Le curateur cependant peut interjeter appel du jugement rendu contre le défunt : il peut même y être obligé par quelqu'un des parents du défunt, lequel en ce cas est tenu d'avancer les frais pour ce nécessaires.

Et s'il plait à la cour souveraine où l'appel est porté, de nommer un autre curateur que celui qu'avaient nommé les juges dont est appel, elle le peut. Voyez CURATEUR. (H)

La loi salique, dit l'illustre auteur de l'esprit des lais, interdisait à celui qui avait dépouillé un cadavre le commerce des hommes, jusqu'à ce que les parents acceptant la satisfaction du coupable, eussent demandé qu'il put vivre parmi les hommes. Les parents étaient libres de recevoir cette satisfaction ou non : encore aujourd'hui, dit M. de Fontenelle, éloge de M. Littre, la France n'est pas sur ce sujet autant au-dessus de la superstition chinoise, que les anatomistes le désiraient. Chaque famille veut qu'un mort jouisse pour ainsi dire, de ses obseques, et ne souffre point, ou souffre très-rarement, qu'il soit sacrifié à l'instruction publique ; tout au plus permet-elle en certain cas qu'il le soit à son instruction, ou plutôt à sa curiosité particulière. M. de Marsollier raconte dans la vie de S. François de Sale, que ce saint encore fort jeune étant tombé dangereusement malade, voulait léguer son corps par testament aux écoles de Médecine, parce qu'il était scandalisé de l'impiété des étudiants qui déterraient les morts pour en faire la dissection. Il est pourtant nécessaire que les magistrats ferment jusqu'à un certain point les yeux sur cet abus, qui produit un bien considérable. Les cadavres sont les seuls livres où on puisse bien étudier l'Anatomie. Voyez ANATOMIE. (O)

* L'ouverture des cadavres ne serait pas moins avantageuse aux progrès de la Médecine. Tel, dit M. de la Métrie, a pris une hydropisie enkistée dans la duplication du péritoine, pour une hydropisie ordinaire, qui eut toujours commis cette erreur, si la dissection ne l'eut éclairé. Mais pour trouver les causes des maladies par l'ouverture des cadavres, il ne faudrait pas se contenter d'un examen superficiel ; il faudrait fouiller les viscères, et remarquer attentivement les accidents produits dans chacun et dans toute l'économie animale ; car un corps mort diffère plus encore au-dedans d'un corps vivant, qu'il n'en diffère à l'extérieur. La conservation des hommes et les progrès de l'art de les guérir, sont des objets si importants, que dans une société bien policée les prêtres ne devraient recevoir les cadavres que des mains de l'anatomiste, et qu'il devrait y avait une loi qui défendit l'inhumation d'un corps avant son ouverture. Quelle foule de connaissances n'acquerrait-on pas par ce moyen ! Combien de phénomènes qu'on ne soupçonne pas et qu'on ignorera toujours, parce qu'il n'y a que la dissection fréquente des cadavres qui puisse les faire apercevoir ! la conservation de la vie est un objet dont les particuliers s'occupent assez, mais qui me semble trop négligé par la société. Voyez les articles FUNERAILLES, BUCHER, SEPULCRE, TOMBEAU, etc.