MOTTE, (Fayanc. Pot.) masse de terre épluchée, marchée et prête à être mise sur le tour pour y prendre la forme d'un vaisseau.

MOTTE A BRULER, terme de Tanneur, c'est une espèce de pain rond et plat, qu'on fabrique avec du tanné qu'on foule avec les pieds dans un moule.

Le petit peuple et les pauvres se servent de mottes pour faire du feu, parce qu'elles se vendent à bon marché et qu'elles conservent longtemps la chaleur lorsqu'elles sont embrasées.

MOTTE, terme de Chasse et de Fauconnerie, prendre motte, se dit d'un oiseau qui, au lieu de se percher sur un arbre, se pose à terre.

MOTTE, (Géographie) nom par lequel les François désignent une petite élévation, et qu'ils ont ensuite étendu à des villes, bourgs, châteaux, villages ou maisons de campagne situés sur quelque éminence.

Je ne parlerai cependant que de la seule ville nommée la Motte en Lorraine, dans le bailliage de Bassigny, aux frontières de la Champagne, et à une lieue de la Meuse. Cette ville passait pour une place imprenable par sa situation au haut d'un rocher escarpé. Le cardinal Mazarin la fit assiéger par Magalotti son neveu, et ensuite par M. de Villeroi, qui contraignit finalement le gouverneur de la place à se rendre en 1644. La capitulation portait, qu'elle ne serait rasée, ni démantelée ; mais cet article ne fut point observé. On rasa la Motte de fond en comble ; on ruina plusieurs particuliers innocens par cette indigne action ; et la reine-mère flétrit sa mémoire en violant la parole donnée. Voyez les mémoires de Beauveau. (D.J.)