Le BAUDRIER (Histoire ancienne) est une partie de l'habillement des gens de guerre, qui sert à porter leur épée. Les militaires qui étaient admis aux festins de l'empereur ou des généraux d'armées, avaient coutume de quitter leurs baudriers ou ceinturons avant que de se mettre à table. Trebellius Pollion rapporte que dans un repas que l'empereur Galien donnait à plusieurs officiers, le jeune Salonin, fils de ce prince, leur enleva leurs baudriers dorés et constellés, auratos constellatosque balteos. M. Baudelot, dans les Mémoires de l'Académie des Belles-Lettres, croit que ces baudriers constellés étaient des ceinturons chargés de pierres précieuses et de lames d'or et d'argent, sur lesquelles étaient gravées quelques figures mystérieuses de signes célestes, suivant les idées superstitieuses de la théologie payenne, ou qui avaient été fabriquées sous l'aspect de quelques constellations. Tertullien en décrivant quelques ceintures, semble vouloir parler de ces talismants ; latent in cingulis smaragdi. Or Pline et Marcellus Empiricus attribuent beaucoup de vertus aux figures d'aigles et de scarabées qu'on gravait sur ces pierres, smaragdi. Les gens de guerre aussi superstitieux que d'autres, pouvaient avoir d'autant plus de foi à ces pierres constellées, dont leurs baudriers étaient enrichis, qu'on croyait communément que c'était par la vertu d'un semblable amulete que Milon et Crotone avaient été invincibles dans les combats ; et que l'hématite, autre espèce de pierre précieuse, n'était pas moins salutaire pour repousser les ennemis et les vaincre ; recherches que cet académicien appuie des témoignages de plusieurs anciens auteurs. Sans prétendre diminuer le mérite de toutes ces découvertes ingénieuses, j'hasarderai que comme dans le passage de Trebellius Pollion, auratos balteos signifie des baudriers ornés ou enrichis de dorures, constellatos y signifie tout simplement qu'ils étaient parsemés d'étoiles en broderie, et qu'apparemment Casaubon qui n'y a point entendu de mystère, a cru que ce sens se présentait de lui-même, et n'avait pas besoin d'explication. (G)