La plante qui s'élève de cette racine est appelée lagundi par les Indiens. On assure qu'elle est composée de feuilles graminées, comme le gingembre ; que les fleurs, extrêmement odorantes, sont blanches et faites en manière de casque ; et que son fruit a trois loges pleines de petites graines arrondies.

Le grand galanga, galanga major, galanga javanensis off. est une racine tubéreuse, noueuse, inégale, genouillée, semblable à celle du petit galanga, mais plus grande, de la grosseur d'un ou de deux pouces, d'une odeur et d'un goût bien plus faibles et moins agréables, d'un brun rougeâtre en-dehors et pâle en-dedans. La plante qui produit cette racine s'appelle aux Indes bangula ; et c'est tout ce que nous en savons.

Le grand et le petit galanga ont été également inconnus aux Grecs anciens et modernes, ainsi qu'aux Arabes : ces deux racines contiennent un sel volatil, huileux, aromatique, mais en plus grande abondance dans le petit galanga que dans le grand.

Le petit galanga passe surtout pour être propre à fortifier l'estomac relâché par l'atonie des fibres : on peut alors l'employer comme stomachique, jusqu'au poids d'une dragme en poudre, et jusqu'à trois dragmes en infusion dans un véhicule convenable. Les Indiens se servent des deux racines pour assaisonner leur nourriture, et nos Vinaigriers pour donner de la force à leurs vinaigres : les Droguistes vendent quelquefois l'un et l'autre galanga pour la racine d'acorus : cependant cette dernière n'a pas une adstriction si considérable.

L'huîle pure des fleurs de galanga, qu'on tire aux Indes orientales, est aussi rare que précieuse : M. Tronchin en reçut en 1749 du gouverneur de Batavia, une très-petite quantité, mais d'une qualité si parfaite, que je parfumai, j'embaumai deux livres de thé avec une seule goutte de cette huîle admirable. (D.J.)