Le b quarre servit dans la suite à détruire l'effet du b mol antérieur sur une note quelconque ; il suffisait pour cela de placer le b quarre à la gauche de cette note : c'est que le b mol se plaçant plus ordinairement sur le si, le b quarre qui venait ensuite ne produisait en le détruisant que son effet naturel, qui était de représenter la note si sans altération. A la fin on s'en servit par extension et faute d'autre signe, à détruire aussi l'effet du dièse ; et c'est ainsi qu'il s'emploie encore aujourd'hui. Le b quarre efface également le dièse ou le b mol qui l'ont précédé.

Il y a cependant une distinction à faire. Si le dièse ou le b mol sont accidentels, ils sont détruits sans retour par le b quarre dans toutes les notes qui suivent sur le même degré, jusqu'à ce qu'il s'y présente un nouveau b mol ou un nouveau diese. Mais si le b mol ou le dièse sont à la clé, le b quarre ne les efface que pour la note qu'il précède, ou tout au plus pour la mesure où il se trouve ; et à chaque degré altéré à la clé, il faut sans-cesse un nouveau b quarre. Tout cela est assez mal imaginé : mais tel est l'usage.

Quelques-uns donnaient un autre sens au b quarre, et lui accordant seulement le droit de rétablir les dièses ou b mols accidentels, lui ôtaient celui de rien changer à la disposition de la clé ; de sorte qu'en ce sens le b quarre sur un fa diésé, ou sur un si bémolisé à la clé, ne servirait que pour détruire un dièse accidentel sur ce si, ou un b mol sur ce fa, et signifierait toujours un fa dièse, ou un si b mol.

D'autres enfin se servaient bien du b quarre pour effacer le b mol, même celui de la clé, mais jamais pour effacer le diese. C'est le b mol seulement qu'ils employaient dans ce dernier cas.

Le premier usage prévaut à la vérité : ceux-ci sont plus rares et s'abolissent tous les jours : mais il est bon d'y faire attention en lissant d'anciennes musiques. (S)