Le coucou ne fait point de nid, mais il s'empare de celui d'un autre oiseau ; il en écarte les œufs, s'il y en trouve ; il met le sien à la place, et l'abandonne : car il n'en pond qu'un. L'oiseau auquel appartient le nid, couve l'œuf du coucou, soigne le petit lorsqu'il est éclos, et le nourrit jusqu'à ce qu'il soit assez fort pour prendre l'essor. Avant la mue les petits coucous ont le plumage de différentes couleurs disposées par taches, qui le rendent fort beau. C'est ordinairement dans le nid de la fauvette brune que le coucou pond son œuf ; il s'empare aussi des nids des alouettes, des pinçons, des bergeronettes, etc. Willughby n'assure pas si les coucous restent pendant l'hiver cachés et engourdis dans des arbres creux, dans des trous de roche, dans la terre, etc. ou s'ils passent dans des pays chauds ; cependant il y a des gens qui prétendent avoir entendu chanter des coucous dans des trous d'arbres au milieu de l'hiver, lorsque l'air était doux. Le nom de cet oiseau vient de son cri. Willughby, Ornith. Voyez OISEAU. (I)

COUCOU, (Matière medic.) On se sert en Médecine de cet oiseau en entier, et de sa fiente ; on recommande ses cendres pour la gravelle, pour les douleurs et l'extrême humidité de l'estomac.

On les ordonne avec succès dans les paroxysmes des fièvres. Schroder dit que la fiente du coucou prise en boisson, est bonne contre la morsure du chien enragé. Il ne manque à ces prétendues vertus, que d'être confirmées par des observations.

* COUCOU, (Mythologie) Cet oiseau est consacré à Jupiter : il est difficîle d'en deviner la raison sur ce qu'on en raconte. On dit que ce fut sous cette forme que Jupiter transi de froid, s'alla reposer un jour d'hiver sur le sein de Junon. Le mont Thornax sur lequel la déesse eut la complaisance de réchauffer le dieu, fut depuis appelé dans le Péloponnèse, le mont du coucou.

COUCOU, (Jeu de cartes) L'on peut jouer à ce jeu depuis cinq jusqu'à vingt personnes. Lorsqu'on est un grand nombre, on joue avec un jeu de cartes entier, c'est-à-dire où sont toutes les basses ; autrement on joue avec le jeu de piquet ordinaire, en observant que les as sont les dernières et les moindres cartes du jeu. Comme il y a un grand avantage à avoir la main, on voit à qui l'aura. Après avoir pris chacun huit ou dix jetons, qu'on fait valoir ce qu'on veut, celui qui a la main ayant fait couper à sa gauche, donne une carte, sans la découvrir, à chaque joueur, qui l'ayant regardée, dit, si sa carte lui parait bonne, je suis content ; mais si sa carte est un as, ou une autre carte dont il soit mécontent, il dit, contentez-moi à son voisin à droite, qui doit prendre sa carte et lui céder la sienne, à moins qu'il n'ait un roi ; auquel cas il ne peut être contraint à échanger, et il répond, coucou : alors le mécontent garde sa carte, tandis que les autres continuent à se faire contenter de la même manière, c'est-à-dire à changer de carte avec leur voisin à droite et à gauche, jusqu'à ce qu'on en soit venu à celui qui a mêlé, qui, lorsqu'on lui demande à être contenté ; doit donner la carte de dessus le talon, à moins que, comme il a déjà été dit, ce ne soit un roi. Enfin la règle générale, c'est que chaque joueur peut, s'il le croit avantageux à son jeu, et que ce soit à son tour à parler, forcer son voisin à droite de changer de carte avec lui, à moins qu'il n'ait un roi. Après que le tour est ainsi fini, chacun étale sa carte sur la table, et celui ou ceux qui ont la plus basse carte, paient un jeton au jeu, qu'ils mettent dans un corbillon qui est exprès au milieu de la table. Il peut se faire que quatre joueurs paient à la fais, et c'est toujours la plus basse espèce des cartes qui soit sur le jeu, qui paye. Les as paient toujours, quand il y en a sur le jeu ; et au défaut des as, les deux ; au défaut des deux, les trois, et ainsi des autres. L'avantage de celui qui mêle, est qu'il a trois cartes sur lesquelles il peut choisir celle qu'il veut pour lui. Chacun mêle à son tour ; et quand quelqu'un des joueurs a perdu tous ses jetons, il se retire du jeu, n'y ayant plus d'espérance pour lui. Celui au contraire qui conserve encore des jetons quand les autres n'en ont plus, gagne la partie et prend tout ce qui a été déposé dans le corbillon.