Les auteurs d'Histoire naturelle et les Médecins nous fournissent plusieurs exemples bien vérifiés et très-merveilleux de personnes noyées qui ont recouvré la vie ; ce qui peut-être, en y pensant sérieusement, pourrait jeter quelque lumière sur la notion si obscure que nous avons de la vie et de la mort.

Pechlin, de aere et alim. def. c. Xe donne l'histoire d'un jardinier de Troningholm, vivant alors, âgé de 65 ans, lequel s'étant laissé tomber, il y avait dix-huit ans, sous la glace, à la profondeur de 18 aunes, où il resta au fond situé debout pendant 16 heures ; il en fut retiré par le moyen d'un crochet qu'on lui enfonça dans la tête, on l'enveloppa dans des draps, dans l'opinion où l'on était que l'on pourrait le rappeler à la vie ; on le mania ensuite, et on le frotta avec des linges ; on lui souffla de l'air par les narines pendant plusieurs heures ; jusqu'à ce que le sang commençât à reprendre son mouvement ; enfin, en lui appliquant des liqueurs anti-apoplectiques et réjouissantes, il recouvra la vie. En mémoire de cet accident, la reine-mère lui fit une pension annuelle, etc.

Tilesius, garde de la bibliothèque du roi, nous donne une histoire moins vraisemblable d'une femme de sa connaissance, qui resta sous l'eau trois jours entiers, et qui revint à la vie de la même manière que le jardinier de Troningholm. Cette femme vivait encore du temps de Tilesius.

Mais que dirons-nous de Burmanus, qui nous assure qu'étant dans le village de Bones, de la paraisse de Pithou, il assista à l'oraison funèbre d'un nommé Laux-Jona, âgé de 70 ans, dans laquelle le prédicateur rapporta que cet homme à l'âge de 17 ans avait été enseveli sous l'eau pendant sept semaines, et qu'enfin en ayant été retiré, il en revint. Pechlin ubi sup. sit penes ipsum fides, l'en croie qui voudra.

NOYER, Ve act. (Hydraulique) on noye quelquefois un jet en faisant passer l'eau au-dessus de l'ajutage, ce qui en diminuant sa hauteur le fait paraitre plus gros, et blanc comme de la neige.

Quand on noie un bassin, c'est pour nourrir les glaises. On bouche alors la décharge de superficie. (K)

NOYER, Ve act. terme de Peinture. Ce mot se dit des couleurs et des contours ; c'est mêler tendrement et confondre habilement les extrémités des couleurs, avec d'autres qui leur sont voisines. (D.J.)

NOYER, au jeu de boule ; se dit de l'action par laquelle un joueur ayant trop donné de force à sa boule, Ve la jeter dans le noyon.