On tombe en-devant en pliant les jambes vers les pieds, et l'épine vers les genoux ; ainsi il n'y a pour lors que les extenseurs du pied qui puissent empêcher la cuisse et le pied de faire des angles, et non pas les fléchisseurs qui contribueraient plutôt à faire tomber ; c'est pourquoi ils demeurent sans action.

On tombe en arrière lorsqu'on étend trop le pied ; lorsque la cuisse se plie en-dedans ; ainsi il n'y doit y avoir que les extenseurs qui redressent les genoux.

L'action des muscles extenseurs opposés empêche de tomber sur les côtés ; d'où il est facîle de voir que ce n'est point par l'action de tous ces muscles antagonistes que nous nous tenons debout, mais seulement par celle des extenseurs et de quelques fléchisseurs, pendant que quelques-uns de ceux qui fléchissent les genoux demeurent en repos et sans action. Voyez FLECHISSEUR et EXTENSEUR.

TONIQUE, adj. (Thérapeutique) du mot grec , ou , nom que les anciens donnaient aux remèdes fortifiants appliqués extérieurement, et qui est devenu très-familier aux modernes, et surtout aux solidistes, pour exprimer plus généralement un remède quelconque, soit intérieur soit extérieur, qui est capable de fortifier ; c'est-à-dire de maintenir, de rétablir ou d'augmenter le ton ou tension naturelle, soit du système général des solides, soit de quelque organe en particulier.

Cet effet peut convenir proprement à deux espèces de remèdes ; savoir aux astringens, c'est-à-dire à cette classe de remèdes qui resserrent évidemment, et par conséquent fortifient le tissu des solides par l'effet très-caché d'une qualité très-manifeste, savoir l'austérité ou l'acerbité, et à une classe bien différente de remède, qui ne fait sur les solides qu'une impression beaucoup plus passagère, qui les stimule, qui les excite, qui augmente leur mouvement, et par conséquent leur force. L'effet des premiers est de procurer une espèce de force morte, mais constante, mais inhérente ; l'effet des seconds, c'est de déterminer une force véritablement vitale, de produire de l'activité, du mouvement ; et cette propriété se trouve dans tous les remèdes qu'on a appelés aussi cordiaux, échauffans, nervins, excitants, restaurants, etc. et c'est précisément à ce dernier genre qu'est donné le nom de tonique dans le langage le plus reçu aujourd'hui.

De quelque manière que ces remèdes produisent leurs actions (objet sur lequel on n'a absolument que des connaissances très-vagues, ou des théories fort arbitraires), leur effet sensible sur toute la machine est d'augmenter le mouvement progressif du sang, les forces vitales, les forces musculaires et la chaleur animale ; et sur quelques organes particuliers d'en réveiller le jeu, ou d'augmenter, pour ainsi dire, leur vie particulière en y établissant un nouveau degré de tension et de vibratilité.

Ces remèdes, considérés par leurs effets généraux et primitifs, sont désignés par tous les noms que nous avons rapportés plus haut ; mais lorsqu'on les considère par quelque effet secondaire et plus particulier, ils prennent différents noms ; celui d'alexipharmaque, comme résistant à de prétendus effets mortifiants, au froid mortel des venins, suivant la doctrine des anciens, voyez ALEXIPHARMAQUE, sudorifiques, comme excitant la sueur, excrétion qui est une suite commune de la chaleur augmentée ; stomachiques, comme rétablissant le ton naturel de l'estomac, etc. Voyez STOMACHIQUE.

Les différentes classes des remèdes toniques cordiaux, nervins, etc. qui parmi les différents effets propres à ces remèdes, produisent éminemment l'augmentation de chaleur, sont exposées à l'article ECHAUFFANT, voyez cet article ; on peut y joindre encore deux autres espèces de substance végétale ; savoir les amers purs et les amers aromatiques ; en observant néanmoins que leur effet est plus lent, mais par cela même plus durable, et que de tous les effets généraux des toniques, c'est l'augmentation de chaleur qu'ils produisent le moins. On peut joindre encore ici certains spécifiques connus dans l'art sous le nom d'antispasmodiques et d'hystériques. Voyez SPASME et HYSTERIQUE. (b)

TONIQUE, en Musique, est le nom de la corde principale sur laquelle le ton est établi. Tous les airs finissent communément par cette note, surtout à la basse. On peut composer dans les deux modes sur la même tonique ; enfin tous les musiciens reconnaissent cette propriété dans la tonique, que l'accord parfait n'appartient qu'à elle seule.

Par la méthode des transpositions, la tonique porte toujours le nom d'ut au mode majeur, et de la au mode mineur. Voyez TON, MODE, TRANSPOSITIONS, SOLFIER, GAMME, CLES TRANSPOSEES, etc.

Tonique est aussi le nom que donne Aristoxène à l'une des trois espèces du genre chromatique, dont il explique les divisions, et qui est le chromatique ordinaire des Grecs, procédant par deux semi-tons consécutifs, puis une tierce mineure. (S)