Il est d'usage de laisser les lettres de change chez ceux sur qui elles sont tirées pour les accepter : mais les auteurs qui ont écrit du Commerce, remarquent que cet usage est dangereux, et que surtout quand une lettre de change est signée au dos pour acquit, et qu'elle n'est pas encore acceptée, comme il peut arriver quelquefois, alors il ne faut jamais la laisser, pour quelque raison que ce sait, chez celui qui doit l'accepter, parce que s'il était de mauvaise foi il pourrait en mésuser. Si cependant celui chez qui une lettre de change a été laissée pour accepter, la voulait retenir sous quelque prétexte que ce fût, la difficulté qu'il ferait de la rendre vaudrait acceptation, et il serait obligé d'en payer le contenu.

Nous observerons pour ceux qui veulent se mêler du commerce des lettres de change, que celles qui sont tirées des places où le vieux style est en usage, comme à Londres, sur d'autres places où l'on suit le nouveau style, comme à Paris, la date diffère ordinairement de dix jours ; c'est-à-dire, que si la lettre est datée à Londres le 11 Mars, ce sera le 21 Mars à Paris ; et ainsi des autres dates. Cette observation n'est pas également sure pour tous les lieux où l'ancien style est en usage. En Suède, par exemple, la différence est toujours de dix jours ; ce qui a changé en Angleterre depuis 1700, où elle a commencé d'être d'onze jours, à cause que cette année n'a pas été bissextile. Voyez NOUVEAU STYLE et VIEUX STYLE. (G)