Les calendes se comptaient à reculons, ou dans un ordre rétrograde : ainsi, par exemple, le premier de Mai étant les calendes de Mai, le dernier ou le trentième d'Avril était le pridie calendas ou le second des calendes de Mai ; le vingt-neuf d'Avril, le troisième des calendes, ou avant les calendes, et ainsi de suite en rétrogradant jusqu'au treizième, où commençaient les ides que l'on comptait pareillement en rétrogradant jusqu'au cinquième qui était le commencement des nones ; elles se comptaient toujours de même jusqu'au premier jour du mois, qui était les calendes d'Avril. Voyez NONES et IDES.

On a renfermé dans les vers suivants les règles du comput par calendes.

Prima dies mensis cujusque est dicta calendae ;

Sex Maius nonas, October, Julius et Mars

Quatuor at reliqui : dabit idus quilibet octo.

Inde dies reliquos omnes dic esse calendas,

Quos retro numerants dices à mense sequente.

Pour trouver le jour des calendes qui répondent à chaque jour du mois où l'on est, voyez combien il y a encore de jours du mois qui restent, et ajoutez deux à ce nombre. Par exemple, supposons que l'on soit au vingt-deux d'Avril, c'est donc le 10e des calendes de Mai : car Avril a 30 jours ; et 22 ôtés de 30, donnent 8 pour reste, auquel ajoutant 2, la somme est 10. La raison pour laquelle on ajoute 2, c'est que le dernier du mois s'appelle secundo calendas, d'où il s'ensuit que le pénultième ou le 29e doit s'appeler tertio calendas, l'antépenultième ou le 28e quarto calendas, et ainsi de suite. Or si de 30 on ôte 29, il reste 1, auquel par conséquent il faut ajouter 2 pour avoir le tertio calendas : de même si de 30 on ôte 28, il reste 2 auquel il faut ajouter 2 pour avoir le quarto calendas, &c.

Les auteurs romains ne savent pas trop eux-mêmes la raison de cette manière absurde et bizarre de compter les jours du mois, néanmoins on s'en sert encore aujourd'hui dans la chancellerie romaine ; et quelques auteurs, par une affectation frivole d'érudition, la préfèrent à la méthode commune qui est bien plus naturelle et plus aisée. Voyez AN, NONES, JOUR, IDES.

Cette manière de compter par calendes était si particulière aux Romains, qu'elle a donné lieu à une espèce de proverbe encore en usage aujourd'hui : on dit qu'on fera une chose aux calendes grecques, pour dire qu'on ne la fera jamais, parce que les Grecs ne comptaient point par calendes. Chambers.