L'Ecriture donne encore quelquefois le nom de torrent, à de grands fleuves, comme au Nil, à l'Euphrate, etc. Enfin, comme il y avait plusieurs torrents qui coulaient dans la Palestine, et que les uns y faisaient beaucoup de bien, et d'autres beaucoup de mal, ce mot a donné lieu à ces façons de parler métaphoriques, un torrent de délices, Psaumes xxxv. 9. un torrent de soufre, Is. xxx. 33. Mais torrent se prend d'ordinaire en un sens défavorable ; et c'est pour cela qu'il signifie l'affliction, la persécution, la terreur : " les détresses de la mort m'ont environné ; les torrents de Bélial m'ont épouvanté ". II. Rais, xxij. 5. (D.J.)

TORRENT, (Géographie moderne) en latin torrents, en grec cheimarros, en hébreu nachal. On distingue le torrent du fleuve, en ce que le fleuve coule toujours, et que le torrent ne coule que de temps-en-temps ; par exemple, après les grandes pluies, ou la fonte des neiges.

Comme le terme hébreu nachal, signifie une vallée, aussi-bien qu'un torrent, souvent dans l'Ecriture, on met l'un pour l'autre ; par exemple, le torrent de Gérare, pour la vallée de Gérare. L'équivoque en cela n'est pas fort dangereuse, puisque les torrents se trouvent ordinairement dans les vallées ; mais il est bon de la remarquer, parce qu'on attribue quelquefois à la vallée, ce qui ne convient qu'au torrent : par exemple, à la vallée de Cédron, ce qui doit s'entendre du torrent de même nom.

On n'observe pas toujours dans l'Ecriture la distinction qui se trouve entre le torrent et le fleuve ; et souvent on prend l'un pour l'autre, en donnant le même nom à de grandes rivières, comme l'Euphrate, le Nil, le Jourdain ; et à des rivières qui coulent toute l'année, comme le Jabok et l'Arnon. On donne au Nil le nom de torrent d'Egypte : dans les Nombres, xxxiv. 5. Josué, xxv. 4. et 47. Isaïe, xxvij. 12. et à l'Euphrate, Psaumes. CXXIII. 5. et dans Isaïe, ce fleuve est nommé le torrent des Sauls, Isaïe, XVe 7. D. Calmet, Dictionnaire (D.J.)