Orient d'été, est le point où le soleil se lève au commencement de l'été, dans le temps des plus longs jours.

Orient d'hiver, est le point où le soleil se lève au solstice d'hiver, dans les temps des plus courts jours. Chambers. (O)

ORIENT, (Critique sacrée) les Hébreux désignaient l'orient par kedem, qui signifie le devant ; ils l'entendaient souvent par rapport à la Judée ; magi ab oriente venerunt, Matth. IIe 1. les mages vinrent de l'Arabie ou de la Chaldée, pays qui sont à l'orient de la Judée. Ils l'entendaient aussi à l'égard de la ville de Jérusalem ; qui mons est contra Jerusalem ad orientem. Zach. xiv. 4. la montagne des oliviers est vis-à-vis de Jérusalem vers l'orient. Ils l'entendaient encore par rapport au tabernacle, asperget digito septies ad orientem, Levit. XVIe 14. Ils prenaient même ce mot absolument, sicut fulgur exit ab oriente, Marc, xxiv. 27. Orient signifie quelquefois en général un pays éloigné, qui suscitavit ab oriente justum. Is. xlj. 2. qui a fait sortir le juste de l'orient. Enfin, il se prend pour J. C. le soleil de justice, visitavit nos oriens ex alto, Luc, j. 78. Jesus-Christ nous est venu visiter d'en-haut. (D.J.)

ORIENT, empire d '(Histoire) c'est ainsi qu'on appela l'empire romain, lorsque Constantin par la vanité de faire une ville nouvelle, et de lui donner son nom, transporta le trône à Byzance. Alors on vit Rome presque entière passer en orient ; les grands y menèrent leurs esclaves, c'est-à-dire presque tout le peuple, et l'Italie fut privée de ses habitants. Par cette division du sceptre les richesses allèrent à Constantinople, et l'empire d'occident se trouva ruiné. Toutes les nations barbares y firent des invasions consécutives ; il alla de degré en degré de la décadence à la chute, jusqu'à ce qu'il s'affaissa tout-à-coup sous Arcadius et sous Honorius.

Justinien reconquit à la vérité l'Afrique et l'Italie par la valeur de Bélisaire ; mais à peine furent-elles subjuguées, qu'il fallut les perdre. D'ailleurs Justinien désola ses sujets par des impôts excessifs, et finalement par un zèle aveugle sur les matières de religion. Animé de cette fureur, il dépeupla son pays, rendit incultes les provinces, et crut avoir augmenté le nombre des fidèles, lorsqu'il n'avait fait que diminuer celui des hommes. Par la seule destruction des Samaritains, la Palestine devint déserte, et il affoiblit justement l'empire par zèle pour la Religion, du côté par où quelques règnes après, les Arabes pénétrèrent pour la détruire.

Bien-tôt toutes les voies furent bonnes pour monter sur le trône : un centenier nommé Phocas, y fut élevé par le meurtre. On y alla par les présages, par les soldats, par le clergé, par le sénat, par les paysans, par le peuple de Constantinople, par celui des villes, des provinces, par le brigandage, par l'assassinat ; en un mot, par toutes sortes de crimes.

Les malheurs de l'empire croissant de jour en jour, on fut naturellement porté à attribuer les mauvais succès de la guerre, et les traités honteux dans la paix, à la conduite de ceux qui gouvernaient. Les révolutions firent les révolutions ; et l'effet devint lui-même la cause. Comme les Grecs avaient Ve passer successivement tant de diverses familles sur le trône, ils n'étaient attachés à aucune ; et la fortune ayant pris des empereurs dans toutes les conditions, il n'y avait pas de naissance assez basse, ni de mérite si mince, qui put ôter l'espérance.

Phocas dans la confusion étant mal affermi, Héraclius vint d'Afrique, et le fit mourir ; il trouva les provinces envahies, et les légions détruites.

A peine avait-il donné quelque remède à ces maux, que les Arabes sortirent de leurs pays pour étendre la religion et l'empire que Mahomet avait fondés d'une même main. Apôtres conquérants, comme avait été leur chef, animés d'un zèle ambitieux pour leur nouvelle doctrine, endurcis aux fatigues de la guerre, sobres par habitude, par superstition, et par politique, ils conduisaient sous l'étendart de leur prophète des troupes d'enthousiastes, avides de carnage et de butin, contre des peuples mal gouvernés, amollis par le luxe, livrés à tous les vices qu'entraîne l'opulence, et depuis longtemps épuisés par les guerres continuelles de leurs souverains. Aussi jamais progrès ne furent plus rapides que ceux des premiers successeurs de Mahomet.

Enfin, on vit s'élever en 1300 une nouvelle tempête imprévue qui accabla la Grèce entière. Semblables à cette nuée que vit le prophète, qui petite dans sa naissance, vint bien-tôt à couvrir le ciel, les Turcs méprisables en apparence dans leur origine, fondirent comme un tourbillon sur les états des empereurs grecs, passèrent le Bosphore, se rendirent maîtres de l'Asie, et poussèrent encore leurs conquêtes jusques dans les plus belles parties de l'Europe ; mais il suffit de dire ici, que Mahomet II. prit Constantinople en 1453, fit sa mosquée de l'église de sainte Sophie, et mit fin à l'empire d'orient, qui avait duré 1123 années. Telle est la révolution des états. (D.J.)

ORIENT, (Commerce) ce terme s'entend de toutes les parties du monde qui sont situées à notre égard vers les lieux où nous voyons lever le soleil. Il ne se dit néanmoins communément que de celles qui sont les plus éloignées de nous, comme la Chine, le Japon, le Mogol, et le reste de l'Inde, l'Arabie, et la Perse. Les autres dont nous sommes plus voisins, comme les îles de l'Archipel, et les côtes de la Méditerranée, où sont Constantinople, Smyrne, Alep, Seyde, etc. même le Caire, ne sont connues dans le Commerce que sous le nom du Levant. (D.J.)

ORIENT, port de l '(Géographie) ou simplement Orient, port de France en Bretagne, au fond de la baie du Port-Louis, à l'embouchure de la rivière de Scorf, qui vient du pont Scorf. On y a bâti depuis environ 35 ans une ville, où la compagnie des Indes tient ordinairement ses gros magasins. Long. suivant Cassini, 14 d. 8'. 40''. lat. 47 d. 44'. 50''. (D.J.)