Quoiqu' Aulugelle semble avancer comme une chose générale, que la couronne navale était ornée de figures de proues de vaisseaux, cependant Juste Lipse distingue deux sortes de couronnes navales ; l'une simple, l'autre garnie d'éperons de navires.

Selon lui, la première se donnait communément aux moindres soldats ; la seconde beaucoup plus glorieuse, ne se donnait qu'aux généraux, ou amiraux, qui avaient remporté quelque victoire navale considérable. Chambers. (G)

NAVALE, (Géographie ancienne) ce mot latin peut avoir beaucoup de significations différentes : il peut signifier un port, un havre, quelquefois le lieu du port où l'on construit les vaisseaux, comme à Venise ; ou le bassin où ils sont conservés et entretenus, comme au Havre-de-Grace ; mais ce n'est point là le principal usage de ce mot. Il y avait des villes qui étaient assez importantes pour avoir un commerce maritime, et qui néanmoins n'étaient pas situées assez près de la mer pour faire un port. En ce cas on en choisissait un le plus près et le plus commode qu'il était possible. On bâtissait des maisons à l'entour, et ce bourg ou cette ville devenait le navale de l'autre ville. C'est ainsi que Corinthe située dans l'isthme du Péloponnèse avait deux ports, duo navalia, savoir, Lechacum dans le golfe de Corinthe, et Cenchrées dans le golfe Salonique. Quelquefois une ville se trouvait bâtie en un lieu qui n'avait pas un port suffisant pour ses vaisseaux, parce que son commerce auquel des barques avaient suffi au commencement, était devenu plus florissant, et demandait un havre où de gros bâtiments pussent entrer ; alors quoique la ville eut déjà une espèce de port, elle s'en procurait un autre plus large, plus profond, quoiqu'à quelque distance, et souvent il s'y formait une colonie qui devenait aussi florissante que la ville même. C'est une erreur de croire que le port ou navale fût toujours contigu à la ville dont il dépendait, il y avait quelquefois une distance de plusieurs milles.