Les plus ordinaires sont les demi-lunes, placées sur l'angle flanquant de la contrescarpe et devant la courtine pour couvrir les portes et les ponts. Voyez RAVELIN et DEMI-LUNE, TENAILLON, CONTRE-GARDE, etc. Chambers.

La position et la figure de tous les dehors est établie sur les mêmes principes que ceux qui ont donné lieu à la figure de l'enceinte du corps de la place.

Il ne doit y avoir aucune de leurs parties qui ne soit flanquée, soit du corps de la place, ou de quelques autres parties des dehors voisins, ou de l'ouvrage même. Ils doivent être construits ou placés de manière que l'ennemi ne puisse pas, après s'en être emparé, s'en servir avantageusement pour se couvrir et battre plus aisément les autres ouvrages qui en sont proches. Le rempart de la place doit être plus élevé que celui des dehors. Lorsqu'il y en a plusieurs les uns devant les autres, celui qui est le plus près de la place, doit avoir son rempart plus bas que celui de la ville de trois pieds. Le dehors qui est immédiatement avant celui-ci, doit aussi avoir son rempart plus bas de trois pieds ; et ainsi de suite ; en sorte que s'il y a trois dehors les uns devant les autres, et que le rempart de la place ait dix-huit pieds de hauteur, celui du premier dehors n'en aura que quinze, celui du second douze ; et celui du troisième neuf. Ainsi les dehors les plus près de la place commandent ceux qui en sont plus éloignés, et la place commande généralement à tous les dehors.

Chaque dehors a toujours un rempart, un parapet, et un fossé. Le rempart des dehors est ordinairement de trois ou quatre taises. Pour le parapet, il est dans les dehors de la même épaisseur qu'au corps de la place. Les fossés des dehors ont dix ou douze taises de largeur ; ils sont arrondis vis-à-vis les angles flanqués ou saillans.

Lorsqu'on construit un plan auquel on veut ajouter des dehors, l'enceinte de la place étant tracée au crayon avec son fossé, il ne faut point y marquer le chemin couvert, mais construire les dehors auparavant, et y ajouter le chemin couvert ensuite, qui est comme l'enveloppe de toutes les fortifications.

Au reste, quoique les dehors aient plusieurs utilités, leur grand nombre dans une place peut être sujet à plusieurs inconvénients : il faut des armées pour les défendre pied à pied, et faire payer chèrement leur prise à l'ennemi ; autrement il s'en empare sans obstacles, ou du moins leur défense ne peut être soutenue autant qu'elle pourrait l'être. Il suit de-là qu'on doit les proportionner à l'importance des places, aux garnisons qu'elles peuvent avoir, et aux munitions dont on croit pouvoir les approvisionner. (Q)

DEHORS, mettre un vaisseau dehors, (Marine) c'est le faire sortir du port lorsqu'il est équipé et en état de faire le voyage pour lequel il est destiné.

Lorsqu'un navire est affrété du consentement des propriétaires, et que pour le mettre dehors ils refusent de donner leur contingent pour les frais nécessaires ; alors le maître peut emprunter à grosse aventure pour le compte et sur la part de ceux qui font refus de donner les sommes auxquelles ils sont engagés pour cet armement, et ce, vingt-quatre heures après leur en avoir fait la demande et la sommation par écrit. (Z)

DEHORS, terme de Manège, c'est le côté opposé à celui sur lequel le cheval tourne ; si le cheval tourne à droite, toutes les parties gauches du cheval et du cavalier, comme les hanches, la main, l'épaule, etc. sont les parties de dehors ; enfin c'est l'opposé de dedans. Voyez DEDANS, MURAILLE. Le quartier de dehors du pied, voyez QUARTIER. (V)