi. Le dehors de cette cuillière est très-poli, et fait une légère courbure qui se jette du côté de la crête.

L'usage du bouton est de pénétrer dans la vessie, pour retourner les pierres qui sont mal chargées dans les tenettes ; d'entrer dans cet organe après la sortie d'une pierre, pour savoir s'il n'y en a point d'autres. La crête fait l'office de conducteur, puisque c'est par son moyen qu'on réitère avec sûreté l'introduction des tenettes dans la vessie autant qu'il en est besoin. Enfin la curete sert à ôter les fragments de pierre, les sables, les caillots de sang, et autres corps étrangers qu'on ne peut tirer avec les tenettes.

Bouton de feu, est un nom qu'on donne au cautère actuel. Voyez CAUTERE. (Y)

BOUTON, on appelait ainsi dans l'Artillerie, un petit corps rond fondu avec le canon à l'extrémité de la volée, et qui était aussi élevé sur l'âme de la piéce, que la partie supérieure de la culasse. On s'en servait pour mirer ou pointer le canon ; mais l'ordonnance du 7 Octobre 1732 supprime ce bouton à toutes les pièces : on se sert à sa place du fronteau de mire. Voyez POINTER.

Il y a aussi dans le canon l'extrémité de la culasse qui forme une espèce de bouton, et que l'on appelle par cette raison le bouton de la culasse. (Q)

BOUTON, (Jardinage) est un petit point rond qui vient le long des branches des arbres, d'où sort la fleur qui doit produire le fruit. Les boutons des arbres à pepin ont plusieurs fleurs, ceux à noyau n'en ont qu'une.

Il y a deux sortes de boutons ; les boutons ronds, et les boutons plats : les ronds sont ceux qui font espérer des branches à fruits : les plats au contraire ne laissent entrevoir que des branches à bois. (K)

BOUTONS D'OR, voyez BASSINET.

BOUTON : les Artificiers appellent ainsi l'extrémité de la tétine du culot arrondie en forme de zone sphérique, du milieu de laquelle s'élève la broche qui forme l'âme de la fusée. Voyez CULOT.

BOUTONS, en termes de Brasserie, sont de petites parties de mousse en forme de boutons, qui s'élèvent sur le levain.

BOUTON, en termes de Fourbisseur, est un demi-rond qui termine la garde par en-haut, et sur lequel on ride la soie, pour rendre la monture plus solide. Voyez la figure, Planche du Doreur.

BOUTON de la bride, (Maréchallerie et Manège) est un petit anneau de cuir, au-travers duquel les deux renes passent, et qu'on fait monter ou descendre selon le besoin qu'on en a. Couler le bouton, c'est le faire descendre sur le crin. Mettre un cheval sous le bouton, c'est raccourcir et tendre les renes par le moyen du bouton de la bride, que l'on fait descendre jusque sur le crin. On s'en sert quelquefois de cette manière lorsqu'on dresse les chevaux d'arquebuse, pour les arrêter plus facilement et plus vite.

Boutons de farcin, sont les grosseurs rondes qui viennent au cheval qui est attaqué de cette maladie.

Bouton de feu, est un morceau de fer long, terminé en pointe et emmanché ; que l'on fait rougir pour en percer la peau du cheval dans certains cas. (V)

BOUTONS DE RETOURS, en Rubanerie ; ce sont communément des moitiés de vieux rochets coupés en deux, à-travers lesquels on passe les tirants des retours, pour que ces retours soient plus aisément tirés par l'ouvrier, que s'il fallait qu'il les tirât par le tirant : on fait un nœud au bout de ce tirant qui empêche le bouton de retour de s'échapper.

BOUTONS, se dit aussi, dans les Manufactures de soie, des petites boules de bois traversées de ficelles, qui se rendent au rame, et qui tiennent lieu de semple dans les ouvrages à la petite tire. Voyez RAME, SEMPLE, TITE-TIRETIRE.

BOUTON, eu Serrurerie ; c'est ce qui sert de main pour ouvrir et fermer les verroux, targettes, etc.

Il y en a de différentes sortes, selon la figure qu'ils ont : ainsi on dit, des boutons à olive ; on les fait ainsi dans les locquets à bascules, et dans les serrures à demi-tour : il y en a de ronds et de plats.

Bouton à filet et rosette ; ce sont ceux qu'on voit aux portes des appartements, qui sont plats, et auxquels on voit un filet et une rosette : ils servent à tirer la porte. Le filet et la rosette sont de pur ornement.

Bouton à coulisse ; c'est celui qui dans les serrures en-dedans des appartements, est placé sur le palatre ou sur les cloisons de dessus ou de dessous, et sert à ouvrir le demi-tour et la porte en même temps. Voyez nos Planches de Serrurerie, et leur explication.

BOUTON ou BATON, (Géographie) l'une des îles Molucques en Asie : elle a 25 lieues de long et 20 de large. La capitale s'appelle Calasusung : elle est grande et peuplée.