S. f. c'est un bâtiment de mer dont se servent les Caraïbes et les Sauvages de la terre ferme. On voit des pirogues de trente-cinq à quarante pieds, même plus de longueur, construites d'un seul arbre creusé, ayant sur les côtés deux longues planches assujetties et cousues avec de petites cordes, elles servent à exhausser de 12 à 14 pouces les bords de la pirogue, dont la figure approche de celle d'une navette ; sa largeur dans le milieu est d'environ 6 à 7 pieds ; et sa profondeur à-peu-près de 4 et demi. Ce bâtiment dont les bords sont fort évasés, se termine en rond par-dessous ; la poupe en est plate et garnie d'un gouvernail, et le haut de la proue se trouve communément traversé d'un morceau de planche chargé d'une sculpture grossière. Voyez OUARACABA. Pour maintenir l'évasement des bords, la pirogue est traversée de 4 pieds en 4 pieds par de gros bâtons bien assujettis à leurs extrémités au moyen de petites cordes ; c'est contre ces traverses que les Sauvages s'appuient lorsqu'ils rament, ayant le visage tourné vers la proue, et se servant de grandes palettes qu'ils appellent pagayes. S'ils veulent profiter du vent, ils attachent une petite voîle carrée à un bout de mât qu'ils plantent dans un embrevement fait exprès au milieu de la barque, et qu'ils assujettissent avec des cordes contre l'un des bâtons dont on a parlé. Les grandes pirogues de 40 à 45 pieds, s'appellent bacassas, et les moyennes ainsi que les petites de 12 à 15 pieds, conservent leur nom ; ces dernières n'ont point d'euvage, c'est-à-dire que les bords n'en sont point exhaussés par des planches. Avec de semblables bâtiments les Sauvages traversent des détroits considérables, et affrontent les mers les plus orageuses.