Les anciens Astronomes supposaient que les planètes se mouvaient dans des orbites circulaires avec une vitesse uniforme. Copernic lui-même regardait comme une chose impossible que cela fût autrement : Fieri nequit, dit-il, ut coeleste corpus simplex uno orbe inaequaliter moveatur. Aussi, pour expliquer les inégalités du mouvement des planètes, les anciens étaient obligés d'avoir recours à des épicycles et à des excentriques ; embarras dont Copernic lui-même n'a pas su trop bien se démêler. Voyez ÉPICYCLE.

On est demeuré constant dans l'opinion que les astres se mouvaient dans des cercles, parce qu'on ne pouvait s'imaginer que les mouvements des astres fussent sujets à aucune inégalité réelle.

Mais après Copernic vinrent des astronomes qui, avec autant de génie et un peu plus de physique, ne tardèrent pas à changer ces orbes circulaires en orbes elliptiques, et à supposer que les planètes se mouvaient dans ces ellipses avec une vitesse qui n'était pas uniforme.

C'est ce que Kepler a démontré le premier d'après les observations de Tycho-Brahé. Il a fait voir que les mouvements des planètes n'étaient point exempts d'inégalité réelle ; que la Terre, par exemple, lorsqu'elle est à sa plus petite distance du Soleil, se meut réellement plus vite que quand elle est à sa plus grande distance de cet astre, et que sa vitesse apparente est à-peu-près en raison inverse du carré de sa distance au Soleil, ou, ce qui revient au même, du carré du diamètre apparent du Soleil, d'où il s'ensuit par les principes de la Géométrie, que la planète décrit autour du Soleil des aires proportionnelles aux temps.

Il y a eu deux espèces d'ellipses qu'on a fait décrire aux planètes. Les premières sont celles de Kepler, qui ne sont autre chose que l'ellipse ordinaire ; Sethus Wardus a cru que l'on pourrait y substituer des orbites circulaires, en prenant deux points à égale distance du centre, qui représentassent les foyers. Cette supposition est démentie par les observations ; et il faut avouer que Wardus ne l'a donnée que comme une conjecture. La seconde espèce d'ellipse est celle de M. Cassini, dont la propriété consiste en ce que le produit de deux lignes tirées d'un même point de la circonférence aux deux foyers, est toujours la même ; au lieu que dans l'ellipse ordinaire, c'est la somme de ces lignes qui est constante, et non pas le produit.

Comme cette ellipse de M. Cassini ne parait guère s'accorder avec les observations, il est assez singulier qu'il en ait fait l'orbite des planètes ; et on ne voit point par quelle raison il y a été porté. Cependant, si on veut faire là-dessus quelques conjectures, on peut croire que ce fut parce qu'il imagina que le mouvement des planètes, dans cette ellipse, serait plus aisé à calculer, que dans l'ellipse ordinaire. Ceci a besoin d'un peu plus d'explication ; on la trouvera au mot ELLIPSE de M. Cassini.

Le demi-diamètre de l'orbite terrestre est d'environ 11000 diamètres de la Terre, ou de 33 millions de lieues, et le demi-diamètre de l'orbite de Saturne est environ dix fois plus grand.

Au reste, les Astronomes ne sont point d'accord sur la grandeur précise du diamètre de l'orbite terrestre ; cette grandeur dépend de la parallaxe du Soleil, sur laquelle ils varient beaucoup. Voyez PARALLAXE.

Les orbites des planètes ne sont point toutes dans le plan de l'écliptique, c'est-à-dire dans le même plan que l'orbite de la Terre ; mais elles sont différemment inclinées par rapport à l'écliptique, et entr'elles : néanmoins le plan de chaque orbite a pour commune section avec l'écliptique, une ligne droite qui passe par le Soleil. Voyez NOEUD.

Voici à peu-près la quantité dont les orbites des planètes premières sont inclinées au plan de l'écliptique : l'orbite de Saturne, de 2 degrés 1/2 ; l'orbite de Jupiter, de 1 degré 20'; celle de Mars, d'environ 2 degrés, celle de Vénus, d'un peu plus de 3 degrés 20 minutes ; celle de Mercure, d'un peu plus de 7 degrés. Voyez SATURNE, MARS, VENUS, etc.

L'orbite des cometes, selon M. Cassini, est une ligne droite ; mais M. Halley a fait voir, d'après la théorie de M. Newton, que c'était toujours une parabole, ou au moins une ellipse fort allongée, dont le Soleil occupait le foyer. En effet, calculant le mouvement d'une comete dans une parabole, ou dans une ellipse fort allongée, au foyer de laquelle soit placé le Soleil, on trouve que ce mouvement répond très-bien aux observations. Voyez COMETE, Chambers. (O)

ORBITES, en Anatomie, sont deux grandes cavités situées aux parties latérales du nez, dans lesquelles les yeux sont placés. Voyez aussi OEIL.

Elles sont de figure pyramidale, et formées par le concours de sept os, dont trois, le coronal, l'os maxillaire et l'os de la pomette les limitent extérieurement ; quatre autres, l'os unguis, le sphénoïde, l'ethmoïde et l'os du palais en achevent le fond. Voyez CORONAL, MAXILLAIRE, etc.

Ces os, par leur rencontre, font voir dans l'orbite différentes cavités, dont les unes sont simples, c'est-à-dire, appartiennent à un os seul, telles que la fente orbitaire supérieure, le trou optique qui est percé dans le sphénoïde, le trou sourcilier ou orbitaire supérieur ; cet enfoncement dans le coronal qui répond à l'angle extérieur, où est placé la glande lacrymale, le trou orbitaire inférieur antérieur, et le postérieur qui sont les orifices d'un canal dans l'os maxillaire, le conduit lacrymal formé par l'union de l'os unguis avec l'apophyse montante de l'os maxillaire, le trou orbitaire interne par l'union du bord supérieur de l'os ethmoïde avec le coronal, la fente spheno-maxillaire ou orbitaire inférieure, par l'union de l'os sphénoïde avec l'os maxillaire, et l'os du palais. Voyez CAVITE, etc.