FRAPPER, (Manufacture en soie) On dit qu'une étoffe est frappée, lorsqu'elle est bien travaillée, et qu'elle n'est ourdie ni trop serré ni trop lâche.

FRAPPER UNE MANOEUVRE, (Marine) c'est attacher une manœuvre à quelque partie du vaisseau, ou à une autre manœuvre. Frapper se dit pour les manœuvres dormantes, ou pour des cordes qui doivent être attachées à demeure ; car on dit amarrer, pour celles qu'on doit détacher souvent. Le dormant du bras de hunier de misene est frappé sur l'étai du grand hunier ; frapper une poulie, c'est l'attacher à sa place. (Z)

* FRAPPER EPINGLES, terme d'Epinglier. C'est en former la tête : ce qui se fait en frappant d'un coup de marteau pendant que le fil de laiton est tenu assujetti dans un étau.

La tête de l'épingle est faite du même fil de laiton, et de la même grosseur que l'épingle, à l'exception que le laiton qui sert à la tête, a été tourné, et pour ainsi dire cordé par le moyen d'une machine qui fait le même effet que la roue des Cordiers par rapport à la filasse. Voyez EPINGLE.

FRAPPER LE DRAP, (Manufacture en laine) voyez l'article LAINE, et l'article FRAPPER, (Rubanier.)

FRAPPER CARREAU, terme d'ancien Monnoyage ; c'était battre le carreau sur le tas ou enclume, pour lui donner l'épaisseur que devait avoir le flanc. Voyez CARREAU, MONNOYE AU MARTEAU.

* FRAPPER, (Rubanier) c'est approcher et serrer par l'action du battant le coup de navette qui vient d'être lancé, ce qui forme la liaison de la trame avec la chaîne ; il faut que l'ouvrier ait soin de ne lâcher le pas qu'après qu'il a frappé. Cette précaution est si nécessaire pour la perfection de l'ouvrage, que les connaisseurs s'aperçoivent lorsqu'elle a été négligée.

L'ouvrage pour avoir la perfection ou la fermeté qui lui est essentielle, a besoin quelquefois d'être frappé avec plus de force ; voici comme la chose s'exécute : pour frapper fort, il ne s'agit que de descendre la corde du bandage plus bas sur les aspes du battant, ce qui en augmente le poids, puisque le point d'appui de cette corde se trouvant plus près de l'ouvrage, et raccourcissant par-là la partie du battant, la force du tirage doit en augmenter ; on peut encore charger le battant en entortillant la corde plusieurs fois à l'entour du bandoire, ce qui produit le même effet. Le frappé dépend encore de l'habileté des ouvriers, puisqu'on en trouve qui (montant sur les mêmes métiers où d'autres travailloient) sont obligés de décharger le battant, qui malgré ce soulagement, ne laissent pas de faire paraitre leur ouvrage plus frappé que celui des autres ; il n'est donc pas toujours nécessaire que le battant soit fort chargé pour frapper suffisamment ; l'ouvrage même se fait toujours plus beau étant frappé à-propos à coups legers, que lorsqu'il est assommé par la force du battant ; plus on trame fin, plus il faut frapper fort. Voyez TRAMER.

FRAPPER, terme de Tisserands, et autres ouvriers qui travaillent de la navette, qui signifie battre et serrer sur le métier la trame d'une toile, etc.

L'instrument avec lequel on bat la trame s'appelle chasse, et c'est l'endroit où est attaché le rot ou peigne à travers duquel les fils de la chaîne sont passés : on ne frappe la trame qu'après avoir lancé la navette à-travers les fils de la chaîne qui se haussent et se baissent par le moyen des marches du métier.

La manière de frapper est de ramener à plusieurs reprises la chasse qui est mobile, jusqu'à la trame, toutes les fois qu'on a lancé la navette de droite à gauche, ou de gauche à droite.