Ces deux pélicans n'avaient à chaque pied que quatre doigts tous unis ensemble par une membrane. La longueur de ces oiseaux était de cinq pieds depuis la pointe du bec jusqu'au bout des ongles, et ils avaient onze pieds d'envergeure ; la longueur du bec était d'un pied deux pouces. Le pélican passe pour avoir les plus grandes ailes et pour voler plus haut que tous les autres oiseaux ; il se nourrit de poissons ; il en remplit sa poche, ensuite il se retire sur quelque montagne. Mémoire pour servir à l'hist. nat. des animaux, par M. Perrault, tome III. troisième partie. Voyez OISEAU.

PELICAN, instrument de chirurgie dont on se sert pour arracher les dents. La forme ordinaire de cet instrument est très-défectueuse ; notre objet n'étant point de faire l'énumération des inconvénients qui s'y trouvent, nous allons nous borner à la description exacte de la forme qui parait la plus avantageuse. On peut diviser cet instrument en quatre parties, qui sont le corps, le manche, et ce qui en dépend, le pivot et la branche. Voyez la figure 9. Pl. XXV.

Le corps est d'acier ; c'est une canule à jour d'un pouce dix lignes de longueur, et qui a plus de cinq lignes de diamètre. Les côtes de cette canule, ou espèce de niche, sont deux lames d'acier, planes en dedans, légèrement arrondies en dehors, et qui ont une ligne d'épaisseur.

De l'extrémité antérieure de cette canule s'élève une tige qui a un pouce de long, et trois lignes de diamètre. La tige est fendue par son extrémité, ce qui laisse deux avances, une supérieure et l'autre inférieure, lesquelles sont percées par un trou, pour contenir une demi-roue ronde.

La face antérieure de cette demi-roue n'est point circulaire comme on a coutume de la fabriquer aux pélicans ordinaires ; la convexité de la roue regarde la canule, et la face antérieure est une cavité semilunaire superficielle : elle doit représenter un arc, dont la corde livrée d'une corne à l'autre, aurait neuf lignes de longueur. L'épaisseur de cette demi-roue est de deux lignes deux tiers ; il y a un trou dans le milieu de l'épaisseur de la roue, de sorte que cette dernière s'ajustant entre les avances de la tige, elle y est arrêtée par un clou à rivure perdue ; ce qui donne un petit mouvement de charnière à cette pièce ajoutée.

L'extrémité postérieure de la canule, est une espèce de mitte qui porte sur le manche, et qui est percée dans son milieu pour laisser passer la soie d'une vis.

Le manche est composé de deux pièces, dont la première est une double vis, c'est-à-dire, qui a deux pas ou deux filets ; sa matière est d'acier, et sa longueur est d'un pouce sept lignes, sur deux lignes de diamètre ; elle a une soie qui a environ seize lignes de longueur, et qui est cylindrique l'espace de deux lignes, afin de tourner facilement dans le trou que nous avons fait observer dans la mitte de la canule ; le reste de la soie est carré pour tenir avec plus de fermeté dans le manche.

Il est essentiel d'observer ici que la vis occupe le dedans de la canule, et qu'elle y tient par une mécanique toute singulière ; car la mitte de la vis étant arrêtée par la surface antérieure de la mitte de la canule, elle y est tellement engagée, qu'elle n'en peut sortir ; et son extrémité antérieure, taillée comme un pivot, roule dans une petite cavité gravée à l'extrémité antérieure de la canule.

La seconde pièce du manche est d'ivoire ; sa figure est celle d'une petite poire, et sa longueur est d'un pouce sur dix lignes de diamètre dans l'endroit le plus large. Il est percé dans le milieu de sa longueur pour laisser passer la soie carrée de la vis, qui est rivée à sa partie postérieure sur une rosette d'argent assez solide.

Le vrai pivot qui se rencontre dans la machine est mobîle ; et c'est lui qui avance ou retire la branche par un mécanisme industrieux. Sa base est une espèce de piédestal exactement carré, et dont chaque surface a trois lignes de largeur, et autant de haut.

Ce piédestal est comme soudé sur un rondeau aussi d'acier, avec lequel il fait corps, et qui sert comme de borne au pivot, en glissant sur la surface inférieure de la canule. Il est encore percé en écrou, pour donner passage à la vis dont nous avons parlé ; de sorte qu'en tournant le manche de gauche à droite, ce piédestal s'approche du manche ; au contraire quand on tourne le manche de droite à gauche, il s'en éloigne et s'approche de la partie antérieure de la canule, ce qui donne de grands avantages à la machine.

Il s'élève de la partie supérieure du piédestal une tige de la hauteur de sept lignes, et de deux lignes et demie de diamètre : elle est exactement cylindrique l'espace de près de trois lignes ; et c'est cette partie qui est le pivot autour duquel la branche tourne : le reste de la tige est une vis simple, c'est-à-dire, qu'elle n'a qu'un filet.

La branche est un crochet d'acier, dont le corps a environ trois pouces de longueur : elle est plate du côté qu'elle doit toucher à la canule, arrondie de l'autre, et percée par un trou, afin de loger la tige cylindrique ou le pivot autour duquel elle tourne. Cette branche est tenue ferme dans cet endroit par le moyen d'un écrou en forme de rosette, qui s'engage dans les pas de la vis simple que j'ai décrit à la tige. Cette branche est ordinairement droite, et la force du lévier en est plus grande ; il est néanmoins à propos d'avoir des branches coudées pour l'extraction des dernières dents, et même d'en avoir deux différemment contournées, pour s'en servir aux deux côtés de la mâchoire. L'extrémité antérieure de ces branches est un crochet d'environ cinq lignes, terminé par deux petites dents garnies en dedans d'inégalités transversales, pour mieux s'appliquer contre la dent qu'on veut arracher : il faut que ce crochet soit bien trempé.

Cet instrument est un des meilleurs dont on puisse se servir pour l'extraction des dents. On le prend avec la main droite, si la dent qu'on veut arracher est à droite, et de la main gauche, si la dent est à gauche. On tourne le manche pour avancer la branche plus ou moins, suivant que la dent est plus ou moins dans le fond de la bouche. On fait asseoir le malade par terre ou sur un coussin, et dans un endroit où le jour éclaire bien. Le chirurgien derrière le malade, lui fait appuyer la partie postérieure de la tête sur ses cuisses qui sont un peu approchées l'une de l'autre : puis le malade ayant la bouche ouverte, le chirurgien porte le crochet de l'instrument contre la dent qu'il veut arracher, du côté qui regarde la langue, observant d'avancer les dents du crochet entre la gencive et la dent, autant qu'il est possible ; ce qui se fait facilement. Lorsque la couronne est usée par la carie, ou qu'elle a été cassée par les tentatives qu'on a faites pour arracher la dent, on doit avoir la précaution de séparer la gencive du collet de la dent, ce qui s'appelle déchausser. Voyez DECHAUSSOIR.

Le crochet ainsi posé, le chirurgien doit tenir le pélican de manière qu'il embrasse son manche et presque toute la canule avec les quatre doigts ; le pan doit être appuyé sur la branche, en s'allongeant presque sur la tête du crochet. On approche alors la cavité sémi-lunaire de la demi-roue sur les deux dents voisines de celle qu'on veut arracher : on peut garnir la roue avec le coin d'un mouchoir ou d'une serviette fine.

L'instrument en place, comme on vient de le dire, il ne s'agit plus que de donner le tour de main pour arracher la dent. Ce tour de main consiste à tirer l'instrument en dehors, en soulageant autant qu'on peut la demi-roue qui appuie sur les dents saines, et fort près de la gencive. On observe que les dents du crochet portent seulement sur la dent qu'on arrache, et on culbute la dent, en faisant que l'instrument décrive une ligne oblique avec la dent, en élevant un peu le poignet si c'est à la mâchoire inférieure, et en l'abaissant si c'est à la mâchoire supérieure. Si l'on tirait horizontalement, on n'arracherait pas la dent d'un seul coup sans écarter beaucoup la mâchoire ; dans ce cas, quand on s'est aperçu que la dent s'est un peu panchée en dehors, il ne faut pas faire d'efforts avec le pélican : on peut achever de tirer la dent avec les doigts, ou avec un davier.

On pince ensuite la gencive avec deux doigts, pour resserrer l'alvéole, et on fait gargariser avec de l'eau tiede et un peu de vinaigre. (Y)

PELICAN (Chimie) vaisseau de verre qui servait autrefois en Chimie pour les digestions et pour les circulations des liqueurs : on les y faisait entrer par un bec ou cou étroit, qu'on bouchait ensuite hermétiquement ; la figure du vaisseau était diversifiée, tantôt ronde, tantôt longue. On emploie maintenant en sa place les vaisseaux de rencontre qui sont deux matras dont le cou de l'un entre dans celui de l'autre. (D.J.)

PELICAN, (Artillerie) on a donné ce nom à une pièce d'artillerie, qui est un quart de coulevrine, portant six livres de boulet.