S. m. (Ant. Grecq.) nom que les Grecs modernes donnent à la prison publique de Misistra : c'est la même prison où le roi Agis finit malheureusement ses jours. Ces sortes de lieux changent peu d'usage, surtout quand ils sont près d'un tribunal souverain, comme celui-ci l'était autrefois des Nomophylaces, et comme on dit qu'il l'est encore aujourd'hui du Mula. Quoique ce soit un réduit effroyable, il n'y en a point de plus renommé chez les auteurs. Strabon rapporte qu'il s'appelait caeades, et pour nous figurer un cachot, il le représente comme une caverne. Dion, Chrysostome, Eustathius, Suidas, et plusieurs autres en ont parlé ; mais aussi c'était la prison de Sparte. Plutarque m'attendrit sans cesse, quand je relis dans sa vie d'Agis, de quelle façon ce jeune roi et les deux princesses Archidamia et Agésistrata moururent dans cette petite prison. Elle est située près de la rue du grand Bazar, cette fameuse rue qu'on appelait autrefois Aphétaïs, et qu'Ulysse contribua tant à rendre célèbre, quand elle lui servit de carrière, pour disputer à la course, la possession de Pénélope contre ses rivaux. Icarius, père de cette belle lacédémonienne, voyant plusieurs amants qui la recherchaient, incertain du choix, leur proposa des jeux de course dans ce même lieu, et promit Pénélope pour prix de la victoire qu'Ulysse eut la gloire de remporter. En reconnaissance de cet avantage, il consacra dans Sparte trois temples à Pallas, sous le nom de Céleuthée. (D.J.)