Eunuque est un mot grec, qui signifie proprement celui à qui les testicules ont été coupés, détruits : les Latins l'appellent castratus, spado.

Comme celui d'eunuque est particulièrement employé pour signifier un homme châtré, ainsi qu'il vient d'être dit, c'est sous cette acception qu'il Ve faire la matière de cet article ; et pour ne rien laisser à désirer, elle sera tirée pour la plus grande partie de l'Histoire naturelle de M. de Buffon, tome IVe de l'édition in -12.

La castration, ainsi que l'infibulation, ne peuvent avoir d'autre origine que la jalousie, dit cet illustre auteur ; ces opérations barbares et ridicules ont été imaginées par des esprits noirs et fanatiques, qui, par une basse envie contre le genre-humain, ont dicté des lois tristes et cruelles où la privation fait la vertu, et la mutilation le mérite.

Les Valésiens, hérétiques arabes, faisaient un acte de religion, non-seulement de se châtrer eux-mêmes, d'après Origène, mais encore de traiter de la même façon, de gré ou de force, tous ceux qu'ils rencontraient. Epiphan. haeres. lviij.

On ne peut rien imaginer de bizarre et de ridicule sur ce sujet que les hommes n'aient mis en pratique, ou par passion ou par superstition. La castration est aussi devenue un moyen de punition pour certains crimes ; c'était la peine de l'adultère chez les Egyptiens.

L'usage de cette opération est fort ancien, et généralement répandu. Il y avait beaucoup d'eunuques chez les Romains. Aujourd'hui dans toute l'Asie et dans une partie de l'Afrique, on se sert de ces hommes mutilés pour garder les femmes. En Italie cette opération infâme et cruelle n'a pour objet que la perfection d'un vain talent. Les Hottentots coupent un testicule à leurs enfants, dans l'idée que ce retranchement les rend plus legers à la course. Dans d'autres pays les pauvres mutilent leurs enfants pour éteindre leur postérité, et afin que ces enfants ne se trouvent pas un jour dans la misere et dans l'affliction où se trouvent leurs parents, lorsqu'ils n'ont pas de pain à leur donner.

Il y a plusieurs espèces de castrations. Ceux qui n'ont en vue que la perfection de la voix, se contentent de couper les deux testicules ; mais ceux qui sont animés par la défiance qu'inspire la jalousie, ne croiraient pas leurs femmes en sûreté si elles étaient gardées par des eunuques de cette espèce : ils ne veulent que ceux auxquels on a retranché toutes les parties extérieures de la génération.

L'amputation n'est pas le seul moyen dont on se soit servi : autrefois on empêchait l'accroissement des testicules sans aucune incision ; l'on baignait les enfants dans l'eau chaude et dans des décoctions de plantes ; ensuite on pressait et on froissait les testicules avec les doigts, assez longtemps pour en meurtrir toute la substance ; et on en détruisait ainsi l'organisation. D'autres étaient dans l'usage de les comprimer avec un instrument : on prétend que ce dernier moyen de priver de la virilité ne fait courir aucun risque pour la vie.

L'amputation des testicules n'est pas fort dangereuse, on la peut faire à tout âge ; cependant on préfère le temps de l'enfance. Mais l'amputation entière des parties extérieures de la génération est le plus souvent mortelle, si on la fait après l'âge de quinze ans : et en choisissant l'âge le plus favorable, qui est depuis sept ans jusqu'à dix, il y a toujours du danger. La difficulté que l'on trouve de sauver ces sortes d'eunuques dans l'opération, les rend bien plus chers que les autres : Tavernier dit que les premiers coutent cinq ou six fois plus en Turquie et en Perse. Chardin observe que l'amputation totale est toujours accompagnée de la plus vive douleur ; qu'on la fait assez surement sur les jeunes gens, mais qu'elle est très-dangereuse, passé l'âge de 15 ans ; qu'il en échappe à peine un quart ; et qu'il faut six semaines pour guérir la playe. Pietro della Valle dit au contraire, que ceux à qui on fait cette opération en Perse, pour punition du viol et d'autres crimes du même genre, en guérissent fort heureusement, quoique avancés en âge ; et qu'on n'applique que des cendres sur la plaie : nous ne savons pas si ceux qui subissaient autrefois la même peine en Egypte, comme le rapporte Diodore de Sicile, s'en tiraient aussi heureusement : selon Thévenot, il périt toujours un grand nombre de negres, que les Turcs soumettent à cette opération, quoiqu'ils prennent des enfants de huit ou dix ans.

Outre ces eunuques negres, il y a d'autres eunuques à Constantinople, dans toute la Turquie, en Perse, etc. qui viennent pour la plupart du royaume de Golconde, de la presqu'île en deçà du Gange, des royaumes d'Assan, d'Aracan, de Pégu, et de Malabar, où le teint est gris ; du golfe de Bengale, où ils sont de couleur olivâtre : il y en a de blancs de Géorgie et de Circassie, mais en petit nombre. Tavernier dit, qu'étant au royaume de Golconde en 1657, on y fit jusqu'à vingt-deux mille eunuques. Les noirs viennent d'Afrique, principalement d'Ethiopie ; ceux-ci sont d'autant plus recherchés et plus chers, qu'ils sont plus horribles : on veut qu'ils aient le nez fort plat, le regard affreux, les lèvres fort grandes et fort grosses, et surtout les dents noires et écartées les unes des autres. Ces peuples ont communément les dents belles ; mais ce serait un défaut pour un eunuque noir, qui doit être un monstre des plus hideux.

Les eunuques auxquels on n'a laissé que les testicules, ne laissent pas de sentir de l'irritation dans ce qui leur reste, et d'en avoir le signe extérieur, même plus fréquemment que les autres hommes : cette partie qui leur a été laissée n'a cependant pris qu'un très-petit accroissement, si la castration leur a été faite dès l'enfance ; car elle demeure à-peu-près dans le même état où elle était avant l'opération, Un eunuque fait à l'âge sept ans, est, à cet égard, à vingt ans, comme un enfant de sept ans : ceux au contraire, qui n'ont subi l'opération que dans le temps de la puberté, ou un peu plus tard, sont à-peu-près comme les autres hommes.

" Il y a des rapports singuliers entre les parties de la génération et celles de la gorge, continue M. de Buffon ; les eunuques n'ont point de barbe ; leur voix, quoique forte et perçante, n'est jamais d'un ton grave ; la correspondance qu'ont certaines parties du corps humain, avec d'autres fort éloignées et fort différentes, et qui est ici si marquée, pourrait s'observer bien plus généralement ; mais on ne fait point assez d'attention aux effets, lorsqu'on ne soupçonne pas qu'elles en peuvent être les causes : c'est sans-doute par cette raison qu'on n'a jamais songé à examiner avec soin ces correspondances dans le corps humain, sur lesquelles cependant roule une grande partie du jeu de la machine animale : il y a dans les femmes une grande correspondance entre la matrice, les mammelles, et la tête ; combien n'en trouverait-on pas d'autres, si les grands médecins tournaient leurs vues de ce côté-là ? Il me parait que cela serait plus utîle que la nomenclature de l'Anatomie ".

Les Médecins n'ont pas autant négligé l'observation de ces rapports, que M. de Buffon semble le penser ici. Ceux qui sont versés dans la Médecine savent que cette observation est au contraire une de celles qui les a le plus occupés de tous les temps dès le siècle d'Hippocrate ; mais les souhaits de M. de Buffon, à cet égard, fussent-ils absolument fondés, nous pourrions dès-à présent les regarder comme accomplis. Nous avons des ouvrages modernes qui ont précisément pour objet ces correspondances entre différentes parties du corps humain, ou dans lesquels il en est traité par occasion ; on peut citer comme une production du premier genre le Specimen novi Medicinae conspectus, à Paris, chez Guérin ; et la thèse de M. Bordeu, médecin de l'université de Montpellier, docteur-régent de la faculté de Médecine de Paris, dans laquelle il se propose d'examiner an omnes corporis partes digestioni opitulentur, 1752. et y conclut pour l'affirmative. Un ouvrage du second genre, est une autre thèse de ce dernier, en forme de dissertation sur la question utrum Aquittaniae minerales aquae morbis chronicis ? 1754, où l'on trouve d'excellentes choses, particulièrement sur les correspondances dont il s'agit.

" On observera, dit M. de Buffon en finissant sur la matière dont il s'agit, que cette correspondance entre la voix et les parties de la génération, se reconnait non-seulement dans les eunuques, mais aussi dans les autres hommes, et même dans les femmes ; la voix change dans les hommes à l'âge de puberté, et les femmes qui ont la voix forte sont soupçonnées d'avoir plus de penchant à l'amour ".

C'est ainsi que le grand physicien qui vient de nous occuper se borne à donner l'histoire des faits, lorsque les causes paraissent cachées : cette conduite est sans-doute bien imitable pour tous ceux qui écrivent en ce genre.

Mais la réserve que l'on doit avoir à entreprendre de rendre raison des phénomènes singuliers que présente la nature, doit-elle être tellement générale qu'elle tienne toujours l'imagination enchainée ? La faiblesse de la vue n'est pas une raison pour ne point faire usage de ses yeux ; lors même qu'on est réduit à marcher à tâtons, on arrive quelquefois à son but. Ainsi il semble qu'il doive être permis de tenter des explications : quelque peu d'espérance qu'on ait de le faire avec succès, il suffit de n'en être pas absolument privé, et qu'il puisse être utîle de réussir ; ce qui a lieu, ce semble, lorsqu'on donne pour fondement aux explications des principes reçus, qu'elles ne sont que des conséquences qu'on en tire, et qu'on peut faire une application avantageuse de ces conséquences. C'est dans cette idée que l'on croit être autorisé à proposer ici un sentiment sur la cause du changement qui survient à la voix des enfants mâles, dès qu'ils atteignent l'âge de puberté, et par conséquent sur la raison pour laquelle les femmes et les eunuques n'éprouvent point ce changement.

Ce sentiment a pour base l'opinion de M. Ferrein sur le mécanisme de la voix. Ce célèbre anatomiste l'attribue, comme on sait, aux vibrations des bords de la glotte, semblables à celles qui s'observent dans les instruments à cordes : ce sentiment est admis par plusieurs physiologistes, et a droit de figurer en effet parmi les hypothèses ingénieuses et plausibles ou au moins soutenables.

Il en est, selon ce système, des bords de la glotte, que l'auteur appelle rubans, parce que ceux-là sont comme des cordes plates ; il en est de ces bords comme des cordes dans les instruments, où elles sont les moyens du son : puisque ces rubans produisent des sons plus hauts ou plus bas, à proportion qu'ils sont plus ou moins tendus par les organes propres à cet effet, qu'ils sont par conséquent susceptibles de vibrations plus ou moins nombreuses. Ces sons doivent aussi être aigus ou graves, tout étant égal, à proportion que ces rubans sont gros ou grêles, de même que les instruments à cordes produisent des sont aigus ou graves, selon la différente grosseur des cordes dont ils sont montés.

Cela supposé, nous considérerons, 1°. que le fluide séminal qui est préparé dans les testicules à l'âge de puberté, n'est pas destiné seulement à servir pour la génération, hors de l'individu qui le fournit, mais qu'il a aussi une très-grande utilité, entant qu'il est repompé de ses réservoirs par les vaisseaux absorbans, et que porté dans la masse des humeurs, il s'unit à celle avec laquelle il a le plus d'analogie, qui est sans-doute la lymphe nourricière, à en juger par les effets simultanés ; qu'il donne à cette lymphe, que l'on pourrait plutôt appeler l'essence des humeurs, la propriété de fournir à l'entretien, à la réparation des éléments du corps, de ses fibres premières, d'une manière plus solide, en fournissant des molécules plus denses que celles qu'elles remplacent. 2°. Que ce fluide rend ainsi la texture de toutes les parties plus forte, plus compacte ; ce qui établit dès-lors la différence de constitution entre les deux sexes. 3°. Que cette augmentation de forces dans les fibres qui composent le corps des mâles, est une cause surajoutée à celle qui produit l'augmentation de forces commune aux deux sexes, entant que celle-ci n'est que l'effet du simple accroissement, par laquelle cause surajoutée se forme une sorte de rigidité dans les fibres des hommes en puberté, qui leur devient propre. 4°. Que c'est cette rigidité, tout étant égal, qui rend les hommes plus robustes, plus vigoureux en général que les femmes, plus susceptibles qu'elles de supporter la fatigue, la violence même des exercices, des travaux du corps, etc. Ne s'ensuit-il pas de-là que cette rigidité s'établissant proportionnément dans toutes les parties du corps, dans l'état naturel, ne doit rendre nulle part les changements qui s'ensuivent, aussi sensibles que dans les organes dont la moindre altération fait apercevoir plus aisément que dans les autres, une différence marquée dans l'exercice de leurs fonctions ? ces organes sont, sans contredit, les bords de la glotte, relativement aux modifications des sons qu'ils ont la faculté de produire par leurs vibrations causées par le frottement des colonnes ou filets d'air qui agissent comme un archet, in modum plectri, sur ces bords membraneux et flexibles : ceux-ci devenus plus épais, plus forts, par la cause surajoutée qui est commune à tous les organes dans les mâles, c'est-à-dire l'addition du fluide séminal à la lymphe nourricière, doivent être ébranlés plus difficilement, et n'être susceptibles, caeteris paribus, que d'un moindre nombre de vibrations, mais plus étendues : par conséquent les sons qu'elles produisent doivent être moins aigus, et ensuite devenir graves de plus en plus, en raison inverse de l'augmentation d'épaisseur et de rigidité dans les fibres qui composent les cordes vocales : ce qu'il fallait établir pour l'explication dont il s'agit. Delà s'ensuit celle de tout ce qui a rapport au phénomène principal, qui est le changement de la voix, dans le temps où la semence commence à se séparer dans les testicules.

On se rend aisément raison de ce que les eunuques n'éprouvent pas ce changement à cet âge ; ils suivent, à tous égards, le sort des femmes : le corps de ceux-là, comme de celles-ci, ne se fortifie que par la cause unique de l'accroissement qui leur est commune ; ils restent par conséquent débiles, faibles comme elles ; avec une voix grêle, comme elles, ils sont privés, comme elles, de la marque ostensive de virilité, qui est la barbe, pour l'accroissement de laquelle il faut apparemment un fluide nourricier plus plastique, tel que celui qui est préparé dans le corps des mâles, en un plus grand degré de force systaltique dans les solides en général ; force qui produit cet effet au menton et d'autres proportionnés, dans toutes les parties du corps, tels qu'une plus grande vigueur dans les muscles, plus d'activité dans les organes des secrétions, etc.

Ces conjectures sur les causes du défaut de barbe, semblent d'autant plus fondées, que l'on voit les hommes d'un tempérament délicat et comme féminin, n'avoir presque point ou très-peu de cette sorte de poil ; et au contraire, les femmes vigoureuses et robustes avoir au menton, sur la lèvre supérieure sur tout, des poils assez longs et assez forts pour qu'on puisse leur donner aussi le nom de barbe ; car on doit observer, à ce sujet, que toutes les femmes ont du poil sur ces parties du visage, comme sur plusieurs autres parties du corps ; mais que ce poil est ordinairement follet et peu sensible, surtout aux blondes ; que les hommes ont aussi du poil sur presque toutes les parties du corps, mais plus fort, tout étant égal, que celui des femmes ; qu'il en est cependant de celles-ci qui sont plus velues que certains hommes, dont il en est qui ont très-peu de poil, les eunuques surtout, à proportion qu'ils sont d'un tempérament plus délicat, plus efféminé, et vice versâ. C'est de cette observation qu'est né le proverbe, vir pilosus et fortis et luxuriosus : voilà par conséquent encore une sorte de correspondance entre les poils et les parties de la génération ; d'où on peut tirer une conséquence avantageuse à l'explication donnée : d'où on est toujours plus en droit de conclure que la différente complexion semble faire toute la différence dans les deux sexes ; et que la complexion plus forte dans les hommes dépend principalement du recrément séminal. Mais sur toutes ces particularités, voyez POIL.

Nous finirons ces recherches sur la nature de la cause qui vient d'être établie, concernant les suites de la séparation de la liqueur spermatique, à l'égard de la voix surtout, en appuyant la théorie qui a été donnée de ces effets, par les observations suivantes. Les adultes à qui les testicules ont été emportés, par accident ou de toute autre manière, deviennent efféminés, perdent peu-à-peu les forces du corps, la barbe ; en un mot leur tempérament dégénere entièrement : mais le changement est surtout sensible par rapport à la voix, qui de mâle, de grave qu'elle était, devient grêle, aiguë, comme celle des femmes. Boerhaave, Comment. in propr. instit. §. 658. fait mention d'un soldat qui avait éprouvé tous ces effets, après avoir perdu les testicules par un coup de feu. Les jeunes gens qui contractent la criminelle habitude d'abuser d'eux-mêmes par la mastupration : ou qui se livrent trop tôt et immodérément à l'exercice vénérien, en s'énervant par ces excès d'évacuation de semence dont ils frustrent la masse des humeurs, perdent souvent la voix, ou au moins discontinuent de la prendre grave, et si elle n'avait pas encore eu le temps de devenir telle, elle reste grêle et aiguë comme celle des femmes, plus longtemps qu'il n'est naturel ; ce qui ne se répare quelquefois jamais bien, si la cause de ce désordre est devenue habituelle, parce que toutes les autres parties du corps restent faibles à proportion, etc. Voyez MASTUPRATION.

Les grandes maladies, qui causent un amaigrissement considérable, qui jettent dans le marasme, produisent aussi des changements dans la voix, la rendent aiguë, grêle, dans ceux-mêmes qui l'avaient le plus grave ; changement qu'il faut bien distinguer, et qui est réellement bien différent de la faiblesse de la voix, qui est aussi très-souvent un autre effet des mêmes causes alléguées. Ces changements du ton habituel de la voix, qui viennent d'être rapportés, ne pouvant être attribués qu'au défaut de réparation dans les parties solides, dans les fibres en général, et en particulier dans celles qui composent les bords de la glotte, dans lesquels la diminution de volume est proportionnée à celle qui se fait dans toutes les autres parties, ne laissent, ce semble, presqu'aucun doute sur la vérité de l'explication que l'on vient de proposer, qui parait d'ailleurs être susceptible de quelque utilité, sans aucun inconvénient dans la pratique médicinale, par les conséquences ultérieures qu'elle peut fournir, concernant les différents effets des mêmes maladies comparées dans les deux sexes, dans les mâles enfants et adultes, dans les eunuques, concernant la disposition à certaines maladies, qui se trouve plus dans un de ces états que dans un autre : on se bornera ici à en citer un exemple, d'où on peut tirer la conséquence pour bien d'autres. Selon Pison, tome II. page 384. les eunuques et les femmes ne sont pas sujets à la goutte, non plus que les jeunes gens, avant de s'être livrés à l'exercice vénérien. En effet, les observations contraires sont très-rares, etc. Voyez SEMENCE, VOIX, UTTEUTTE. (d)

EUNUQUES, eunuchi, s. m. pl. (Histoire ecclésiastique) est aussi le nom qu'on donnait à une secte d'hérétiques qui avaient la manie de se mutiler, non-seulement eux-mêmes et ceux qui adhéraient à leurs sentiments, mais encore tous ceux qui tombaient entre leurs mains.

Quelques-uns croient que le zèle inconsidéré d'Origène donna occasion à cette secte. Il est probable aussi qu'une fausse idée de la perfection chrétienne, prise d'un texte de S. Matthieu mal entendu, contribua à accréditer cette extravagance. On donna aussi à ces hérétiques le nom de Valésiens. Voyez VALESIENS. Chambers. (G)