Celle du Potier-d'Etain est un morceau de fer de deux pieds à deux pieds et demi de long, et environ un pouce de large sur un peu moins d'épaisseur, garni de dents de deux côtés, faites à la lime, distantes de deux lignes l'une de l'autre. Il s'en sert pour raper ou limer les inégalités que font les gouttes d'étain sur la superficie des pièces où on a rebouché des trous, et dont on a épilé les jets avant que de les tourner ou réparer. Son écouanne pour les pots est ordinairement droite, et a d'un côté les dents plates, et de l'autre demi-rondes ; et celle pour la vaisselle est plus large et plus courbée.

Il y a d'autres écouannes plus petites, dont les dents sont plus serrées ; il leur donne le nom de rapes ; elles servent plus souvent à achever qu'à apprêter, et à réparer. Voyez ces mots.

L'écouanne du Tabletier-Cornetier est une espèce de lime dont les dents, même dans les plus petites, sont plus grosses que celles des plus grosses limes. Il en a de plates, de triangulaires, etc. Celle des autres Tabletiers et des ouvriers en Marqueterie est la même. Voyez les Planches de ces différents arts ; vous y trouverez leurs écouannes. Les ouvriers que nous venons de nommer ne sont pas les seuls qui se servent de cet outil ; mais il n'a rien de particulier dans leurs boutiques : il n'y varie que par la longueur et la largeur, et par la petitesse ou la force des dents. Ce n'est que la matière à écouanner qui occasionne ces différences.