Sa racine est dans nos climats de la grosseur du pouce, ligneuse et fibreuse. Ses tiges sont hautes de près de deux coudées, droites, roides, cylindriques et branchues. Ses feuilles sont nombreuses, placées alternativement, longues de deux ou trois pouces, pointues, rudes, sans queue, et d'un verd noirâtre. Ses fleurs naissent au sommet des tiges et des rameaux, de chaque aisselle des feuilles ; elles sont portées sur des pédicules courts, et sont d'une seule pièce, blanches ou d'un verd blanchâtre, à entonnoir, partagées en cinq segments obtus, renfermées dans un calice velu, découpées jusqu'à la base en cinq quartiers étroits : leur pistil est verd, comme accompagné de quatre embryons, qui se changent ensuite en autant de graines arrondies, dures, polies, luisantes, d'un gris de perle, et semblables à de petites perles : ces graines grossissent et mûrissent dans le calice même ; souvent elles sont au nombre de deux ou de trois, rarement de quatre. Cette plante vient dans les lieux secs parmi les haies, et fleurit en Mai ; elle ne rougit presque pas le papier bleu ; mais comme sa graine est d'usage, elle demande un petit article séparé. (D.J.)

GREMIL ou HERBE AUX PERLES, (Matière médicale) La graine de gremil qui est émulsive, est la seule partie de cette plante qui soit d'usage en Médecine.

Elle passe pour un puissant diurétique, et pour un bon anodin adoucissant. On prétend qu'elle chasse les graviers et les petits calculs, et même qu'elle les brise. On la prend réduite en poudre, à la dose d'un gros, dans un véhicule convenable, dans du vin blanc par exemple ; ou on en fait une émulsion, qu'on édulcore avec un sirop approprié, tel que celui des cinq racines. On ne croit aujourd'hui que très-difficilement aux prétendus lythomtriptiques tirés des végétaux ; et cette incrédulité est très-raisonnable sans-doute, lorsqu'il ne s'agit, comme dans ce cas-ci, que d'une semence émulsive. La vertu que Mathiole et quelques autres auteurs accordent à cette semence prise à la dose de deux gros, de favoriser la sortie des foetus dans les accouchements difficiles, et de chasser l'arriere-faix, ne parait pas mériter beaucoup plus de confiance, quoiqu'un bon diurétique soit plus capable en général de produire ces derniers effets, que de fondre la pierre dans les reins ou dans la vessie. Voyez DIURETIQUE et UTERIN.

La semence du gremil entre dans les deux compositions suivantes de notre pharmacopée ; savoir le sirop de guimauve composé, et la bénédicte laxative.

On substitue souvent à la graine de l'herbe aux perles celle du gremil rampant, et même celle d'un autre gremil, connu plus communément sous le nom de larmes de Job. (b)

GREMIL RAMPANT, (Botanique) plante connue des Botanistes sous le nom de lithospermum minùs repens latifolium, C. B. P. 258. J. R. H. 137. Sa racine est ligneuse, tortueuse, noire. Ses tiges sont nombreuses, grêles, longues, noirâtres, rudes, velues, couchées pour la plus grande partie sur terre, et poussant quelques fibres par intervalles. Ses feuilles sont longues d'environ deux pouces, larges d'un demi-pouce, terminées en pointe, d'un verd foncé, noirâtres, rudes et velues. Ses fleurs sont bleues, placées au sommet des rameaux en grand nombre ; il leur succede des graines dures, blanches, de la grosseur de celles de l'orobe. La tige qui porte les fleurs est droite et garnie de longues feuilles d'un verd pâle. (D.J.)

GREMIL RAMPANT, (Matière médicale) on attribue à sa graine les mêmes propriétés qu'à celle du gremil ou herbe aux perles. Voyez GREMIL.

GREMIL LARME DE JOB, (Matière médicale) la semence de cette plante passe pour avoir les mêmes vertus que celle de l'herbe aux perles, et celle du gremil rampant. Voyez GREMIL.