La femelle diffère du mâle par ses couleurs ; elle a la tête, la face supérieure du cou et le dos gris, cependant l'origine de chaque plume tire un peu sur le verd d'olive ; cette couleur n'est pas apparente, quand les plumes sont couchées les unes sur les autres ; les plumes du croupion et du dessus de la queue sont d'un verd d'olive tirant sur le jaune : la gorge, la face inférieure du cou, la poitrine, les côtés du corps et les jambes ont une couleur grise claire. Les plumes du ventre et du dessous de la queue sont d'un blanc mêlé d'une légère teinte de jaune ; la face inférieure et le bord des ailes ont une couleur jaune : les neuf premières grandes plumes des ailes sont noirâtres, à l'exception du bord extérieur, qui est d'un jaune verdâtre, et de l'extrémité qui a une couleur cendrée ; les autres ont le côté extérieur et l'extrémité gris, et le côté intérieur noirâtre : les petites plumes des ailes sont d'un verd d'olive tirant sur le jaune, à l'exception de celles du premier rang, dont les intérieures sont grises, et les extérieures ont une couleur noirâtre. Les plumes de la queue sont de même couleur que celles du mâle. Cet oiseau niche dans les buissons.

On donne aussi le nom de verdier à un oiseau connu sous le nom de bruant. Voyez BRUANT.

VERDIER, s. m. (Grammaire et Jurisprudence) viridarius ou virillarius, est un officier préposé pour la conservation des eaux et forêts.

Quelques-uns prétendent que ces sortes d'officiers ont été appelés verdiers, viridarii, quasi viridariorum curae praepositi, les forêts étant les plus beaux vergers de la France.

Mais il est plus vraisemblable qu'ils furent nommés viridarii, soit à cause de la verdure des forêts dont ils avaient la garde, soit parce que pour être reconnus, ils avaient coutume de porter à leurs chapeaux ou chaperons, une petite branche, ou des feuilles de chêne verd.

Il est parlé de ces officiers dans les capitulaires de Louis le Débonnaire et de Lothaire, où il est dit que les rois ont droit de tiers et danger dans les forêts de Normandie, dont la redevance consiste en coupe de bois, glandée, pascage, droit de grurie, et autres émoluments ; et que pour empêcher que l'on ne fraudât ces droits, on a institué des gruyers, verdiers, gardes et autres ; instituti sunt gruarii, virillarii, custodes silvarii aliique quibus silvarum procuratio demandata.

Les verdiers ont aussi été appelés gruyers, segrayers, forestiers, châtelains, maîtres-sergens, maîtres-gardes, et selon l'usage des temps et des lieux : on les appelle encore en quelques endroits verdiers, en d'autres gruyers ; et c'est sous ce nom que l'ordonnance des eaux et forêts les désigne.

Les anciennes ordonnances nomment tous ces officiers également et comme exerçans les mêmes fonctions : quelquefois les gruyers sont nommés les premiers de tous les verdiers.

On les a appelés châtelains, parce que c'étaient ordinairement les châtelains ou concierges des châteaux, qui avaient aussi la garde des forêts et dépendances.

Ils sont aussi appelés maîtres-sergens ou maîtres-gardes, comme étant préposés au-dessus de tous les sergens et gardes des forêts.

Dans les provinces de Normandie, Touraine et Bretagne les verderies ou offices de verdiers, ainsi que ceux des sergens à garde avaient été inféodées par le roi ; mais comme les propriétaires en négligeaient les fonctions, elles ont été supprimées par arrêt du conseil, et lettres-patentes du mois d'Aout 1669.

Suivant une ordonnance de Philippe V. du 2 Juin 1319, les verdiers ou maîtres-sergens faisaient les livraisons de bois aux usagers ; et par une autre ordonnance de Philippe le Bel, du 20 Avril 1309, on voit que les verdiers de Normandie devaient apporter au bailli leur compte et les parties de leurs exploits un mois devant l'échiquier ; et que faute de le faire, ils perdaient leurs gages de ce terme. C'était le vicomte qui devait taxer les amendes, et les verdiers étaient obligés de donner caution aux baillifs pour leur recette, sans quoi elle leur était ôtée.

Dans les autres provinces ils rendaient compte au maître des eaux et forêts des livraisons par eux faites aux usages.

Rogeau, en son indice des droits royaux, a supposé que le verdier était en plus grande charge que les maîtres-sergens et gardes, en quoi il s'est trompé, étant le même office qui a reçu différents noms, selon l'usage de chaque pays. Voyez le tit. ix. de l'ordonnance des eaux et forêts, et le mot GRUYERE. (A)