Outre cet évangile, et l'apocalypse dont nous avons parlé sous son titre, cet apôtre a composé trois épitres, que l'Eglise reconnait pour canoniques. On lui a supposé quelques écrits apocryphes, par exemple, un livre de ses prétendus voyages ; des actes dont se servaient les Encratites, les Manichéens et les Priscillianistes ; un livre de la mort et de l'assomption de la Vierge ; un symbole, que l'on prétendait avoir été donné à S. Grégoire de Néocésarée par la sainte Vierge et par saint Jean. Ce symbole fut cité dans le cinquième concîle écuménique ; mais les actes et l'histoire dont nous venons de parler, ont été de tout temps généralement reconnus pour apocryphes. Calmet, Dict. de la Bible.

JEAN, S. (Histoire ecclésiastique) il y a un grand nombre de communautés ecclésiastiques et religieuses instituées sous le nom de S. Jean. Les unes subsistent encore ; d'autres se sont éteintes. L'histoire ecclésiastique fait mention des chanoines hospitaliers de S. Jean-Baptiste de Conventry, en Angleterre. Honorius III. les approuva ; ils portèrent une croix noire sur leurs robes et sur leurs manteaux, qui les fit nommer porte-croix. Il y avait aussi des sœurs hospitalières du même nom. Il est parlé des hospitaliers et des hospitalières de S. Jean-Baptiste de Nottingham ; des hermites de S. Jean-Baptiste de la pénitence, établis en Navarre sous l'obéissance de l'évêque de Pampelune, et confirmés par Grégoire XIII ; des hermites de S. Jean Baptiste, fondés en France par le frère Michel de Sainte Sabine, en 1630, pour la réformation des hermites ; une congrégation de chanoines particuliers en Portugal, sous le titre de S. Jean l'évangéliste ; l'ordre de S. Jean de Jérusalem, de S. Jean de Latran, etc.

JEAN, (mal de S.) c'est une espèce de maladie convulsive, qui tient de la nature de l'épilepsie, dans laquelle on tombe de son haut, après s'être fort agité, comme en dansant, en sautant, ce qui l'a fait confondre avec le mal caduc, selon le Dictionnaire de Trévoux. Elle a beaucoup de rapport avec la maladie du même genre, appelée la danse de S. Wit. Voyez EPILEPSIE, DANSE DE S. WIT.

JEAN, S. (Géographie) petite ville de France au Vasgau, aux confins de la Lorraine, sur la Sare, dans le Comté de Sarbruck ; elle est à 5 lieues O. de Deux-Ponts. Long. 25. 47. lat. 49. 16. (D.J.)

JEAN, rivière de S. (Géographie) grande rivière de l'Amérique septentrionale, dans l'Acadie, où elle coule derrière le cap Rouge, à 45 deg. 40 min. de lat. septentr. Cette rivière est fort dangereuse, si on ne reconnait bien les basses, les rochers, et les pointes qui sont des deux côtés ; elle est renommée pour la pêche des saumons.

Il y a une autre rivière de ce nom dans la Louisiane ; cette dernière rivière a un cours d'une quarantaine de lieues d'occident en orient, et se jette dans la mer à environ dix lieues de la rivière de May. (D.J.)

JEAN D'ANGELY, S. (Géographie) Angeriacum, ancienne ville de France en Saintonge, avec une abbaye de bénédictins, fondée en 942 par Pepin, roi d'Aquittaine ; elle est sur la Boutonne, à six lieues N. E. de Saintes, 13 S. E. de la Rochelle, 92 S. O. de Paris. Long. 17. 5. lat. 45. 55.

Cette ville a été le lieu de la naissance de Priolo, et celui de la mort du premier prince de Condé.

Priolo (Benjamin) naquit en 1602 ; il est auteur d'une histoire latine de France, qui s'étend depuis 1601 jusqu'à 1664 ; il la composa dans un esprit éloigné de la flatterie, quoiqu'il eut des pensions du roi, qui l'employa à des négociations importantes. Cette histoire doit plaire à ceux qui aiment les portraits et les caractères, car les phrases de Tacite en fournissent presque toutes les couleurs, et semblent s'y être placées d'elles-mêmes.

Henri de Bourbon, premier du nom, prince de Condé, mourut vraisemblablement de poison à S. Jean d'Angély, en 1588, âgé de 35 ans. Le roi de Navarre (Henri IV.) son cousin, n'en reçut la nouvelle qu'en versant un torrent de larmes, purpureos et ego spargam flores ; il les mérite par ses malheurs et par ses vertus. Humain, brave, affable, ferme, généreux, éloquent, il joignit, d'après l'exemple de son père, toutes les vertus du héros à l'amour et à la pratique de sa religion ; ayant échappé comme on sait avec le roi de Navarre au massacre de la S. Barthélemi, il répondit à Charles IX. qui voulait par la force l'engager à changer de religion, que son autorité ne s'étendait pas sur les consciences, et en même temps il quitta la cour. Il est grand-pere du célèbre prince de Condé (Louis de Bourbon, II. du nom), si fameux par les batailles de Rocroy, de Fribourg, de Nortlingue, de Lens, de Sénef, etc. (D.J.)

JEAN DE LONE, S. (Géographie) petite ville de France en Bourgogne, dans le Dijonais, chef lieu du bailliage de même nom, et la sixième qui députe aux états. Les armées de l'empereur, du roi d'Espagne, et du duc Charles de Lorraine, formant 80 mille hommes, furent contraintes d'en lever le siege en 1635. Louis XIII. par reconnaissance lui accorda une exemption perpétuelle de tailles, taillons, et de tous autres subsides en 1636. Peut-être que le nom qu'elle porte lui vient d'un temple que Latone avait dans l'endroit où elle est située ; c'est sur la Saône, à 6 lieues S. de Dijon, 3 d'Auxonne, 62 S. E. de Paris. Long. 22. 44. lat. 47. 10. (D.J.)

JEAN DE LUZ, S. (Géographie) Lucius Vicus ; le nom basque est Loitzun, petite ville de France en Gascogne, la deuxième du pays de Labour, et la dernière du côté de l'Espagne, avec un port. Elle est sur une petite rivière, que Piganiol de la Force nomme la Ninette, et M. Delîle le Nivelet, à 4 lieues N. E. de Fontarabie, 4 S. O. de Bayonne, 174 S. O. de Paris. Long. 15. 59. 28. lat. 43. 23. 15. (D.J.)

JEAN DE MAURIENNE, S. (Géographie) petite ville de Savoie, sans murailles, capitale du comté de Maurienne, dans la vallée du même nom, avec un évêché suffragant de l'archevêché de Vienne ; elle est sur la rivière d'Arche, aux confins du Dauphiné, à 5 lieues S. O. de Moutiers, 10 N. E. de Grenoble, 9 S. E. de Chambéry. Long. 24. 1. lat. 45. 118. (D.J.)

JEAN-PIED-DE-PORT, S. (Géographie) ville de France en Gascogne, à une lieue des frontières d'Espagne, autrefois capitale de la basse Navarre, avec une citadelle sur une hauteur. Antonin appelle ce lieu imus Pyrenaeus, le pied des Pyrénées, parce qu'en effet il est au pied de cette chaîne de montagnes ; dans ce pays-là on appelle port les passages ou défilés par où l'on peut traverser les Pyrénées, et comme cette ville de S. Jean est à l'entrée de ces ports ou passages, on la nomme S. Jean-pied-de-port, elle est sur la Nive, à l'entrée d'un des passages des Pyrénées, à 8 lieues S. E. de Bayonne, 12 N. E. de Pampelune, 176 S. O. de Paris. Long. 16. 22. lat. 43. 8. (D.J.)

JEAN D'ULUA, S. (Géographie) petite île de l'Amérique septentrionale sur la mer du nord, dans la nouvelle Espagne, à l'entrée du port de la Véra-Crux ; elle a été découverte vers l'an 1518, par Grijalva. Long. 280. 20. lat. 19. (D.J.)