CHASSIS, en Architecture, est une dale de pierre percée en rond ou carrément, pour recevoir une autre dale en feuillure qui sert aux aqueducs, regards, cloaques et pierrées, pour y travailler ; et aux fosses d'aisance, pour les vider. (P)

CHASSIS, du latin cancelli, terme d'Architecture ; c'est la partie mobîle de la croisée qui reçoit le verre ou les glaces, aussi-bien que la ferrure qui sert à le fermer. Voyez CROISEE. (P)

CHASSIS d'une maison, est synonyme à carcasse de charpente ; et c'est ainsi qu'on appelle tous les bois de la construction.

CHASSIS, en termes de Cirier ; c'est un petit coffre plus long que large, percé sur sa superficie pour recevoir la bassine sous laquelle on met le fourneau plein de feu. Voyez Pl. du Cirier, fig. 1.

CHASSIS dont se servent les Graveurs, est un assemblage de bois (fig. 16. Pl. B de la Grav.) sur lequel il y a des ficelles tendues ; et sur les bords du châssis et des ficelles, il y a des feuilles de papier collé et huilé. On met le châssis à la fenêtre, et incliné comme on le peut voir à la fig. 3. de la première Planche. Son effet est d'empêcher qu'on ne voie le brillant du cuivre, qui lorsqu'il est bien bruni, réfléchit la lumière comme une glace, ce qui fatiguerait extrêmement la vue.

CHASSIS, (Hydraulique) est un assemblage de bois ou de fer qui se place au bas d'une pompe, pour pouvoir par le moyen de deux coulisses pratiquées dans un dormant de bois, laver au besoin, et visiter les corps de pompe. (K)

CHASSIS DE VERRE, (Jardinage) est un bâti de planches de la longueur ordinairement de dix-huit pieds, qui est celle des plus longues planches ; on les emboite par des rainures les unes sur les autres, pour ne former qu'un seul corps, et les lier avec des écrous. Ce châssis se met au-dessus d'une couche préparée, et se couvre par des châssis de verre de quatre pieds en carré, entretenus par des équerres de fer entaillées dans le bois : ils se soutiennent par des traverses, et se posent un peu en pente, pour avoir plus de soleil et pour l'écoulement des eaux de pluie ; ou y met aussi des gouttières de fer-blanc qui jettent l'eau dehors. On peut mastiquer les joints des châssis de verre, afin de les garantir de la pluie, de la neige, et des vents. On y élève des ananas, des plantes étrangères, et tout ce qu'on veut avancer. Quand on veut donner de l'air aux plantes, il y a des châssis de verre qu'on peut lever par le moyen des rainures, et qu'on remet le soir en place. Il faut peindre ces châssis en-dehors et les goudronner en-dedans, pour leur donner plus de durée.

CHASSIS, ustensîle d'Imprimerie, est un assemblage de quatre tringles de fer plat, d'environ quatre à cinq lignes d'épaisseur sur huit à dix lignes de large, et dont la longueur détermine la grandeur du châssis. Ces quatre tringles, dont deux sont un peu plus longues que les deux autres, sont rivées à angle droit l'une à l'autre à leurs extrémités, et forment à-peu-près un carré, partagé dans son milieu par une autre tringle de fer de la même épaisseur, et moins large que les autres. Quand cette tringle traverse le châssis dans sa largeur ou de haut-en-bas, c'est un châssis pour le format in-folio, l'in-quarto, l'in-octavo, et tous les autres formats imaginables. Quand cette même tringle traverse le châssis dans sa longueur ou de gauche à droite, on l'appelle châssis in-douze. Voyez les Planches de l'Imprimerie, et l'explication que nous en donnerons.

CHASSIS de clavier, des épinettes, et du clavecin, (Lutherie) est la partie de ces instruments sur laquelle les touches sont montées. Il est composé de trois barres de bois, a b, C D, E F, et de deux traverses, a E, b F, assemblées les unes avec les autres. La barre C D qui est entre les deux autres, est couverte d'autant de pointes disposées sur deux rangées, qu'il doit y avoir de touches. Voyez CLAVIER. Les pointes b, b, b, etc. qui sont sur le devant, servent pour les touches diatoniques ; et les autres c, c, c, c, servent pour les chromatiques ou feintes : ces pointes entrent dans des trous qui sont à chaque touche.

Sur la barre a b qui est le fond du châssis, on calle une autre barre A B appelée diapason, divisée par autant de traits de scie e, e, e, perpendiculaires, qu'il y a de touches : ces traits de scie reçoivent les pointes qui sont aux extrémités des touches, ce qui les guide dans leurs mouvements. Sur la partie de barre a b, qui n'est point recouverte par le diapason A B, on attache plusieurs bandes de lisière d'étoffe de laine, a, b, pour que les touches en retombant ne fassent point de bruit : ce qui ne manquerait pas d'arriver, si la barre de bois a b n'était point recouverte. Pour la même raison, on enfîle sur les pointes de la barre C D, sur laquelle les touches font bascule, de petits morceaux de drap, sur lesquels les touches vont appuyer. Quant à la barre E F, c'est une règle de bois très-mince, dont l'usage est de contenir les deux côtés A E, B F du châssis. Les touches ne doivent point toucher à cette dernière barre. Voyez les Planches de Lutherie, fig. du clavecin.

Les châssis des clavecins qui ont deux claviers, sont à-peu-près semblables à celui des épinettes. Il n'y a que le second qui en différe, en ce que au lieu d'un diapason pour guider les touches, il a une barre E F garnie de pointes de fer, entre lesquelles les touches se meuvent. Voyez CLAVIER D'ORGUE et les Planches de Lutherie, fig. du clavecin.

CHASSIS DE LIT, est un ouvrage de menuiserie, sur lequel le serrurier monte les tringles qui portent les rideaux du lit, et le tapissier l'étoffe qui le garnit.

CHASSIS, (Monnaie) on en a deux pour faire un moule ; on les emplit séparément de sable humide, que l'on bat bien avec des battes sur les planches gravées en lames ; ensuite on les réunit, et on les serre avec la presse à moule et le coin. Voyez l'article FONDERIE EN CUIVRE.

CHASSIS : on appelle de ce nom à l'opéra, tout ouvrage de menuiserie, composé de quatre règles de bois assemblées, carré, rond, ovale, ou de telle autre forme que l'usage qu'on en veut faire le demande ; qu'on couvre de toile, et qu'on peint ensuite pour remplir l'objet auquel on le destine. La ferme est un grand châssis. Voyez FERME. On dit le premier, le second, et le troisième châssis : ce mot et celui de coulisse en ce sens, sont synonymes. Voyez COULISSE.

Les deux premiers châssis de chacun des côtés du théâtre, ont pour l'ordinaire vingt-un pieds de hauteur ; les cinq autres à proportion, selon la pente du théâtre ou les gradations qu'on veut leur donner pour la perspective : ces gradations pour l'ordinaire sont de neuf pouces par châssis. Voyez PERSPECTIVE, DECORATION, PEINTURE, etc. (B)

CHASSIS, (faux) Voyez FAUX-CHASSIS. (B)

CHASSIS, (Dessein et Peinture) espèce de carré composé de quatre tringles de bois assemblées, dont l'espace intermédiaire est divisé par des fils en plusieurs petits carrés semblables aux mailles d'un filet. Il sert à réduire les figures du petit au grand, et du grand au petit. Voyez REDUIRE.

L'on appelle encore châssis, les morceaux de bois sur lesquels l'on tend de la toîle pour peindre. On en fait de toutes sortes de formes.

CHASSIS, terme de Plombier ; c'est ainsi que ces ouvriers appellent la bordure d'une table à couler le plomb. Cette bordure enferme le sable sur lequel on verse le plomb, et règle la largeur et la longueur qu'on veut donner à la pièce qu'on coule. Les deux longues pièces du châssis se nomment les éponges : elles soutiennent le rable à la hauteur convenable pour l'épaisseur qu'on veut donner à la table. Voyez EPONGES, et Pl. I. du Plombier.

CHASSIS, (Rubanerie) ce sont quatre barres de bois assemblées à mortaises et tenons, qui s'emmortaisent dans les quatre piliers montants du métier, pour en faire le couronnement : c'est sur ce châssis que portent le battant, chatelet, porte-lisse, etc.