Cet arbrisseau est très-robuste ; il endure le froid comme le chaud ; il réussit dans tous les terrains. Son principal mérite est de se plaire dans les lieux frais, serrés et couverts, même à l'ombre des autres arbres. Il se multiplie plus que l'on ne veut par ses rejetons qui cependant ne tracent pas au-loin. On peut aussi le faire venir très-aisément de bouture. Plus on taille cet arbrisseau, mieux il réussit.

On peut faire différents usages du syringa pour l'agrément dans de grands jardins. Il est propre à venir en buisson dans les plates-bandes, à faire de la garniture dans les massifs des bosquets, mais particulièrement à former de moyennes palissades dans des endroits serrés, ombragés, et même écartés, par rapport à l'odeur trop pénétrante de ses fleurs qui n'est agréable que de loin. En Angleterre on se sert de ses fleurs que l'on renouvelle souvent pour parfumer les gants.

Il y a quelques variétés de cet arbrisseau.

1. Le syringa ordinaire ; c'est à cette espèce qu'on doit particulièrement appliquer le détail ci-dessus.

2. Le syringa à fleur double ; cet arbrisseau ne s'élève qu'à trois ou quatre pieds. On regarde ses fleurs comme doubles, parce qu'elles ont quelques pétales de plus que la fleur simple ; d'ailleurs elles ne se trouvent doubles que quand elles sont seules ; car dès qu'elles viennent en bouquet elles sont simples. Il y a dans cette variété plus de singularité que d'agrément.

3. Le syringa à feuilles panachées ; ses feuilles sont tachées de jaune, et elles ont peu d'éclat. Il faut à cet arbrisseau un terrain sec et beaucoup de soleil ; car si on le mettait dans un lieu frais et à l'ombre, il y prendrait trop de vigueur, et les taches de ses fleurs disparaitraient.

4. Le syringa nain ; il ne s'élève guère qu'à un pied, et il ne donne point de fleurs. Tout le service qu'on en pourrait tirer serait d'en faire des bordures pour régler les allées dans un lieu vaste, où il n'exigerait ni taille ni culture, parce que cet arbrisseau ne trace point.

5. Le syringa de la Caroline ; ses feuilles ne sont point dentelées sur les bords, et ses fleurs sont sans odeur, mais plus grandes que celles du syringa ordinaire. Cet arbrisseau est très-rare et encore peu connu.

SYRINGA, (Géographie ancienne) ville de l'Hyrcanie à une petite distance de Tambrace. Polybe, liv. X. c. IVe dit que cette ville pour sa force et pour les autres commodités, était comme la capitale de l'Hyrcanie. Elle était entourée de trois fossés, larges chacun de trente coudées, et profonds de quinze. Sur les deux bords de ces fossés, il y avait un double retranchement, et au-delà une forte muraille. Toutes ces fortifications n'empêchèrent pas qu'Antiochus le grand, roi de Syrie, ne se rendit maître de cette ville, après un siege assez long et très-meurtrier. (D.J.)