S. m. celui qui affecte une bravoure qu'il n'a point : un vrai fanfaron sait qu'il n'est qu'un lâche. L'usage a un peu étendu l'acception de ce mot ; on l'applique à celui même qui exagère ou qui montre avec trop d'affectation et de confiance la bravoure qu'il a ; et plus généralement à celui qui se vante d'une vertu, quelle qu'elle sait, au-delà de la bienséance ; mais les lois de la bienséance varient selon les temps et les lieux. Ainsi tel homme est pour nous un fanfaron, qui ne l'était point pour son siècle, et qui ne le serait point aujourd'hui pour sa nation. Il y a des peuples fanfarons. La fanfaronade est aussi dans le ton. Il y a tel discours héroïque, qu'un mot ajouté ou changé, ferait dégénérer en fanfaronade ; et réciproquement, il y a tel propos fanfaron, qu'une pareille correction rendrait héroïque. Il y a plus, le même discours dans la bouche de deux hommes différents, est un discours élevé, ou une fanfaronade. On tolere, on admire même dans celui qui a pardevers soi de grandes actions, un ton qu'on ne souffrirait point dans un homme qui n'a rien fait encore qui garantisse et qui justifie ses promesses. Je trouve en général tous nos héros de théâtre un peu fanfarons. C'est un mauvais goût qui passera difficilement ; il a pour la multitude un faux éclat qui l'éblouit ; et il est difficîle de rentrer dans les bornes de la nature, de la vérité, et de la simplicité, lorsqu'une fois on s'en est écarté. Il est bien plus facîle d'entasser des sentences les unes sur les autres, que de converser.