CAPITAL, ou FONDS DANS LE COMMERCE, se dit du fonds d'une compagnie de commerce ou de la somme d'argent que ceux qui la composent fournissent en commun, pour être employée dans leur commerce. Voyez FONDS.

Le capital de la compagnie des Indes d'Angleterre était dans le commencement de son institution de 369861 livres sterlins ; on le doubla ensuite, et il Ve maintenant à plus de 1703422 livres sterlins : quand on a 500 livres dans les fonds de la compagnie, on a alors voix dans les assemblées générales.

Le pouvoir que le roi d'Angleterre donna à la compagnie du Sud d'augmenter son capital, fut la source de tous les malheurs qui arrivèrent à cette compagnie en l'année 1720. Voyez COMPAGNIE.

CAPITAL, se dit aussi de la somme d'argent qu'un marchand met d'abord dans son commerce, lorsqu'il s'établit pour son compte particulier.

Le mot de capital est opposé à celui de gain ou profit, quoique souvent le gain augmente le capital, et devienne capital lui-même, lorsqu'il est joint au premier capital. Dictionnaire du Comm. tom. II. pag. 81. (G)

CAPITAL, (crime) est celui pour la réparation duquel on inflige au criminel une peine capitale, comme la perte de la vie naturelle ou civile. Voyez CRIME et CHATIMENT. (H)

CAPITALE (lie), est une lie forte que laisse la potasse au fond des chaudières, où l'on fait le savon. Voyez SAVON.

On l'emploie, en Chirurgie, en qualité de caustique, et elle entre dans la composition de la pierre infernale.

CAPITALES (médecines), sont les préparations des boutiques les plus fameuses et les plus essentielles, remarquables pour le nombre des ingrédiens qui y entrent, pour leurs vertus extraordinaires, etc. comme la thériaque de Venise, le mithridate, etc. Voyez MITHRIDATE, etc. (N)

CAPITAL, (Peinture) on appelle aussi de ce nom un tableau qu'on suppose d'une grande beauté, si le dessein en est d'une grande ordonnance : un dessein qui ne serait que de quelques parties, ou même d'une figure entière, ne serait point appelé dessein capital. Cependant la perfection d'une figure, la conservation d'un beau morceau, la rareté des ouvrages excellents en ce genre, sont des motifs pour leur appliquer ce mot. (R)

CAPITALE du bastion (la), est, en Fortification, une ligne tirée de l'angle flanqué à l'angle du centre du bastion. Elle est la différence du rayon du polygone extérieur et de l'intérieur. Telle est K H, Pl. I. de l'Art milit. fig. 1.

Les capitales des bastions ont depuis trente jusqu'à quarante taises de longueur. C'est sur leur prolongement que l'on se dirige ou conduit dans les tranchées pour approcher du bastion. Voyez TRANCHEES. (Q)

CAPITALES, adj. f. pl. on nomme ainsi, dans la pratique de l'Imprimerie, certaines lettres, qui quoiqu'elles fassent partie d'une fonte et soient du même corps de caractère, diffèrent seulement en ce que l'oeil en est plus gros, en ce que la figure n'est pas la même, et qu'elles sont moins d'usage et moins courantes dans l'impression, ces sortes de lettres n'étant faites que pour la plus grande perfection de l'art. Elles sont indispensables au commencement d'une phrase, d'un a-linea, au commencement d'un vers, aux noms propres d'hommes, de femmes, de royaumes, de provinces, de villes, etc.

Les petites capitales s'emploient suivant le système que l'on se propose de suivre dans un ouvrage. Elles sont d'un oeil plus petit que celui des capitales, et leur configuration est la même, aussi en plus petit. Voyez MAJUSCULES et MINUSCULES.