L'usage des colliers chez les Grecs et chez les Romains, est de la première antiquité : on en mettait au coup des déesses ; les femmes en portaient en ornement ; on en offrait aux dieux ; c'était une récompense militaire, il y en avait d'or, d'argent, de pierreries, les peuples de la Grande-Bretagne en portaient d'ivoire ; on en mettait aux esclaves avec une inscription, pour qu'on les arrêtât s'ils s'enfuyaient.

Nos marchandes de mode donnent le nom de collier, à un autre ornement de cou, composé quelquefois d'un seul ruban, ou d'un tissu de crin garni de ruban, de blonde, de souci d'hanneton, etc. Tout collier, comme les autres pièces d'une parure, doit lui être assorti par la façon et par la matière. Les colliers ont des noms dépendants de leurs formes, et le moindre changement dans la forme suffit pour changer le nom. Ainsi il y a le

Collier à la dauphine ; c'est un tour de cou noué par-derrière avec un ruban, garni par-devant d'un nœud de ruban à quatre, d'un demi-cercle attaché sous le menton, et de deux pendants, dont deux bouts s'attachent autour, à côté de ceux du demi-cercle, et les deux autres tombent dans la gorge en se croisant au-dessous de ce demi-cercle. Ces colliers sont de blonde, de ruban, de guirlande, etc.

Le collier en esclavage ; il est composé d'un tour de cou et de deux ronds par-devant, l'un au-dessus de l'autre, qui tombent et couvrent la gorge en partie : au milieu de ces ronds sur le tour du cou, est un nœud à quatre.

Le collier d'homme, est un ruban noir et sans façon ni pli, noué quelquefois d'un nœud à quatre sous le menton, quelquefois d'un nœud simple, les pendants retombant et se cachant dans la chemise : ce qu'on nomme alors collier à béquille.

Le collier d'homme aux amours, est un ruban noir noué par-derrière aux deux coins de la bourse, orné d'une rose simple, dont les deux bouts découpés sont froncés à un doigt de leur extrémité, et forment une feuille de la rose simple.

Le collier d'un seul rang, est un tour de cou à l'usage des dames, composé de ruban bouillonné, et en chou, et orné sur le devant d'un nœud à quatre. Voilà un échantillon de la folie de nos modes.

COLLIER, (Histoire moderne) cet ornement, dans le sens que nous lui donnons ici, ne sert que pour les ordres militaires, auxquels on l'accorde comme une marque de distinction et de l'honneur qu'ils ont d'être admis dans leur ordre. C'est souvent une chaîne d'or émaillée avec plusieurs chiffres, au bout de laquelle pend une croix ou une autre marque de leur ordre.

Le collier de l'ordre de la jarretière consiste en plusieurs S S entremêlées de roses émaillées de rouge, sur une jarretière bleue, au bout de laquelle pend un S. Georges. Voyez JARRETIERE.

Le collier du saint-Esprit est composé de trophées d'armes espacées de fleurs-de-lys d'or cantonnées de flammes et de la lettre H couronnée, parce que c'est la lettre initiale du nom de Henri III. instituteur de cet ordre ; et au bas une croix à huit pointes, sur laquelle est une colombe ou saint-Esprit. Voyez ORDRE DU SAINT-ESPRIT.

Le collier de l'ordre de S. Michel est formé par des coquilles d'or, liées d'aiguillettes de soie à bouts ferrés d'or. Le roi François I. changea ces aiguillettes en cordelières ou chaînettes d'or : au bas de ce collier est représenté l'archange S. Michel.

Maximilien a été le premier empereur qui ait mis un collier d'ordre autour de ses armes, étant devenu chef de celui de la taison : usage que pratiquent maintenant ceux qui sont décorés de quelqu'ordre de chevalerie, à l'exception des prélats commandeurs dans l'ordre du S. Esprit, qui ne mettent autour de leurs armes qu'un cordon ou ruban bleu d'où pend la croix de l'ordre, et n'arborent pas la marque de l'ordre de S. Michel ; aussi ne prennent-ils pas le titre de commandeurs des ordres du Roi, au lieu que les chevaliers se qualifient du titre de chevaliers des ordres du Roi.

Ordre du collier. Chevaliers du collier ou de S. Marc, ou de la médaille ; ordre de chevalerie dans la république de Venise. Mais ces chevaliers n'ont point d'habit particulier ; et comme c'est le doge et le sénat qui le confèrent, ils portent seulement par distinction la chaîne que le doge leur a donnée : elle leur pend au cou, et se trouve terminée par une médaille où est représenté le lion volant de la république, qu'ils ont tiré du symbole de l'évangéliste S. Marc, qu'ils ont pris pour patron. (G) (a)

COLLIER D'ETAI, (Marine) c'est un bout de grosse corde semblable à l'étai. L'usage du collier d'étai est d'embrasser le haut de l'étrave, et d'aller se joindre au grand étai, où il est tenu par une ride. (Z)

COLLIERS DE DEFENSE, (Marine) ce sont plusieurs cordes tortillées en rond comme un collier qu'on a à l'avant, et sur le côté des chaloupes, ou autres petits bâtiments, pour leur servir de défense et les garantir du choc contre les autres bâtiments. Voyez Planche XVI. Marine, fig. 3. lett. r, et fig. 4. lett. n, o, r. (Z)

COLLIER DU TON, (Marine) collier de chouquet, c'est un lien de fer fait en demi-cercle, qui conjointement avec le ton et le chouquet, sert à tenir les mâts de perroquet et de hune : quelquefois ce lien est fait d'une pièce de bois ; alors on lui donne d'épaisseur de haut em-bas, les trois cinquiemes de l'épaisseur du chouquet. (Z)

COLLIER de bœuf, (Bouc.) morceau qui contient le premier et le second travers avec la joue.

COLLIER de cheval, (Bourrel. et Sell.) harnais de bois couvert de cuir et rembourré, qu'on met au cou des chevaux de tirage, afin que les cordes des traits qui s'y attachent, ne les blessent point. Voyez la fig. 1. du Bourrelier.

COLLIER A LA REINE, terme de Bourserie ; c'est un collier de fer couvert de velours, qui embrasse le cou des enfants. Il est garni d'une branche de fer et couverte, qui descend sous le menton, et vient se fixer sur le bord de leur corps : ce collier leur tient la tête droite.

COLLIER, (Pêche) c'est ainsi qu'on appelle sur les rivières, la corde qui part du bout du filet appelé verveux, et qu'on attache à l'extrémité d'un pieu qui, enfoncé dans la vase, tient cette partie du verveux au fond de la rivière. Ainsi pour placer un verveux on a deux pieux, l'un pour la tête, l'autre pour la queue. Voyez VERVEUX. On supplée quelquefois au pieu de la queue et au collier par le poids d'une pierre.

COLLIER de limier ou BOTTE, (Vénerie) c'est l'attache de cuir qu'on lui passe au cou, quand on le mène au bois.