S. m. putorius, animal quadrupede de même grosseur que la fouine et la martre : sa queue est moins longue que celle de ces animaux, mais il leur ressemble par la forme du corps ; il en diffère au contraire beaucoup par les couleurs du poil. Le tour de la bouche, les côtés du nez, le front, les tempes, la partie qui est entre l'oreille et le coin de la bouche, et le bord de la face intérieure de l'oreille, sont blancs ; tout le reste du corps est noir ou fauve. Cet animal a une très-mauvaise odeur qui lui a fait donner le nom de putais, putorius, dérivé du mot latin putor, puanteur : on l'appelle aussi puant et punaisot. Il ressemble à la fouine par le tempérament, par le naturel et par les habitudes ou les mœurs. Il s'approche des habitations ; il monte sur les toits, se cache dans les granges et les greniers à foin ; il n'en sort que la nuit pour chercher sa proie dans les basse-cours ; il écrase la tête à toutes les volailles, et les emporte une à une. Mais lorsqu'il est entré par un trou qui n'est pas assez grand pour que les volailles puissent y passer, il leur mange la cervelle et emporte les têtes. Il est aussi fort avide de miel, et le cherche dans les ruches. Les putais s'accouplent au printemps ; les mâles se battent sur les toits pour se disputer la femelle ; ensuite ils la quittent et vont passer l'été à la campagne ou dans les bois. La femelle reste dans les habitations jusqu'à ce qu'elle ait mis bas, et n'emmene ses petits que vers le milieu ou vers la fin de l'été : elle en fait trois ou quatre. Les putais passent l'été dans des terriers de lapins, des fentes de rochers ou des troncs d'arbres creux ; ils n'en sortent que la nuit pour chercher les nids des perdrix, des alouettes et des cailles ; ils grimpent sur les arbres pour prendre ceux des autres oiseaux ; ils épient les rats, les taupes, les mulots ; ils entrent dans les trous des lapins : ces animaux ne peuvent pas leur échapper ; une famille de putais suffit pour détruire une garenne. Le cri du putais est plus obscur que celui de la fouine, qui est aigu et assez éclatant ; ils ont tous deux, aussi-bien que la martre et l'écureuil, un grognement d'un ton grave et colere, qu'ils répètent souvent lorsqu'on les irrite. Les chiens ne veulent point manger la chair du putais, à cause de sa mauvaise odeur. Sa peau quoique bonne, est à vil prix, parce qu'elle ne perd jamais entièrement son odeur naturelle. Le putais parait être un animal des pays tempérés : on n'en trouve guère qu'en Europe, depuis l'Italie jusqu'en Pologne. Histoire naturelle génér. et particul. tome VII. Voyez QUADRUPEDE.