Les touches sont des barres de bois f g épaisses d'un pouce et larges de deux : elles entrent par leurs extrémités g dans la rainure que nous avons dit être à la partie intérieure de la barre C D, et elles y sont retenues par des pioches, voyez PIOCHES ; à l'autre extrémité de la touche on ajuste des pattes f h percées d'un trou pour recevoir le fil de fer de l'abrégé. Aux orgues où il n'y a point de positif, on ne met point de pattes aux touches du clavier de pédale, mais on fait les touches plus longues et en pointe par l'extrémité f, où on met un anneau qui sert au même usage que le trou qui est aux pattes ; au-dessous de chaque touche on fait un trou, dans lequel on fait entrer la pointe du ressort d e, dont l'autre extrémité appuie sur la barre c d qui lui sert de point fixe ; ce qui fait que toute l'action du ressort se porte sur la touche, et tend à la relever lorsque le ressort a été comprimé en l'abaissant.

Le dessus du clavier que nous avons dit être en glacis vers la partie antérieure est une planche a b, c d, fig. 19. orgue, percée d'autant de trous qu'il y a de touches. Ces trous ou mortaises sont, savoir ceux des tons ou intervalles naturels de quatre pouces de long sur un pouce de large, et répondent perpendiculairement et sur la partie moyenne de la touche ; et ceux des feintes ou demi-tons seulement de deux pouces de long sur un pouce de large, et répondent vers l'extrémité de la touche du côté de la patte, ainsi qu'on peut le voir dans la fig. 16. Lorsque les mortaises sont faites, on pose le dessus du clavier sur le châssis, et on l'y fixe avec des visses, ensuite on fait les hausses qui sont des morceaux de bois d'un pouce d'épais sur autant de long, à un tiers de pouce près que les mortaises ont de longueur ; elles doivent, celles des tons, se lever au-dessus de la table du clavier au-moins d'un pouce, et celles des feintes de deux lorsqu'elles sont ajustées, on les colle sur les touches avec lesquelles elles ne font plus qu'une même pièce. Il suit de cette construction qu'en posant le pied sur une hausse et la faisant baisser, on fait baisser la touche qui tirera par sa patte h le fil de fer ou la targette de l'abrégé, et que lorsqu'on lâchera le pied, le ressort d e, fig. 18, qui a été comprimé par l'abaissement de la touche, cessant de l'être, le relevera et restituera les choses dans leur premier état. (D)

PEDALE DE BOMBARDE, jeu d'orgue, ainsi appelé, parce que ce sont les pieds de l'organiste qui le font parler en appuyant sur le clavier de pédale. Voyez CLAVIER DE PEDALE.

Ce jeu est d'étain, si la bombarde est de ce métal, ou il est de bois, si les basses de la bombarde en sont, et il sonne l'unisson de la bombarde ou de seize pieds : s'il y a ravalement au clavier de pédale, les tuyaux qui répondent aux touches du ravalement, descendent dans le trente-deuxième pied. Voyez BOMBARDE, et la table du rapport et de l'étendue des jeux de l'orgue.

PEDALE DE TROMPETTE, jeu d'orgue que les pieds de l'organiste font parler en appuyant sur les touches du clavier de pédale, il ne diffère de la trompette dont il sonne l'unisson des basses et des basses-tailles, qu'en ce qu'il est de plus grosse taille. S'il y a ravalement au clavier de pédale, il descend à l'unisson de la bombarde ou du seize-pié. Voyez la table du rapport et de l'étendue des jeux de l'orgue.

PEDALE DE HUIT ou PEDALES DE HUIT PIES, jeu d'orgue que les pieds de l'organiste font parler en appuyant sur les touches du clavier de pédale. Voyez CLAVIER DE PEDALE. Ce jeu qui est de bois et ouvert par le haut, sonne l'unisson des basses et des basses tailles du bourdon de huit pieds. S'il y a ravalement au clavier de pédale, le ravalement descend dans le seize-pié à l'unisson du bourdon ou de la montre de seize-pié. Voyez la table de l'étendue et du rapport des jeux de l'orgue.

PEDALE DE QUATRE ou DE QUATRE PIES, jeu d'orgue que les pieds de l'organiste font parler en appuyant sur les touches du clavier de pédale. Voyez CLAVIER DE PEDALE. Ce jeu qui est de bois, sonne l'unisson des basses et des basses tailles du prestant ou de la flutte. S'il y a ravalement au clavier de pédale, il descend à l'unisson du bourdon de huit ; comme ce jeu est ouvert par en-haut, on le tourne d'un tourniquet pour l'accorder. Voyez TOURNIQUET, et les fig. 51. et 52. Pl. d'orgue, et la table du rapport et de l'étendue des jeux de l'orgue.

PEDALE DE CLAIRON, jeu d'orgue que les pieds de l'organiste font parler en appuyant sur les touches du clavier de pédale. Ce jeu sonne l'octave au-dessus de la pédale de trompette, et l'unisson des basses et des basses tailles du prestant et du clairon ou de quatre pieds. S'il y a ravalement au clavier de pédale, les tuyaux du ravalement descendent à l'unisson des basses de la trompette, dont ce jeu qui est d'étain et à anche ne diffère qu'en ce qu'il est de plus grosse taille. Voyez la table du rapport et de l'étendue des jeux de l'orgue. (D.)