ECLUSE A TAMBOUR, est celle qui s'emplit et se vide par le moyen de deux canaux voutés, creusés dans les jouilleres des portes, dont l'entrée, qui est peu au-dessus de chacune, s'ouvre et se ferme par le moyen d'une vanne à coulisse, comme celle du canal de Briare.

ECLUSE A VANNES, celle qui s'emplit et se vide par le moyen de vannes à coulisse pratiquées dans l'assemblage même des portes, comme celles de Strasbourg et de Meaux.

ECLUSE QUARREE, celle dont les portes d'un seul ventail se ferment carrément, comme les écluses de la rivière de Seine à Nogent et à Pont, et celles de la rivière d'Ourque. Voyez CANAL et DIGUE. (P)

* ECLUSE, (Pêche) c'est ainsi qu'on nomme dans l'île d'Oleron, les pêcheries appelées par les pêcheurs du canal, parcs de pierre ; elles sont bâties de pierres seches, sans mortier ni ciment : les murailles en sont épaisses et larges ; elles ont du côté de la mer sept à huit pieds de hauteur : elles sont moins fortes et moins hautes, à mesure qu'elles approchent de la terre : les pêcheurs n'y prendraient pas un poisson, si elles étaient construites selon les ordonnances. L'exposition de la côte et la violence de la marée, font qu'elles sont toutes au moins à quatre cent brasses du passage ordinaire des vaisseaux. Si l'on a l'attention de les arrêter-là, elles ne gêneront point la navigation ; les bâtiments qui aborderaient à cette côte, seraient en pièces avant que d'atteindre aux écluses. Il serait à souhaiter qu'elles fussent multipliées, et que la côte en fût couverte ; elles formeraient une digue qui romprait la brise et les lames qui rongent sans cesse le terrain, et minent peu-à-peu l'ile. Ces pêcheries ont différentes figures ; les unes sont carrées, d'autres arrondies ; il y en a d'ovales et d'irrégulières : il y en a qui n'ont qu'un de ces égouts, que les pêcheurs appellent passes, gorres ou bouchots ; d'autres en ont deux, et même trois : on y place des bourgnes et bourgnons, où sont arrêtés les poissons, gros et petits. On appelle bourgnes, ces tonnes, baches ou gonnatres que les pêcheurs de la baie du Mont-Saint-Michel mettent au fond de leurs pêcheries. On appelle bourgnons, les paniers, nasses et baschons qui retiennent par la petitesse des intervalles de leurs claies, tout ce qui s'échappe des bourgnes. Le poisson reste à sec dans les bourgnons, quand la mer est retirée. Le bourgnon est soutenu par un clayonnage bas et petit, de dix-huit pouces de hauteur. S'il est bon de conserver les écluses, il est encore mieux de supprimer les bourgnes et bourgnons. Les écluses sont d'autant moins nuisibles aux côtes de l'ile, que ces côtes sont ferrées et sur fond de roche, où le frai se forme rarement, et où le poisson du premier âge ne séjourne guère. Les écluses qui sont carrées, ont leurs gorres ou passes placées aux angles. Ces passes ont deux à trois pieds de large ; c'est toute la hauteur du mur, et une claie de bois les ferme. Les murs sont exactement contigus aux bourgnes. Ces bourgnes sont enlacées d'un clayonnage qui traverse par le haut l'ouverture de la passe : or pour rendre la pêche et plus sure et plus facile, on élève en-dedans de l'écluse un petit mur appelé les bras de l'écluse ; il est de pierre seche, et Ve en se rétrécissant à mesure qu'il s'avance vers l'ouverture de la bourgne : c'est ainsi que le poisson y est conduit, et y reste quand la marée se retire. Les temps orageux sont les plus favorables pour la pêche des écluses, le poisson allant toujours contre le vent, et le vent le plus favorable étant celui qui souffle de terre vers la pêcherie. Pendant les mortes-eaux on ne prend rien ; les pêcheries ne découvrent point en été et dans les grandes chaleurs, le gain ne vaudrait pas la peine.

ECLUSE ou SLUIS, (Géographie moderne) ville du comté de Flandres, aux Pays-bas hollandais. Long. 20. 54. lat. 51. 18.

Il y a une autre ville du même nom dans la Flandre walonne.