Ils ont un fauxbourg à Ispahan capitale de Perse, qui est appelé Gaurabad ou la ville des G aures, et où ils sont employés aux plus basses et aux plus viles occupations. Quelques-uns sont dispersés en d'autres endroits de Perse, où l'on s'en sert aux mêmes offices ; mais le pays où il s'en trouve davantage, c'est le Kerman : comme cette province est la plus stérîle et la plus mauvaise de toute la Perse, et que personne n'y veut demeurer, les mahométants leur ont permis d'y vivre librement, et d'y jouir des exercices de leur religion. Par-tout ailleurs les Perses les traitent avec le dernier mépris, et les regardent, par rapport à leur croyance, comme les pires de tous ceux qui différent d'eux ; c'est une chose admirable de voir avec quelle douceur, avec quelle patience, ces honnêtes gens-là supportent leur oppression.

Il y a quelques siècles que plusieurs gaures se réfugièrent aux Indes, et s'y fixèrent aux environs de Surate, où leur postérité subsiste encore. Il y en a une colonie établie à Bombain, île de ces quartiers-là, qui appartient aux Anglais, et où plus que par-tout ailleurs, ils jouïssent d'une entière liberté, sans être troublés le moins du monde dans l'exercice de leur religion.

Les Gaures sont ignorants, pauvres, simples, patiens, superstitieux à divers égards, d'une morale rigide, d'un procédé franc et sincère, et du reste très-zélés pour leurs rites. Ils font profession de croire la résurrection, le jugement dernier, et de n'adorer que Dieu seul. Quoiqu'ils pratiquent leur culte en présence du feu, et en se retournant vers le soleil levant, ils déclarent hautement qu'ils n'adorent ni l'un ni l'autre ; mais que ces deux êtres étant les symboles les plus exprès de la divinité, ils l'adorent en se tournant vers eux, et s'y tournent toujours par cette seule raison. Si vous désirez de plus grands détails, voyez les voyages de Thévenot, de Tavernier, et surtout Thomas Hyde, rel. vet. Pers. c. xxjv. Il n'est point de persan qui ait mieux connu que ce savant anglais la religion de Zoroastre. (D.J.)

GAURE, (PAYS DE-) Gaurensis ou Verodunensis comitatus, (Géographie) contrée de la Gascogne dans l'Armagnac, renfermant le petit pays de Lomagne, dont Verdun est la capitale : ce pays est séparé du haut Languedoc par la Garonne. Selon quelques géographes, c'est le pays des Garites de César ; d'autres prétendent que les Garites étaient dans le territoire de Lectoure. M. de Valais n'a osé prendre parti entre ces deux opinions : des savants plus téméraires ou plus éclairés, pourront décider. (D.J.)