Il est assez indifférent d'être couché sur le dos, du côté droit, ou du côté gauche, car plusieurs personnes par habitude, et surtout les enfants ; se couchent de toutes les façons.

Hippocrate, parlant de la meilleure manière de se tenir couché, dit que le médecin doit trouver le malade couché sur l'un des côtés, avec les bras, le cou et les jambes un peu retirés, et tout le corps dans une situation libre et commode, comme cela est ordinaire à ceux qui sont en santé. On sent en effet qu'une telle posture indique la force conservée de la faculté motrice des muscles, sans aucun degré de tension préter-naturelle.

Quand les forces sont affoiblies, on aime à être couché sur le dos, les bras et les jambes étendues et sans mouvement ; mais ne pouvoir demeurer longtemps dans la même position, ni rester couché sur le même côté, et néanmoins sentir de la difficulté à changer de posture, voilà des indications de maladie.

Demeurer couché sur le dos, un moment après se découvrir, éloigner continuellement les couvertures du lit, s'agiter, tenter de dormir dans une position différente de l'ordinaire, ne pouvoir rester couché que d'une même manière, et toujours d'une façon inquiete ; ce sont des signes d'un état de maladie encore plus grave.

Quand cette inquiétude continue dans les douleurs d'estomac, dans la dépravation ou l'abondance des humeurs, dans l'inflammation, la colique, la fièvre maligne, les douleurs aiguës par tout le corps, la tension, l'enflure et l'inflammation du bas-ventre ; alors le danger devient beaucoup plus grand, et réquiert la guérison de ces divers maux.

Par la mauvaise façon dont on est couché dans l'esquinancie, la péripneumonie, la pleurésie, l'empiême, la phtisie, l'asthme ; on a lieu de juger que la poitrine, les poumons, et les organes de la respiration sont accablés avec danger : mais il ne faut pas moins craindre la mauvaise manière d'être couché dans le délire, la phrénésie, l'assoupissement et semblables maladies, parce qu'elles signifient l'action troublée du cerveau.

Dans les maladies aiguës, les fièvres ardentes continues, dans l'inflammation, dans la grande faiblesse ; la manière d'être couché indique des anxiétés dangereuses, ou une métastase fâcheuse dans les parties internes, comme il arrive quelquefois dans la rougeole, la petite vérole et le pourpre.

Lorsque le malade, dans les maux qu'on vient de détailler, demeure couché sur le dos, dort continuellement la bouche ouverte, les jambes courbées et entrelacées, ou ne dort point dans cette posture, que la respiration est en même temps empêchée, c'est un fort mauvais signe : l'ouverture seule de la bouche désigne alors une résolution particulière dans les muscles de la mâchoire inférieure, et un grand affaissement dans toute la machine.

Si le malade se tient couché les jambes découvertes, sans ressentir de chaleur violente ; s'il jette ses bras, son corps, et ses jambes de côté et d'autre, ou qu'il se couche sur le ventre contre son ordinaire ; ces signes présagent de l'inflammation dans quelque partie du bas-ventre, une fièvre interne, ou le délire.

Quand le malade repose sur le dos, avec les bras et les jambes étendues, ou extrêmement retirées, la tête renversée sur l'oreiller, le menton élevé ou entièrement panché, les yeux hagards, et les extrémités froides ; tous ces symptômes réunis annoncent une mort prochaine.

Ainsi, suivant la connaissance des causes qui produisent dans le malade les diverses postures qu'il tient étant couché, et l'examen réitéré que le médecin donne à ces causes et à ces postures, il peut presque prédire les convulsions, l'hémorrhagie, le sphacele, l'accouchement, l'avortement, le délire, les crises prochaines, la mort. Mais cette science du pronostic est le fruit du génie et du talent de l'observation ; deux qualités rares. Article de M(D.J.)

COUCHE, adj. en termes de Blason, se dit du cerf, du chien, du lion, et autres animaux.

Caminga, au pays de Frise, d'or au cerf couché de gueules, accompagné de trois peignes. (V)

COUCHE, s. m. (Brodeur) point de broderie qui se fait en cousant avec de la soie, l'or, ou l'argent, que l'on devide de dessus la broche à mesure qu'on les emploie.

COUCHE, adj. se dit, chez les ouvriers en soie, d'un arrangement convenable de la trame dans l'ouvrage. Pour que la soie soit bien couchée, il faut qu'elle ne soit point tortillée, lâche, ou inégalement placée entre les fils de chaîne ; précautions nécessaires à la perfection de l'ouvrage.

COUCHE, (Géographie moderne) petite ville de France dans le Poitou, sur une petite rivière qui se jette dans le Ciain.